Sammy

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Tout le monde ne naît pas avec une cuillère en argent dans la bouche. S'il y a une chose que je détestait au monde, c'est bien les fils à papa. Ce genre de personnes qui se croient tout permis, qui se croient maître du monde, ou encore qui pensent que l'argent achetait tout.
Ils se trompaient royalement, qu'ils aillent juste se faire foutre où je pense leur putain de fric. Malheureusement je vis de ses salles porc habillés.

Ce connard m'a rabaissé encore plus se soir, je suis bien une stripteaseuse mais je ne couchais pas avec n'importe qui. J'ai aussi des principes. Mais j'ai comme l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, je ne sais pas où. Bref, c'est encore sûrement une de ses stupides stars qui se croient tout permis.
Des fois je me dis que je devrais prendre une pause dans ma vie, seulement qu'une fois mise sur start elle pouvait plus s'arrêter la chienne. Je finirai sûrement crever avant soixante ans.

Je sortis une clope de mon paquet de cigarette, et l'allumai en silence dans le taxi. Le conducteur me toisa brièvement à travers le petit miroir, je fis juste mine de ne pas l'avoir vu ce connard. Cette connerie allait un jour finir par avoir ma peau, en même temps il faut bien mourir de quelque chose non?
Je finis ma cigarette en me perdant un peu dans le paysage qu'offrait la ville. Il était quatre heurs et demi du petit matin, il faisait encore sombre et la ville grouillait de fêtard. J'aperçus un groupe de filles ivres, parmi elles, une fille tentait d'aider tant bien que mal son amie à vider son estomac au sol. Elle m'a fait pense au pote de l'autre petit con au club.  Après tout, nous sommes à LA ici tout les rêves deviennent réalités. Mon cul ouais !

Je commençais par somnoler lorsque mon chauffeur me fit comprendre que j'étais déjà arrivée. Il me fit descendre dans un quartier de riches, devant une grande bâtisse. C'était l'adresse de Marc, il m'avait appelé pour le ''travail''. Il arrivait qu'on me demande de me déplacer pour mes services, mais c'était un truc que je faisais rarement. Je n'aimais pas vraiment l'idée d'être plongée dans l'intimité du client. Va savoir pourquoi j'ai acceptée ce foutue bordel. J'avais envie de me défouler, mais je pris mon courage à deux mains, puis fonça dans le tas.  Sans plus tarder, je sonnai à la porte et dans quelques instants elle s'ouvrit sur un docteur souriant:
- Hey! M'exclamai-je.
- Vas y entre!
Je le suivis de près tout en détaillant l'intérieur de sa maison, le salon était peint d'un jolie blanc avec un orange qui se mariait très bien avec la couleur marron du plafond. De plus la couleur des canapés blanc faisait un parfait contraste avec le tapis. Il n'y avait pas de décoration particulière, pas de photos. C'était moins triste que chez moi tout compte fais. Il y avait plein d'objet d'art et de tableau accroché au mur.

Marc avait du goût en plus d'être vraiment séduisant. Ce n'était pas dans mes habitudes de tailler tant d'importance à un de mes clients, mais plus il s'ouvrait à moi plus j'avais l'impression qu'il avait besoin d'aide. Il me donnait accès à sa vie, ce qui est très mauvais pour mon travail:
- Tu veux que je te serves quoi au juste? J'ai du vain, du champagne ou même de la vod...
Je le coupait nette en posant un doigt sur sa bouge, en le collant dangereusement:
- Et si on passait au choses sérieuses maintenant hein? Le questionnai-je sensuellement en haussant un sourcil.

Il se figea instantanément avant de passer ses mains sur mes hanches, nos langues s'entremêlèrent sauvagement et tout de suite Marc me porta subitement à sa chambre. Un grand lit trônait la pièce et sans plus attendre il m'y jeta, rapidement il ôta son pantalon avant s'accouder sur moi. Je pouvais sentir son parfum m'envahir, ainsi que toute son aura bestiale s'initier par la moindre et infirme partie de ma peau. Ses yeux s'étaient assombries encore plus, mon bas lui aussi rejoignit le sol et j'en profitai pour lui enlever sa chemise.

D'un coup, il se leva rapidement avant de m'ordonner de me foutre à poils avant son arrivée. Je m'exécutai et me mise à genou, comme il me l'avait aussi recommandé. Plus les secondes passèrent et plus je redoutais ce qui se passera. Je portai ma main nerveuse sur mon coup, j'espère juste que la tonne de fond de teint que j'y ai appliqué tiendra. J'ai encore gardé les marques de notre dernière fois- il y'a trois jours pour être exacte. Je ne voudrais pas de sa compassion. Je suis une femme frivole, une femme de joie, c'était ça mon travail.

Marc revient rapidement et cette fois ci nu. Il me dévisagea longuement, tout en s'approchant de moi:
- Désolé de t'avoir faire attendre, dit-il en empoignant mes cheveux dans sa mains; ce qui m'arracha un grognement.
Je n'eus même pas le temps de répondre qu'il m'enfonça son sexe subitement dans la gueule. Je ne devais montrer aucune marque de souffrance, mais putain il allait finir par me tuer s'il continuait. Sa manière d'être brutale avec moi m'écœurait, même s'il faisait beaucoup d'effort pour se contenir il ne pouvait pas chasser le naturel. Je n'avais pas envie qu'il me touche!
Subitement la voix de cet homme me revient en tête: « Bizarre pour une fille qui se fait toucher tous les jours par différents hommes pour seulement pauvre 1000$ tu trouves pas? ». 

Cette pensée m'a foutue la gerbe, je me reculai précipitamment puis j'allai vider mon estomac dans la douche à proximité. Le visage de Marc était partagé par l'incompréhension et la gêne. Il fallait bien le reconnaître, cette façon de vivre n'était pas la meilleur sur cette terre. Mais il fallait bien avoir une histoire. Ma putain d'histoire ne se terminerait pas bien, ça j'en étais sûrs.

Lorsque je finis de vomir, je me passai un peu d'eau sur le visage au lavabo. Mon visage avait pris une teinte cramoisie, je passai ma main sur mon cou où la tonne de fond de teint et d'anti-cerne s'étaient éffacée:
- C'est moi qui ai fais ça? Me demanda Marc dans mon dos.
Il était posté derrière moi, je le regardais par le miroir sans lui donner sa réponse. Tous deux savions déjà la réponse, c'était juste inutile de faire semblant:
- Je suis vraiment désolé; répondit-il confus.

Je hochai la tête puis, regardai ses yeux. Ils étaient remplis d'angoisse, soudain il sortis de la douche en marmonnant quelque chose d'incompréhensible. Je pris une bonne bouffé d'oxygène avant de le rejoindre. Il griffonnait quelque chose sur un papier, et me le tendit avec un chèque :
- Tiens ça, c'est pour les marques que j'ai faite sur ton cou.
Je pris les papiers de sa main hésitante, puis le regardai en silence.

Nous restions ainsi pendant quelques instants, puis il captura son visage au creux de sa main en secouant sa tête :
- Je suis vraiment désolé ! Reprit-il.
Je ne savais pas quoi répondre, en plus c'est mon travail, je ne devrais montrer aucun signe de détresse. Je devais rester impassible, tout est de ma faute. Je sais qu'il a sûrement besoin d'aide, mais désolée je ne suis pas une psychologue:
- On remet ça quand tu veux; lui dis-je en forçant un sourire.
- Tu n'es pas obligé de faire ça tu sais?
- Je suis payé pour...
Je ne finis pas ma phrase qu'il me coupa:
- Tu n'es pas obligé de vivre ça avec moi; reformula t'il.

Ses mots me pris au dépourvue, je sais que je ne devrais pas m'attacher à un client comme ça; mais son histoire m'intriguait. Comment s'était-il retrouvé à se stade? C'esdescendonne de réponse qui me poussait à rester. Rien de plus.
C'est sûrement égoïste de ma part, mais je trouve le monde ainsi:
- Je reste! Finis-je par dire.
Il me regarda longtemps avant de me poser la question qui le troublait si tant:
- Pourquoi tu fais ça ?
- Parce que c'est mon travail.
On se regardèrent en silence un moment. On faisait toujours ça, et dans ses yeux je me voyais, dans les miens il se voyait. On se comprenais sans mots.
Il se leva puis me pris dans ses bras, hésitante au début je répondis à son étreinte après quelques secondes.

Mais aussi la véritable raison qui m'anime aussi, est secrètement parce que je crois que nous nous ressemblons. Deux âmes errantes qui sont blessées, deux personnes qui ne savent pas si le bonheur a déjà fais partis une fois de leur vie. Nous n'avons pas beaucoup parlé, mais je sais que dans le fond, beaucoup de choses nous liais. Beaucoup de choses que n'avons pas dites l'un sur l'autre, seul le bruit du silence en disait long sur nous. Ce n'est rien d'autre que de l'empathie qu'on ressentaient l'un pour l'autre.

Il sonnait 8h du matin, quand je m'habillai doucement puis m'en allai discrètement. Marc dormais encore comme un bébé. Je sortis de chez Marc comme une souris, sans oublier mon argent de la veille. Une fois hors de la maison, j'arrêtai un taxi puis me glissa à l'intérieur rapidement.
Le taxi roulais doucement, je m'endormis sur le siège.



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Bonne fêtes et bonne année 2021 à tous!
💋

Nigth-HawkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant