Chapitre 1 : Le bunker

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Je suis assise en tailleur sur le lit de la maison, la tête dans mes mains. Au loin, j'entends les hurlements des loups-garous s'entre-tuant et se battant. Je dois trouver un moyen pour échapper leur fausser compagnie, pour aller dans une plus grande ville et chercher des survivants ainsi que de la nourriture ou je mourrais de faim. Dans la cave de cette demeure, j'ai déniché une carte du village. Je l'ai étudiée avec soin, mais sans pour autant trouver un endroit pour passer discrètement sans me faire remarquer. Mon seul moyen serait de me déguiser en loup-garou, mais je ne suis pas assez grande et je n'ai pas le matériel nécessaire. Non. L'unique échappatoire est de fuir, mais comment ? Ces monstres déambulent partout, jour et nuit, sans relâche. Ils savent que je suis en vie, et sont très vigilants.
Je ne sais pas quelle heure il est, je ne sais pas ce que fonts ces bêtes, je ne sais rien de ce qui se passe dehors. Mais je sais comment les tuer. Toujours viser la tête. L'écraser avec force et fracas. Leur trancher la tête. Ou les faire exploser. J'ai réussi à en tuer un, lorsque je me suis échappée de chez moi. Malheureusement, leurs hurlements font rappliquer tous les autres.
Effacée par les rideaux, je jette un coup d'œil au village : les loups-garous sont là, se tuant, me cherchant, fouillant la moindre chose vivante à se mettre sous les crocs. D'après ce que j'ai vu sur mon téléphone, la grande ville la plus proche est Billings, à 98 heures à pied, et à environ 4 heures en voiture. L'idéal serait de trouver une aire d'autoroute et de piquer une voiture sans se faire remarquer (difficile). Mon téléphone est posé sur la table de chevet. J'ai tenté d'envoyer des messages à mon père, mais il a sûrement dû se transformer en loup-garou. J'inspire un grand coup : ce soir, je pars. Je ne peux pas rester ici sans rien faire, attendre que quelque chose se produise, voir ma mère se nourrir de chaire humaine. Je vais chercher dans le frigo une part de pizza froide que je mange en silence, et vais me coucher, espérant ne pas me réveiller... à cause des bêtes.

***

Je suis réveillée par les vibrements de l'alarme de mon téléphone. 1h30 du matin. Je me lève et mets dans un sac un maximum de nourriture ainsi que des couteaux et des armes à feu ainsi que des vêtements de rechange trouvés dans une garde-robe. Je regarde à travers la fenêtre : les loups-garous sont là, comme chaque soir. Je saute par la fenêtre et atterris dans les herbes hautes. Je rampe le long du chemin pendant on bon moment jusqu'à arriver à la limite du village. Alors que je me relevai prudemment, un hurlement retentit derrière moi. Mon sang ne fit qu'un tour pour que je comprenne qu'un loup-garou m'avait repérée. Je courus aussi vite que mes jambes me le permettaient. Le loup, aux yeux de feus et à la fourrure claire, courait beaucoup trop rapidement, et il n'eut pas longtemps à me rattraper. Je me pris soudainement les pieds dans un petit trou dans le sol et m'étalai de tout mon long. Je tremblais comme une feuille et rassemblai mes affaires pour me relever et déguerpir mais il m'attrapa les poignets et me plaqua au sol. Je fermai les yeux, mais sentais son haleine putride qu'il me soufflait en plein nez. J'étais paniquée, et tentais désespérément de me libérer de sa prise mais ça ne servait qu'à m'épuiser d'avantage : il était bien plus fort que moi. Je rouvris les yeux qui se remplirent de larmes quand je reconnus la fourrure presque blonde, et les yeux bleus de mon meilleur ami. Tous mes souvenirs refirent surface, me brouillant la vue.

Flash Back -

J'étais toute seule dans ma nouvelle école et je ne connaissais personne. Tous les petits garçons et les petites filles jouaient entre eux, et moi j'étais debout, à l'entrée de la cour de récréation, avec mon petit sac à dos. Je regardais autour de moi, cherchant du regard quelqu'un à l'air sympa. C'est alors que je vis un groupe de garçons rigoler. Je m'approchai et me rendis compte qu'ils se moquaient d'un autre avec des cheveux très courts et des yeux bleus. L'un d'eux, le plus grand, le leader, s'approcha du garçon et commença à lui donner des coups de pieds en ricanant. J'étais très timide, mais je ne supportais pas les moqueries et les insultes, et décidai d'intervenir rapidement. Prenant mon courage à deux mains, je marchai d'un pas assuré vers le leader et m'interposai entre lui et la victime, les bras croisés. Il me regarda de haut en bas et me dit d'un ton menaçant :
- Qu'est-ce que tu veux ?! Dégage de là, c'est pas pour les petites filles !
- Non.
Il me foudroya du regard et s'avança.
- Je t'ai dit de déguerpir ! Tu piges ? Allez, bouges de là !
- J'ai dit non. Laisse-le tranquille.
- Tu défends ton "namoureu" ? Tu comprends rien toi ! Je t'ai dit de te casser !
- J'ai dit non !
Il me poussa et je tombai sur le dos. Sans réfléchir, je poussai un long cri strident et aiguë, et ils se bouchèrent les oreilles. Ils tournèrent les talons aussitôt. Je me tournai vers le garçon et l'aidai à se relever. 
- Moi c'est Alexis et toi ? demandai-je.
- Damon.

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