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s'écoulaient les maronnantes secondes de cette aurore sereine. l'atmosphère était attiédée par la brise marine, les nuages de crêpes sommeillaient encore par un vent berceur. cristaux se promenaient sur la surface de l'émissif océan, y valsant sous les cieux languissants, embrasant les plus tendres âmes en les invitant à leur danse.

la mer, ou lieu de tous les possibles, origine du fantastique et du mystique, ayant vu saturne et ses anneaux, la voie lactée et ses diamants diaprés. doyoung avait épousé cet endroit, tout comme l'océan avait épousé la terre. au beau milieu des ondes il flottait, triste, penseur, sombre, doux. il contemplait, émerveillé, le splendide empyrée qui brillait, qui se mêlait aux effluves du profond.

cependant, au-delà des vagues qui l'ébattait, il vit une voile blanche. puis il distingua une barque brillante aux cadences harmonieuses et dont les voiles étaient étendues. orbes se fermant un instant, il remarqua avec suspicion sa brusque disparition.
surpris, il nagea dans un rythme effréné dans la direction de l'objet, sans savoir qu'une vague bleue l'avait déjà emporté. mais doyoung fut rapidement pris de dyspnée ; après quelques mouvements il était complètement essoufflé.

inspirer, puis expirer, éviter une pâmoison et espérer rester vivant. l'air lui manquait, mais l'eau, en lui abondait. il essaya de s'en dégager, mais au lieu de cela, il sentit un froid ténébreux l'envelopper ; plus glacé qu'un flocon, le voilà pauvre et désespéré. l'allégresse des flots n'eût plus d'effet ; les caresses câlines de l'eau ne pouvaient pas le réchauffer.

au bout de neuf minutes à tousser, il reprit sa respiration habituelle. mais tout son corps lui faisait mal, et il commença à saigner du nez. il plongea sa tête dans l'eau, n'en ressortant encore qu'à bout de souffle, et fut en proie à une sévère crise qui faillit ne pas se dissiper.

aussi avait-il pleuré, si fort que son désespoir produisait un écho, tel l'appel d'un pêcheur se noyant en mer. pourtant là-bas étincelait la vague, et céans murmuraient gaiement les eaux, l'ignorant complètement.

EAUX CÉANS. ᵈᵒʸᵒᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant