Sammy

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Assise devant un petit attroupement d'enfants sur un banc du parc, je les regardais jouer et ignorer. Et ces mères de l'autre côté du parc les rappelant à l'ordre, s'ils dépassaient les bornes.
Inconsciemment je souris, lorsque je vis un petit roux faire une fausse moue à sa mère, lorsque celle ci lui fit remarquer qu'il courrait beaucoup trop vite.
Dire que je n'ai jamais connu ça moi. Il est trois heures de l'après midi et à cette heure beaucoup de personnes viennent au parc avec leurs enfants.

*Flashback
- Un jour quand je serai grande je ferai la cuisine comme toi papa. Mon père me sourit brièvement avant de continuer. (Fin flashback)

Je crois que j'ai peut-être aussi été brièvement heureuse comme ça une fois dans ma vie. Je n'ai pas ma place ici, une cigarette en main, mes cheveux attachés négligemment; je crois que j'ai déjà pris une bonne pause. Je m'apprêtai à recommencer mon sprint quand une jolie petite fille, avec ses petits cheveux blonds vient me parler:
- Ma mère dit que fumer c'est mal, dit- elle en regardant les plis de sa robe. J'écrasai ma clope sous mes chaussures de sport, avant de relever son petit minois vers moi. Je pus voir qu'elle avait de magnifique prunelles vertes bleutées:
- Écoute toujours ce que maman dit alors.
Elle hocha vivement la tête, avant de repartir vers sa mère qui l'appelait.
Je fis mine de pas avoir remarquer le regard de mépris que me lança cette dernière.

Arrivé à l'appartement essoufflée, je m'écroulai parterre épuisée. Je restai un bon moment ainsi, en repensant à cette jolie petite fille au parc. Je l'envie, je l'envie car elle a déjà de beaux souvenirs de son enfance. Et elle en aura encore beaucoup plus avec le temps. Les souvenirs sont comme des pétales de fleures qui se fanent avec le temps. Je crois que la fleure de mon âmes n'a jamais fleuri. Elle ne fleurira jamais, parce que le monde a quotidiennement arrosé cette graine avec du venin.
Je pense à ma vie, un peu à ce que je suis aujourd'hui, y a pas dire, je vis dans un bordel intersidéral.
Je vis dans un appartement moderne, je gagne ma vie comme il le faut, mais j'ai toujours l'impression que quelque chose me manque.
Et puis cette chose, je crois que je n'en veux pas ou plutôt qu'elle ne veuille pas de moi.

D'un pas nonchalant, je me dirigeai vers ma chambre pour ingurgiter l'un de ses nombreux cachets qui m'aide à dormir. Ça un goût dégueulasse, mais ça à la putain de magie de m'envoyer directe dans mes cauchemars, sans en avoir peur.
Une fois pris l'effet était immédiat, je voyais floue, je me sentais lourde et, je m'endormais avant que mes démons ne me rattrapent. Une putain de magie.

*******
Il est seulement neuf heures du soir, cette alarme commençait à me casser les tympans. Je jetai instantanément cette horloge contre le mûr. Une fois réveillée, je pris une douche rapide et me dirigeai au Red's ligths club. C'était l'un des clubs de striptease les plus huppés, et reconnue de Los Angeles.
J'y travail en tant que danseuse, à partir de dix heures du soir. Je dois faire bander de vieux croûtons en manque, jusqu'à ce qu'ils dépensent leurs fortunes au club. C'est ça mon boulot.

Ils ne sont pas tous vieux, mais ils sont tous les mêmes, de sale porcs. Et moi je ne suis qu'une pute du soir. Cette vie de noctambules, est mon quotidien.  Au début j'y travaillais en tant que femme de ménage, je n'avais que 16 ans à l'époque quand j'y repense . Griselda la patronne n'était pas très enjouée par le fait d'engager un mineur, comme femme de ménage dans un établissement de striptease. Mais après l'avoir supplié de me laisser le faire, elle m'engagea et me fit promettre de n'en parler à personne.
J'avais besoin d'argent pour m'occuper de ma mère son nouveau mec et de ma sœur. À la base, j'étais censé faire le ménage les matins après les soirées du club, puis avec les charges qui s'accumulaient, je faisais le ménage en début de soirée et quelques fois pendant. À mes 18 ans j'ai fais vite, et j'ai décidé de travailler au club en tant que danseuse. Griselda s'y était opposée au début, mais devant mon insistance elle finit par accepter. C'était un peu comme ma mère, pour moi, et aussi pour toutes celles qui ont fais le choix de gagner leurs vies comme moi. Jamais je ne saurai assez reconnaissante envers elle:

- Tu as trois minutes de retard sur ton show Sammy. Assise devant mon miroir dans la loge, je vis Emilia sur l'encolure de la porte portant un ensemble de dentelle rouge très sexy. Elle venait de terminer le sien. C'est la seule personne avec laquelle je parle depuis mon arrivée au club. On s'est rencontré ici au club dans mes débuts, nous avons à peu près le même âge.
J'attrapai mes cheveux blonds en queue de cheval, avant de me diriger sur la scène.

Je portais un ensemble noir, assortie avec mon porte jarretelles. Mes lèvres étaient peintes d'un rouge vif:
- Tu veux ruiner ses paumés se soir c'est décidé. Me dit-elle en sifflant.
Je souris niaisement devant le miroir en sa direction avant de me lever:
- C'est ça mon boulot! Crachai-je, calmement.
D'un pas décidé, je m'engageai vers les coulisses de la scène. La clientèle s'était calmée à l'entente de mon entré sur scène, et dans un instant, je fis mon apparition en scène, après le commencement d'une musique sensuelle, sous des sifflements et murmures pervers. A peine sur scène, et il pleuvait déjà des billets dans la pièce.
La pièce était éclairée par des néons tamisés.
Le regard acéré de ces hommes étaient posés sur moi, ils me dévoraient du regard sous mes gestes fluides et suaves.
Avec grâce je bougeai mon corps au rythme de la musique, tout en levant ma jambe gauche sur la barre vertical de la scène.
Tout en tournant autour, je soulevai mon corps entier pour me retrouver la tête à l'envers, mes deux mains gardant fermement la barre. J'écartai mes cuisses avant de redescendre sur mes hauts talons en faisant dos à mon public.
Je regardai ses sangsues de mon épaule avant de faire baisser la première bretelle de mon soutient gorge, puis la deuxième sous leurs sifflements.
Doucement je dégraffai mon soutient gorge, pour le laisser tomber à terre. Je m'éloignai un tout petit peu du plan principal de la scène, avant de me retourner face au public.
Il n'en fallu pas plus, pour que les billets de banques suivis d'applaudissements remplissent la scène.
Mon spectacle et la nuit ne venaient que de commencer, ses porcs seront bientôt en manques de liquidités.

Une fois mon spectacle finis, un homme fit appel à mes services.
Ce n'était pas la première fois, j'avais l'habitude de coucher avec lui pour de grosse somme. J'oubliais toujours son prénom, à vrai dire je m'en foutais toujours. Presque toutes les filles voudraient se le mettre dans la poche, mais va savoir pourquoi il n'aimait que mes services.
En plus ce connard avait une femme beaucoup trop veille pour lui, les nuits quand il en avait le temps, il venait ici pour dépenser les sous de cette cougar.
C'est sale je sais, mais c'est la vie.

**** Bonne lecture à tous!

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