Fɪʀᴇ (Fan-Fiction)

Chapitre deuxième

Le soleil brillait sur Magnolia et c'était mon jour de congé ; j'adorais les lundis. Le magasin d'Erza était entre deux eaux en ce moment, la boulangerie-pâtisserie ne marchait pas assez pour qu'elle se permette de payer une deuxième vendeuse, mais cela se résumait donc en des heures de folie pour moi.

           Je n'avais pas vraiment le droit de me plaindre puisque cela me permettait de mettre un plus d'argent de côté, malheureusement, depuis deux mois, je voyais encore moins Kin, qui commençait doucement à m'en tenir rigueur et j'étais épuisée par mes deux postes. Heureusement, Erza me l'avait assuré : dans moins d'un mois, elle embaucherait quelqu'un d'autre.

J'avais eu le privilège d'emmener mon petit rayon de soleil à l'école et j'avais empêché ma propre mère de se lever pour Kin ; j'étais en repos, il était temps que je reprenne mon rôle de mère. Par ailleurs, j'étais loin d'être aveugle, maman commençait à se fatiguer elle aussi même si elle se cachait bien de le dire, elle n'avait plus l'habitude de s'occuper d'un enfant, sans compter que Kin, malgré son calme extérieur était très prenante. La petite avait toujours son mot à dire, sa question à poser et une bêtise à faire.

           En déposant Kin ce matin et en l'embrassant sur la joue, je n'avais eu qu'une envie : faire croire qu'elle était malade et la garder avec moi toute la journée pour que nous puissions enfin partager des moments de qualité. Mais cela aurait été à l'encontre de toutes mes valeurs et celles que je tentais de lui inculquer, alors j'avais détourné le regard, puis j'étais partie, le cœur gros.

Sur le chemin du retour, je passai devant le café-librairie que tenait une autre de mes amies ; Levy. Je ne l'avais pas vu depuis un petit moment, nous étions toutes les deux bien trop occupées, mais aujourd'hui était la parfaite occasion pour que je prenne le temps de m'arrêter. J'ouvris la porte et immédiatement, une odeur, mélangeant celles des livres, anciens ou neufs et des boissons chaudes, café, thé, chocolat chaud m'assaillit.

            Ce genre de boutique, mêlant plaisir et achat se développait de plus en plus dans Magnolia, malgré tout, Levy arrivait à se démarquer ; elle était une personne unique et elle arrivait toujours à aider ses clients. Elle arrivait à cerner le caractère des clients et à les conseiller du mieux possible. Bien évidemment, les pâtisseries qu'elle servait et qui étaient confectionnées avec amour par Erza participaient à sa bonne réputation.

J'eus à peine le temps de faire deux pas dans le magasin que déjà, la bleutée me tombait dessus, un magnifique sourire aux lèvres. Levy était un vrai baume au cœur.

« Hey, Lucy, ça fait super plaisir de te voir, me salua-t-elle en me prenant dans ses bras.

— Salut Levy, je suis ravie aussi. » Lui avouai-je en la serrant à mon tour.

Je soupirai d'aise. J'avais toujours été très proche d'elle, nous étions dans la même université, malgré les voies totalement différentes que nous avions empruntées, c'était notre amour pour les livres qui nous avaient rapproché au lycée.

               La crevette, était joviale, mais discrète et elle arrivait à lire les gens en les regardant seulement une fois. Levy était beaucoup plus passive qu'active, mais cela en faisait une très bonne observatrice et elle m'avait sauvé la mise de nombreuses fois ; surtout concernant les garçons.

« Comment tu vas toi ? Finit-elle par demander en rompant notre étreinte.

— La routine, Erza va embaucher une nouvelle vendeuse, ce qui va me soulager.

— Ton job de nuit ? Demanda Levy et je pouvais voir de l'inquiétude dans ses yeux.

— La routine aussi, j'ai jamais eu aucun problème. Et toi alors ? Y'a du monde à ce que je vois, commentai-je en tournant sur moi-même pour voir l'ampleur de la fréquentation.