𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 3

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👑𝕯𝖔𝖚𝖉𝖔𝖚👑

-Monsieur....monsieur, vous montez dans la voiture.
Dit une voix rauque, me sortant de mes pensées.

Ces dernières s'étaient dirigées sans mon accord vers cette jeune femme qui m'intrigue plus que tout avec son tempérament. Elle a osé me tenir tête, et de surcroît me gifler alors que personne ne tient tête à Doudou Ndiaye.
C'est une première.

Or je n'ai pas le temps pour ce genre de choses, et à mon avis elle ne mérite pas que je m'intéresse à elle.
Il fallait la voire avec son accoutrement qu'elle ne vient pas d'une bonne famille.

Mais passons.

N'ayant pas compris la phrase exacte de Modou, mon chauffeur, je décide de lui demander de revenir sur cette dernière.

-Vous montez que je vous amène à l'entreprise ?
Dit-il en ouvrant la portière de ma voiture professionnelle. Elle ne me sert qu'au travail car en dehors de l'entreprise j'utilise ma décapotable.

-Ah oui, c'est vrai.
Dis-je en remettant correctement mon sac sur mon épaule, ma tablette à la main.
Je monte dans ma voiture sous les soins de Modou qui ferme derrière moi.

Avec tout ces problèmes que j'ai accumulé avec mon père aujourd'hui je n'avais même pas remarqué sa présence plutôt. J'en suis même venue à oublier que je devais me rendre à mon entreprise dans le centre de Dakar.

Elle est non loin de celle de mon parternel.

Une idée de ce dernier qui n'avait pas voulu que je m'éloigne de lui. Et je le regrette maintenant autant que l'alliance que je porte.

Quelques minutes après, qui m'ont parus des heures à cause des embouteillages, nous arrivons enfin à destination.

La voiture garée au pieds du fruit de toute une vie de travail, mon entreprise architectural "Le diamond".
Je descend de ma Citroën comme le ferait un véritable prince et laisse mes pieds m'amener au bureau de mon bras droit et meilleur ami Baba.

En passant à l'intérieur du bâtiment, mes employés se mettent tous sur leur garde.

Certaines femmes font de leur mieux pour me montrer leurs atouts et me charment non sans une once de pudeur. Et pour les autres, elles ont tellement peurs de moi, qu'elles ne relèvent pas les yeux en ma présence.

Du n'importe quoi pure et dure. Il est temps que je fasse un grand ménage ici.

Jamais au plus grand jamais je ne pourrais m'intéresser à eux. C'est pas difficile à comprendre non.

Rien qu'en y passant j'ai envie de gerber, tellement elles sont insignifiantes et sans pudeur.

Ils me donnent leur salutations quand je passe devant eux, mais je ne prends même pas le temps de les répondre car il sont inférieurs à moi. De ce fait étant le chef, et donc supérieur à eux, je ne vois pas l'utilité d'avoir des relations avec mes employés.

Arrivé devant la porte de ce fameux bureau, j'entre dedans sans pour autant frapper et retrouve baba sur son fauteuil, les yeux rivés sur des documents.

Une des qualités que j'aime le plus chez lui et qui nous a en quelque sorte rapprochée  à la fac où l'on s'est connu est sa dévotion quand il s'agit de choses sérieuses.

C'est mon meilleur ami, et je dirai le seul car il n'y a que lui qui puisse blerer mon comportement de merde disons.

Je m'assois devant lui, et pose mon sac au sol.

-Alors on se plaît dans le travail Baba ? Dis-moi mais t'es jamais fatigué toi ?

Il relève sa tête de son classeur qu'il ferme, et lève ses yeux au ciel tout en s'affalant sur son fauteuil en tournoyant.

-Donne moi un congé et là je pourrai me reposer un peu cher patron.

Je rigole un peu du ton ironique qu'il a employé puisqu'il ne m'appelle patron que lorsqu'il veut montrer son agacement.

Il est mon employé certe, et il devrait en soit m'appeler ainsi, mais je pense que l'amitié que nous nous portons mutuellement vaut plus que ces simples appellations.

En somme je fais ce qui est à l'origine de ce petit échange entre nous en décidant de lui annoncer la nouvelle avant toute chose, espérant que ça lui plaise.

-C'est ton jour de chance alors.
Dis-je avec un sourire en coin.

-Ah bon ?
Répond-t-il plus intéressé.

-Oui! Tu va partir en voyage au Maroc demain soir.

Il bug un instant sur l'info que je viens de lui donner. Mais finis tout de même par lâcher un mot.

-Quoi?
Il se redresse en m'adressant un regard perdu tandis que je souris.

-Tu m'a bien entendu.

-Mais tu ne peux me prévenir à la dernière minute quand même Doudou. Je n'ai rien préparé, et puis que vais-je dire à ma famille hein ?

-Ce n'est que pour un mois, le temps que tu règles quelques détails du contrat avec mr beshir là bas. Et puis ta mère et ta soeur comprendrons, c'est pas comme si elles n'étaient pas habituées à tes soudains voyages.

C'est vrai qu'avec le poste qu'il occupe, il est souvent en déplacement pour les nombreux projets auxquels je ne peux pas assister. Et je ne peux que lui être reconnaissant sachant qu'il a une petite famille qui l'attend en rentrant.
Que je l'envie des fois moi.

-Et pourquoi tu n'y va pas toi ?
Dit-il en passant sur ma remarque.

-Parce que mon père à encore fait des siens en m'exigeant de faire un essai dans l'entreprise familiale dès demain si je veux en hérité. Et tu sais que je tiens beaucoup à être le possesseur de ce petit bijou. Ablaye ne sera jamais à la hauteur si papa la lui donne.

-Sa père môme changer woul bâ tay ? « Ton père n'a toujours pas changé donc ? ». Mais bon si c'est ça, je vais y aller. Et puis ça me fera des vacances.
Dit-il en grattant nerveusement sa barbe naissante.

-Tu vois, j'ai pensé à tout. Mon père restera toujours fidèle à lui même. Tu le connais bien.
Dis-je en soupirant.

-Oui oui. Mais on fait quoi pour les documents et les contrats ?

-J'avoue que je n'y ai pas vraiment pensé. Et je pense ne pas les avoir avec moi.

-Mais c'est demain que je pars non ? Tu n'aura jamais le temps de faire un aller retour d'ici à chez toi avant que la nuit ne tombe notant que ta folle de femme voudra de retenir.

Il a raison, Mamie ma chère et tendre épouse fera encore des siennes et avec les embouteillages je ne pourrai pas revenir de sitôt. Mais j'ai une idée.

-Ne me parle pas d'elle stp. Et puis je pourrais te les amener chez toi demain matin si tu veux.
Dis-je en roulant des épaules.

-Il t'a fallut ce contre temps pour que tu te décide à venir chez moi.

Il en rigole et j'avoue qu'en cinq ans d'amitié je ne suis jamais allé chez lui.

-Il semble deh. Comme ça tu me présentera ta chère soeur.
Dis-je pour le taquiner.

-N'y pense même pas mec, ma soeur n'est pas pour toi et tu sais le pourquoi.

Son soudain sérieux me fait intérieurement rire. Voilà le retour du frère protecteur.

-Je blague hein. Mais tu ne devenira jamais ce qui m'est arrivé aujourd'hui en venant ici.

-Ça à un rapport avec les femmes ?

-Oui, écoute et tu verra.

-Vas-y alors, je suis tout ouï.

Et c'est ainsi que je me suis mis à raconter tout un monologue sur l'accident que j'ai eu avec cette femme qui continue à cette instant à hanter mes pensées.

Nafissatou Et Doudou(Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant