chapitre 11: Une rencontre Fortuite

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« Je peux t’aider ? » me demande une voix rauque.

A l’entente de cette question, mes poiles sur mon bras se hérissent et mon cœur se met à battre la chamade. Un frisson parcoure alors tout mon corps me faisant légèrement ressentir un tremblement dans tous mes membres. A cet instant j’ai une montée d’adrénaline qui me pousse à chercher une issue de secours alors que je me trouve dans un trou paumée. Malheureusement, le trottoir sur lequel je me tiens est bordé à sa droite par la route et à sa gauche par un énorme grillage électrique qui protège très certainement l’usine qui se trouve derrière eux. Par conséquent, je n’ai aucun moyen de déguerpir au plus vite si jamais les choses s’aggravent. La poisse !

Ne savant pas comment réagir, je me tourne vers la Toyota garée a ma gauche et je tente de me rassurer tant bien que mal. En me répétant sans cesse que jamais je ne me ferais kidnapper ou violer, ce n’est que dans le film que ça arrive vraiment et en plus elle porte ta couleur préférée, l’orange. Ce pendant, le fait de ne pas voir la personne qui me parle n’est pas très rassurant et comme je n’ose pas me rapprocher, j’attends désespérément que l’inconnu rapproche sa tète de la vitre entre-ouverte.

Très vite mes prières ont été exhaussées, le conducteur se décide à ouvrir plus grand sa fenêtre et de passer sa tête au dessus de la vitre. Mon cœur reprend alors un rythme plus lent mais quand même irrégulier. Je n‘en crois pas mes yeux, ça ne peux pas…

« Eleanor, tu m’entends ? » S’inquiète le conducteur alors inconnu au bataillon il y a quelque minute encore.

Cette voix, c’est sur maintenant je sais que c’est lui. Je la reconnaitrais entre mille et bizarrement mon corps aussi d’ailleurs… Allez savoir pourquoi.

Pétrifiée pour la centième fois aujourd’hui, je dois me pincer intérieurement pour enfin sortir de ma torpeur et lui répondre avec plus de panache que prévu. « Bien sur que je vous entends, à mon âge je ne suis pas encore sourde ! »

Surpris par le ton que j’ai employé pour lui répondre, il met quelques secondes à trouver sa réplique. « Ca serait bien malheureux. » dit-il en faisant une pause avant de reprendre avec un ton plus malicieux. « Je ne t’ai pas fait peur au moins ? » Serait-il entrain de se moquer de moi ou je me fais des films dans ma tête ? Parce que à moins que je ne me trompe, c’est bien se qu’il est fait. Ne serait-il pas un peu lunatique sur les bords ? Je me demande bien comment il réagirait si je me comportais de la même façon que lui envers moi. Tient et si je testais ? De toute façon je n’ai rien à perdre, il me déteste déjà !

« Bien sur que vous m’avez fait peur, ce n’est pas tout les jours qu’un conducteur suspect s’arrête en face de moi pour m’adresser la parole. Surtout quand on est en plein milieux de la nuit et que fatalement, il fait noir !» m’exclame-je sur la défensive tout en continuant d’avancer. Sa doit être la fatigue qui parle mais en ce moment, je n’ai pas fort envie de discuter des heures avec un professeur qui généralement joue au jeu Je-ne-veux-plus-te-voir-alors-je-t-ignore-royalement avec moi. D’autant plus que le trajet risque d’être encore plus long que je ne l’avais espérer.

« Attends deux petites secondes» Me crie t-il de sa voiture alors que je me trouve déjà à un mètre de lui.

Extenuée par son comportement, je me retourne afin de lui montrer que je l’ai parfaitement entendu et puis continuer ma marche. Cela peu ressembler à des enfantillages et s’en est très certainement mais je dois avouer qu’à cet instant je m’en moque éperdument. Tout ce qui compte, c’est l’image d’un bon bain chaud qui hante mes pensées.

Espoir InéspéréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant