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« qu'adviendrait-il si je meurs ? »

l'amère liqueur de ses pensées remplit le limpide espace de son esprit, puis fuit et coule sur son angélique figure.
mer aussi fut chagrine ; ses sanglots roulaient remplis de murmures et sa couleur était chargée de nostalgie nue. familiers mouvements rythmiques, puis s'élança une étrange musique.

ô misérable coeur enflé, dans la tête de doyoung les voix se sont encore mélangées. toujours ce docteur qui l'inondait de douleur. porte-voix de son état, il était persuadé qu'il ne mentait pas. et voilà l'écho de ses dires, tel un cri qui perce sa vie. ses rêves d'infini sont désormais bannis, insondable tristesse l'obombre, se construit maintenant le néant vaste et sombre.

doyoung se sentait seul et vaincu. couvant un mal profond, il hurla, il cria, il tomba. il voulait rire, il voulait s'ébaudir, mais il ne pouvait pas ; son cœur se déchire. puis il regarda l'océan, muse libérée du corps d'une femme.

« mer, emporte-moi. » dit-il, fatigué.

il s'avança dans l'eau, sans se déshabiller. il marcha paisiblement, essuyant les larmes à ses yeux. ces derniers, il les voulait fermés car il en avait assez, de ce poids de la vie à traîner. l'eau lui arrivait jusqu'aux genoux, son pantalon était trempé, mais il continua.

« doyoung ! »

il sentait une présence humaine autre que la sienne, mais il ne se retourna pas ; il avait déjà atteint une certaine profondeur. quelques pas de plus, et il enfouit sa tête sous l'eau. doyoung se laissa bercer par les vagues, dans sa pacifique noyade. se défilait ensuite tout le théâtre de sa vie. il était triste, mais en même temps heureux de couler dans cette bleutée brillance de la mer. la merveilleuse mort.

doyoung ne contrôlait plus son corps. dans ses poumons, il n'y avait plus d'air. il se croyait déjà mort lorsque tout à coup, un bras vint le tirer. manquant de force pour y résister, il se laissa aller. et en plusieurs mouvements désespérés, son sauveur put le ramener à l'air libre. il nagea sans se décourager, et doyoung et lui parvinrent à regagner le bord.

« je ne voulais pas vous bercer d'illusions, mais je ne savais pas que ça allait vous faire si mal. »

EAUX CÉANS. ᵈᵒʸᵒᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant