[Jean x Mikasa]
4106 mots.
Univers alternatif, personnages légèrement OOC. Sorry not sorry.
***
« Bon courage mon chat, je t'aime. »
Mikasa mit en veille son téléphone avec un sourire aux lèvres, malgré cette tristesse qui lui collait à la peau depuis si longtemps. Elle prit une longue bouffée d'oxygène et pénétra dans l'amphithéâtre gigantesque de sa faculté. Elle avait dû partir et laisser sa vie derrière elle pour faire ses études dans cette ville inconnue, avec ces visages austères et tendus, avec cette agitation sourde et bouillonnante. Mais la jeune femme était une enfant des forêts, et le bourdonnement de la foule lui filait le cafard. Elle s'assit au bout d'une rangée, seule avec ses affaires scolaires. Le professeur arriva dans la foulée et débuta la réunion de rentrée. Devant elle, une fille aux cheveux blonds avait l'air aussi solitaire qu'elle.
Elle s'ennuyait beaucoup, seule. Alors, elle avait décidé d'observer discrètement les photos qu'elle avait fait avec son petit-ami, la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Elle avait rencontré Jean au lycée.
« Mikasa, c'est ça ? Pourrais-tu m'aider en maths, il faut absolument que je rattrape mes notes avant la fin du premier trimestre... »
Quand il lui avait adressé la parole, elle ne savait pas son prénom. Elle avait déjà vu ce grand jeune homme au détour d'un couloir. Il devait être dans une autre classe que la sienne. Ses yeux brillaient d'une lueur agréable, et elle avait accepté de le retrouver après les cours, à la cafétéria du lycée. Après tout, si ses compétences en mathématiques pouvaient être utiles...
Ils s'étaient retrouvés à une table, et pendant de longues heures, elle lui avait expliqué le chapitre sur les vecteurs, sur la manière de les calculer, de les juxtaposer... Il posait parfois des questions pour relancer ses explications, et passait le reste de son temps non pas à écrire, mais à la regarder. Son regard avait été la première chose qui l'avait captivée. Ces prunelles brun clair reflétaient tant d'émotions que ça lui avait coupé le souffle. Il avait de beaux yeux, oui. À la fin de la journée, elle lui avait donné son numéro, dans le cas où il aurait des questions sur le cours de mathématiques, évidemment. Puis ils avaient commencé à parler, d'abord une fois tous les deux jours, puis tous les jours. Elle avait le réflexe de lui dire bonjour dès qu'elle se levait, et de lui souhaiter une bonne nuit dès que ses yeux se fermaient. Ils mangeaient ensemble, jouaient aux cartes ou aux échecs, se retrouvaient autour d'un café...
À l'époque, ses amies la taquinaient beaucoup à propos de ce rapprochement. Sasha était la plus enthousiaste de toutes, et s'amusait à la laisser seule avec lui dès qu'elle en avait l'occasion. Il lui arrivait également de lui envoyer des mots en cours, pour la taquiner davantage. Puis, les vacances d'hiver étaient arrivées. Ils avaient décidé de se voir, pour déterminer qui était le meilleur à Mario Kart. Cette compétition était inutile, servant juste de prétexte pour le voir... Mais ça la rendait heureuse. Sa présence seule égayait son petit monde. Alors ils avaient joué une bonne partie de la journée, chez lui. Cependant, voyant qu'il la dominait sur les routes du jeu vidéo, elle avait entreprit de chahuter avec lui, et ça avait fini en combat de judo dans son canapé. Le contact de son corps avec le sien avait fait exploser son cœur dans sa poitrine. Heureusement, il était trop concentré à vouloir la mettre à terre, il ne voyait pas les rougeurs qui décoraient ses joues blafardes. Lorsqu'il avait fini les fesses par terre, ils avaient tous les deux explosé de rire face à leur bêtise.
Elle pouvait encore sentir son odeur.
Quelques jours plus tard, il lui avait proposé de visiter sa ville. Quand elle vint à sa rencontre, il la salua en bégayant. Elle avait trouvé son air gêné adorable, et un sourire était venu décorer ses lèvres. Et ces mots avaient franchi la barrière de ses lèvres. Un simple « je t'aime », devant la banque postale de ce petit village, en face de la boucherie. Un simple « je t'aime », qui lui avait coupé le souffle. Un simple « je t'aime », dans un cadre ordinaire, qui lui avait paru extraordinaire. Quand elle passait devant ces étalages, le bonheur étreignait à chaque fois son cœur.
VOUS LISEZ
L'abîme 「Recueil Shingeki no Kyojin」
FanfictionL'abîme qui se creuse en nous peut être ce qui nous abîme le plus. Dans ce recueil, vous plongerez dans les hadales des personnages de Shingeki no Kyojin, dans les fosses qui détiennent leurs cauchemars, leurs songes, leurs maux. Pairing : Mikannie...