𝒮𝓌𝑒𝑒𝓉 𝓂𝑒𝓂𝑜𝓇𝓎

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Erwin Smith était un homme des plus remarquables,
Aussi bien apprécié que détesté; il était surtout admiré pour son charisme et sa facilité à convaincre ses soldats, son aisance à communiquer avec ses cadets et fidèles camarades.
Erwin Smith était un homme bon, qui aimait passionnément et qui rêvait naturellement.
Un homme qui avait des espérances plein la tête, des idées obsessionnelles et une détermination à rude épreuve.
Pourtant, sous cette carapace de guerrier, de soldat sanguinaire et invincible se trouvait un tout autre homme qui vivait et qui nourrissait des secrets, un désir profond d'apprendre la vérité.

Il était prêt à donner sa vie pour l'humanité.
Certes, la mort l'effrayait, comme tout le monde. Mais il voulait dédier coeur et âme à ses rêves d'enfance; découvrir le monde, comprendre ce qui l'entoure.

Si la mort de cet homme décrit comme un démon en avait attristé plus d'un,
L'un d'entre eux avait particulièrement du mal à faire son deuil. Évidemment, ce n'était pas chose facile à faire, mais il aurait espéré oublier ces sentiments néfastes plus rapidement...
Ces sentiments qui le rendaient vulnérable, triste.
Il avait pourtant eu l'habitude de perdre bon nombres de camarades. Il en avait vu... Des corps sans vie, des camarades décédés au combat, des amis perdus à jamais... Il côtoyait la mort depuis son enfance.
Mais tout comme le décès de sa mère, celui du major l'avait particulièrement attristé.
Il ressemblait l'irrémédiable besoin de se sentir proche de lui, de le voir encore une fois, d'entendre sa voix, ses mots.
D'être avec lui.

Ainsi, une silhouette sombre s'avança dans les couloirs éclairés par les torches enflammées, le bruit de ses talons contre le pavé résonnant contre le sol alors que sa main restait fermement accrochée à cette veste bien trop grande pour lui. Une veste qui possédait la senteur de son défunt commandant.
Il s'arrêta devant une grande porte en bois brut et laissa ses doigts meurtris par les années de combat caresser la poignée arrondie, d'un geste timide, presque interdit. Il glissa une petite clé dorée dans la serrure et déverrouilla la porte pour s'infiltrer dans cette pièce qui lui paraissait pourtant si chaude et accueillante à l'époque.
Les rideaux s'agitaient sous l'air lunaire alors que le noiraud s'avançait vers ce grand meuble en bois couvert, déjà, d'une épaisse couche de poussière. L'endroit était resté intact depuis son départ.
Un profond soupir franchit alors la barrière de ses lèvres alors que son regard d'acier se posait sur le ciel couvert. Ce ciel que son ami lui avait fait découvrir n'était plus que nuage ambulant...
L'Ackerman contourna le bureau de son supérieur pour s'asseoir au bord de la fenêtre, laissant le vent fouetter son corps, son visage et ses yeux déjà fragilisés par le manque de sommeil et les larmes versées. Il avait besoin de souffler. Il avait besoin de s'isoler. Il avait besoin de lui.
Erwin...
Une goutte,
Puis deux,
Le caporal laissa son nez devenu rouge s'enfoncer dans le tissu sombre pour humer ce dernier. Si seulement il pouvait en tirer ne serait ce qu'un peu de chaleur, de réconfort...
Hélas l'odeur s'en allait, recouverte par une épaisse couche de remord, de regret, de désir de vengeance. Par son odeur.
L'homme admiré de tous et craint par certains des cadets s'était enfermé dans son cocon le temps d'un soir et à cet instant, ce dernier paraissait particulièrement fragile. Chose normale pour un homme qui n'avait jamais connu pareil sentiment... Il avait aimé.

Nombreuses minutes passèrent et les nuages se dissipèrent enfin, la lune éclairant le monde de rempart dans lequel ils vivaient. Une faible lueur qui lui permit d'apercevoir à travers l'entrebâillement d'un des tiroirs du meuble sombre, un livre.
D'un revers de la manche, il essuya ses yeux gonflés et s'avança vers ce dernier, ouvrit le caisson en matière primaire et prit possession du précieux objet. Un livre qui semblait étonnamment neuf, dont les reliures étaient parfaitement lisses et dont le cuir, épais, protégeait parfaitement les pages jaunies par le manque de technique. Sa peau blanchâtre dessina le titre brodé directement sur la première de couverture.

Il inspecta la quatrième de couverture mais rien n'y figurait, chose qui attisa immédiatement sa curiosité

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Il inspecta la quatrième de couverture mais rien n'y figurait, chose qui attisa immédiatement sa curiosité.
Un livre dans une langue étrangère ? Quelle chose bizarre...
Son pouce fit tournoyer les premières pages et il découvrit enfin des caractères directement écrit à la main, fins et délicats, disciplinés. Aucun doute, cette écriture était bien celle du général.

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𝕊𝕎𝔼𝔼𝕋  𝕄𝔼𝕄𝕆ℝ𝕐 ⇒ EruriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant