Parques

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[Porco x Reiner]

536 mots

(Spoil du chapitre 119)

***

Galliard, qui aurait cru que tu partirais avant moi ?

Il ne me restait que deux ans. Deux ans, c'est si court et si long à la fois. Je ne pensais pas que tu étais si pressé de partir. Moi qui croyais que ton départ se ferait après le mien... Moi qui espérais ne plus avoir à souffrir comme j'ai souffert après la mort de Berthold.

Galliard, pourquoi as-tu baissé les bras ?

Falco allait hériter du cuirassé. De toute manière, ce n'était qu'une question de temps. Il n'y avait aucune raison de résister, puisqu'il était dans notre camp. Alors pourquoi ? Est-ce les souvenirs de ton frère qui t'ont poussé à faire ça ? Est-ce la découverte de ma propre illégitimité, qui t'a fait basculer ? Evidemment que tu étais meilleur que moi. Jusqu'à la fin, tu as été meilleur que moi. Alors pourquoi ?

Galliard, pourquoi as-tu baissé les bras ? Je m'étais résigné. C'était une jolie manière de mourir, que de lui donner le cuirassé. Je suis assez usé par la vie, Galliard, alors pourquoi t'es-tu sacrifié à ma place ? Si seulement tu savais quel poids faisait mon cœur. Il était si lourd qu'il me courbait l'échine. L'île du paradis m'a laissé de douloureuses cicatrices. J'en ai assez d'être un pantin qu'on manipule pour tuer les siens. J'en ai assez de voir ces regards dégoûtés de la part de mes anciens camarades. Toutes ces années, j'avais si mal à chaque perte que l'on causait. Berthold comprenait ma douleur mieux que personne. De nous deux, j'étais bel et bien le plus sensible. Entre soldat et guerrier, il ne perdurait que moi, ce petit blond chétif, trop faible pour supporter l'idée d'être un traître.

J'ai accepté la mort depuis le jour où j'ai dévoré mon prédécesseur. Je savais qu'elle rodait dans mon sillage. Par conséquent, pourquoi as-tu marché vers elle comme une vieille amie, alors que je te hurlais de reculer ?

Je ne comprends pas. Tu me haïssais. Déjà tout gamin, tu me considérais comme un moins que rien. Tu disais que je n'avais aucun talent. J'étais celui que tu prenais toujours en grippe, et cela s'est exacerbé lorsque je suis devenu un guerrier. J'avais été choisi à ton insu, et tu m'as détesté pour ça. Pendant la mission sur l'île du Paradis, j'avais presque oublié ce que ça faisait, que d'être systématiquement rabaissé.

À mon retour, tu as repris les bonnes vieilles habitudes. J'étais, à tes yeux, le seul responsable de la mort de ton frère. Peut-être l'étais-je bel et bien. Comme tu avais coutume de me le dire, j'ai passé mon temps à être sauvé. Par Marcel, par Berthold, par Pieck, par... Toi.

Alors pourquoi m'as-tu sauvé ? Pourquoi t'es-tu laissé bouffer, Galliard ? Tu étais la personne la plus bornée que je connaisse. Le plus têtu, le plus impulsif, le plus inconstant ; c'était bien toi. Tu es celui qui m'a appris à ne jamais baisser les bras, à ne jamais renoncer. Tu m'as toujours fait avancer malgré tout. Tu m'as toujours poussé à me dépasser. Pourquoi ta volonté indéfectible s'est-elle évaporée ?

Galliard, pourquoi as-tu baissé les bras ?

Porco, pourquoi ça me fait si mal ?

L'abîme 「Recueil Shingeki no Kyojin」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant