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porte entrouverte, main droite sur la poignée, et voix enjouée l'accueillant tendrement. doyoung pénétra lentement dans la pièce ivoire, tandis qu'une silhouette à peine plus grande que la sienne s'approchait de lui.

cette personne, vêtue d'une blanche blouse, l'invita joyeusement à s'asseoir en face de lui, devant une table de bureau sur laquelle furent posées deux tasses vides, une carafe de jus d'orange, une pile de papiers, un gobelet rempli de stylos et à l'extrême droite, un ordinateur.

le médecin versa ensuite du jus dans chacune des tasses, vraiment particulier fut-il.

« - buvez donc, c'est bon pour la santé. » dit-il, sirotant douceur sucrée entre ses lippes.

remarquant l'indifférence de son client, le docteur se redressa.

« - je sais que certaines blessures sont trop profondes pour pouvoir guérir, mais mettons-y toutes nos forces, nous pourrons gagner face à la fatale destinée. »

doyoung leva sa tête. il reluqua alors l'être en face de lui ; visage d'une impressionnante délicatesse sur lequel un sourire fut modestement tracé, pupilles esquissées dans un ciel azuré, chevelure brune correctement arrangée, lèvres délicieusement humidifiées.

« - docteur johnny, à votre service. devrions-nous faire connaissance ? » ajouta-t-il, dévoilant son éclatante denture.

doyoung n'avait rien de frais, excepté son corps ténu. il s'en voulait de ne pas s'être bien soigné.

« - appelez-moi doyoung. dites-moi, qu'est-ce qui est arrivé à mon docteur ? » parvint-il à formuler, après des secondes de réflexion.

le docteur seo porta d'un geste léger sa tasse à ses purpurines lippes, buvant quelques gouttes avant de répondre :

« - vous savez, la vie afflue et s'agite sans cesse, comme l'air dans le ciel et la mer dans... la mer. à un point, elle ne bouge plus, et c'est fini. »

doyoung n'appréciait pas la façon dont il parlait de celui qui l'avait sauvé la vie ; à son goût c'était bien trop cru, un euphémisme déjanté, dépourvu de respect. il aimait trop son ancien médecin pour que l'on résume la totalité de sa vie ainsi. et il regretta aussitôt d'être entré.

EAUX CÉANS. ᵈᵒʸᵒᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant