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hydres étoilées dans les cieux frissonnants se miraient sur l'abîme liquéfié qu'était l'océan. le subtil murmure des eaux s'intégrait doucement à la musique du silence, se jouant dans ce nocturne été évanescent. flots rythmiques, courant mou, nuances de bleu profond et luisance d'argent des lames se soulevaient d'extase dans cette nature encore sauvage.

un spectacle eurythmique, tableau magnifique dans lequel se perdait kim dong young, jouvenceau épuré, rêveur exilé. il se tenait devant la mer, cette représentation de sa personne, miroir de son être, contemplant son âme fissurée.

une lune gibbeuse éclairait la faïence de sa peau qu'aucun tissu ne venait ennuager. son corps, dénudé par sa pathétique inconscience, serait doux et cher à l'artiste pensif. muse d'un poète aux mots calculés, d'un peintre aux gestes contrôlés.

mais les soupirs de la nocturne mer faisaient un contraste particulier avec des douleurs que doyoung s'efforçait de calmer. ces maux, l'océan les connaissait déjà. car tous les jours, le jeune homme venait le remplir de ses pleurs, les flots prenant en pitié ses jours vains.

près des ondes il rêvait. son souhait était d'être comme les autres, pouvoir respirer en société, sans avoir à porter un masque ; mais la mer et lui savaient que ce ne serait plus possible. l'air pollué de la cité ne lui convenait plus, voilà pourquoi il s'en tenait écarté.

et il tirait de la mer son réconfort, savourant l'immensité, rempli d'espoirs brisés.

EAUX CÉANS. ᵈᵒʸᵒᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant