Chapitre 7 :
Hier soir, lorsque je suis rentrée, la fatigue m'emporta sans difficulté.
Aujourd'hui je n'avais pas cours mais décidai d'aller faire un petit tour chez Anais, histoire de vérifier si elle avait survécu à la soirée d'hier.
Je pris les transports direction le 15e, le même trajet que j'emprunte pour aller à l'école de commerce. Cet fois-ci, il fut interminable.
Lorsque j'arrivai, je frappai pour la première fois, à sa porte.
- Entrez ! entendai-je.
- C'est moi, Amalia ! Ça va ? l'informai-je en mettant mes pieds dans l'entrée.
- J'ai l'air d'aller ?
Elle apparue avec des traces de mascara étalée sur son visage pâlie. Des cernes se trouvaient sous ses yeux gonflés.
- S'il te plaît, ne cries pas. dit-elle lorsqu'elle découvrit ma tête ébahie.
- T'as pris un Doliprane ? Mon dieu on dirait un mort vivant !
- Oui mais bon, ça passe pas. Tu t'es bien amusée hier ?
- Oui ça va et toi ?
Je repensai à Ken, qui avait passé sa soirée à mes côtés le long d'un banc.
- Ouais comme d'hab'.
- Bon, on fait quoi aujourd'hui ?
- J'ai du tri à faire si tu veux. Je suis pas en état de faire beaucoup de choses.
Je grimaçai intérieurement, haïssant au plus au point le rangement.
- Allons-y !
Nous allâmes dans sa chambre et passèrent le reste de l'après midi à ranger et à papoter de tous et de rien.- On va boire un verre ? me proposa Anais après avoir fini de ranger.
Je répondis d'un hochement de tête et nous partîmes de ce pas.
Nous nous posâmes dans un petit bistro non loin d'une station de métro pour faciliter mon retour.
- Bon Am', faut que je te dise parce que ça me trotte dans la tête depuis ce matin et je dois l'évacuer ! elle marqua une pose puis repris. Donc hier j'ai rencontré quelqu'un à la soirée, très gentil, mais intelligent et surtout magnifique. On a très vite sympathisé et il veut se spécialiser dans le marketing également. J'aimerai vraiment te le faire rencontrer mais il ne me connaît à peine, et ça fait glauque donc j'ai une petite demande à te faire.
- Je t'écoutes.
- Puisque tu aimes le marketing et que tu te spécialises là dedans, tu peux te rapprocher de lui pour que je le revois, s'il te plaît. Comme ci le hasard faisait bien les choses. Sinon je sais que c'est perdu, j'ai pas eu le temps de prendre son numéro. C'est l'homme de ma vie il est parfait, brillant et intelligent.
- Mon Dieu tu vas me ramener dans combien de tes histoires ! râlai-je avec une pointe d'humour.
Pauvre destin.- Fais-le pour moi. S'il te plaît !répondit-elle accentuant la dernière note avec des yeux doux.
- C'est d'accord, mais si je n'y arrive pas c'est pas de ma faute. Je vais passer pour une cinglée encore une fois.
- Merci !! Cria-t-elle folle de joie. Prépares toi à me voir en robe de mariée dans quelques mois !
Je ris face à son enthousiasme toujours exagéré.
Lorsque nos cafés arrivèrent, Anaïs me chuchota :
- Tu m'as bien dis que tu avais personne occupant ton petit cœur ?
- Non, pourquoi ?
- Ok, tu vois le serveur qui vient juste de passer, va lui demander son numéro.
Cet homme devait avoir une trentaine voir plus, d'années. Il était vêtu d'un ensemble noir typique de serveur et d'une paire de basket Nike. Il me fit penser à Ken, portant la même démarche. Il n'était pas désagréable à regarder mais ce n'était pas du tout mon style.
- T'es malade ! Jamais !
- Pour combien tu le fais ? répliqua-t-elle avec une touche de défi et son sourcil gauche arqué.
C'était un jeu que l'ont faisait très souvent lorsque nous étions encore jeunes.
- Vingt. affirmai-je prenant un risque.
- un, deux, trois... ONZE ! hurlons en cœur.
Tout le monde se retourna vers nous sous nos airs enfantins.
- Non ! répondis-je de mauvaise foi.
- T'es obligée ! objecta-t-elle, souriant de toutes ses dents.
Je partie, rongée par la peur et l'angoisse. Mon cœur bâtait tellement fort que je crus quelques instant qu'il transpercerait ma cage thoracique.
J'arrivai devant l'homme en question, et commençai :
- Bonjour...excuses moi, je t'observe depuis que je suis... que je suis arrivée et je te trouve... charmant. balbutiai-je ne sachant pas quoi lui dire. Je pourrai avoir ton numéro pour qu'on se revoit.
Je n'eus jamais aussi honte, pourtant il m'est déjà arrivée de perdre un défi semblable à celui-ci, voir pire. Mais j'étais jeune.
- Salut, si tu veux...euh... tiens ! Il me tendit un papier noircit par l'encre de son stylo.
- Merci... prononçai-je, prenant le papier.
- À la prochaine !
Je lui souris, gênée en guise de réponse et partie.
Je rejoignis ma table sous les applaudissements d'Anaïs qui m'avait observée en détaille durant toute la scène.
- Bravo miss ! Me félicite-t-elle.
- Plus jamais je refais ça !
- Tu le recontacteras ?
- Sûrement pas !
- Bah au moins si tu n'as rien à faire tu sais vers qui te retourner.
Je levai les yeux excédée par sa façon de voir les choses.Peu de temps après je retournai chez moi après avoir saluer Anaïs. J'empruntai le métro et me retrouvai bientôt engouffrée dans une foule pleine à craquer. J'avais mis mes écouteurs chose rare de ma part et tombai sur une chanson douce, possédant un rythme lent et répétitif. Elle berça mon exode jusqu'à ce que je puisse m'asseoir une fois la foule évacuée. Je m'endormis presque mais un regard me réveilla.
Il se dirigea directement vers moi toujours avec son unique casquette vissée sur sa tête.
- T'arrêtes pas de me coller toi ! débutai-je.
- Je sais que je suis beau et connu mais c'est pas une raison pour me suivre, hein. répliqua-t-il avec son ultime sourire en coin.
- T'as pris du volume toi, elle a gonflé ta p'tite tête ! répondis-je du tac-au-tac.
- Y'a beaucoup de choses dedans tu sais. expliqua-t-il avec un faux air souffrant.
- J'imagine bien. confirmai-je rentrant dans son jeu.
Nous étions comme des enfants ensemble, à se lancer des piques inutilement mais cela nous faisait rire.
- Bon sinon t'as pas eu d'ennuis sur le chemin du retour ?
- Non je me suis débrouillée comme une grande fille ! le taquinai-je.Il leva ses sourcils, insupporté par ma manière de réagir.
- On se voit tout à l'heure ! Prends des baskets cet fois ci. Même heure. me conseilla-t-il suivit d'un clin d'œil.
Sur ce il descendit du wagon, sans me laisser répondre.
Il voulait qu'on se revoit à deux heures mais où ? Je n'avais aucune idée à part le pont Bir-Hakeim, où nous avions déjà passé une soirée ensemble.
Je descendis à mon tour lorsque j'arrivai à mon arrêt et filai jusqu'à mon appartement. Lorsque j'arrivai, je n'avais qu'une seule chose en tête qui me tracassait depuis le départ du métro, Ken.
Des milliers de question fusillaient mon cerveau et j'attrapai vite une migraine.
Pour me changer les idées je fis à manger en mettant de la musique oubliant son côté rappeur.
Plusieurs chansons défilèrent, aussi inintéressantes les unes que les autres. Pendant ce temps, je me préparai une petite salade accompagnée de champignons.
Je dévorai mon assiette et me resservi à une vitesse folle, inconsciente de mes actions. D'un coup je me stoppai et respirai longuement par le nez, pensant à ma grand mère qui m'aurait sûrement conseillé d'adopter ce type d'exercice. Je fermai les yeux, me centrant davantage sur ma respiration et le stress descendit peu à peu.
Je battue l'envie de remplir une énième fois mon assiette et pris à la place, un verre d'eau qui combla le vide dans mon estomac.
Je pris une douche juste après et enfilai un jogging noir, ainsi que mon gros sweat également noir.
Je me posai devant la télé et finis vite hypnotisé par celle-ci, ne voyant pas le temps passer. J'étais tombé sur une émission débile, que je continuai à regarder.
Quand je décrochai mon regard de l'écran, il était 23h15 ; la nuit s'annonçait longue.Désolé pour l'attente ! Avis ?
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