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souffles, soupirs, haleines.

à l'horizon, une étincelle. puis brillait une flamme, lueur du soleil se miroitant sur les ondes. ainsi arriva l'aurore ; comme pour l'accueillir, les vagues se déroulaient. traînées de mousse s'imprimaient sur la plage sablée. avancée badine et recul subtil se produisaient tandis que l'éther s'illuminait. une autre vague remonta, mais d'un coup prompt pourtant anodin elle s'allongea, ductile, puis se dissimula. l'océan respirait, couvé par un vaste calme euphorisé.

sanglots, pleurs, plaintes.

les sombres yeux profonds de doyoung s'illuminaient des perles qu'ils versaient, et arrosaient son visage pâle, rongé par les chancres du coeur. il avait de nouveau du mal à respirer. pris de froid, il tremblait. il ne fit que pleurer, l'ombre l'emplissait. et ça durait une éternité.

« mer, j'ai l'impression que l'on me vide de tout mon air. » déclara-t-il, la souffrance se répandant dans son âme.

mais l'océan, sans avoir souci de son front ténébreux, l'ignorait, poursuivant son concert en toute sérénité. l'eau courait, la triste brume fondait, et la nature les suivait.

doyoung comprit que la mer en avait assez de l'entendre pleurer, alors il navigua sur ses pensées. debout devant les flots mouvants, il y noyait ses espérances.

tout en rêvant, ses phalanges se retinrent de subtiles caresses sur la surface aqueuse, triturant le vide. doyoung chérissait la mer, mais il avait envers elle un tel respect. déférence s'évaporait de ses gestes et paroles, car voilà des siècles qu'elle existait, et lui, être insignifiant, à elle se confiait. l'océan lui apportait une palette de souvenirs remplis d'émotions, et c'était également le seul endroit où il pouvait vivre. il lui était reconnaissant.

malgré son irréfragable beauté, son reflet se flouait contre sa prestance, mais il se plaisait à plonger au sein de son image ; c'était son frère, son miroir.

EAUX CÉANS. ᵈᵒʸᵒᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant