Chapitre 10: Les préjugés sont faits pour être changé

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Les cloches de l’église se trouvant non loin de l’école viennent de sonner la dixième heure. Je n’arrive pas à croire qu’il ne me reste plus qu'une heure trente de travail avant de rentrer chez moi et d’oublier se calvaire qu’a été cette fête. Qu’une heure et demie me sépare d’un bon bain chaud. Mes jambes en auront le grand besoin, je suis sûr qu’après mon service, elles seront douloureuses à souhait. Il faut dire que nous sommes tous débordés, on court dans tous les sens et de ce fait, personne ne se dispute un client. Il y a trop de travail pour ça.

J’ai l’impression d’être là depuis une éternité et que j’ai passée toute ma vie à dire « bonjour, vous avez déjà choisi ce que vous vouliez manger ? » ou encore « Je vous l’apporte dès que c’est prêt ». La seule chose qui me fait tenir dans cette atmosphère apocalyptique, c’est de savoir que bientôt toutes nos dépenses pour le voyage seront payées. Pas besoin que l’école envoie une lettre à nos parents pour leur indiquer le montant de la facture du bus, de la location du grand emplacement avec des sanitaire qui va nous servir de camps de bases. Ni même pour les objets indispensables de la tant renommé « Semaine Camping »

Fort heureusement pour mes nerfs, la salle s’est petit à petit refroidie, il y fait moins étouffant et tout ça grâce au nombre incalculable de fenêtres qui y sont ouvertes. Merci à l’inventeur de la  fenêtre ! Chaques jours de ma vie, je bénirai ta naissance. Grace a toi, maintenant je ne risque plus de m’énerver contre un client qui ne sait pas se décider entre une jupiler et une Maes. Moi qui n’en bois jamais, je n’ai pas su l’aider et j’ai donc du attendre plus de 10 minutes avant que ce désespérant monsieur ne choisisse pour finir non pas une jupiler ni une Maes mais bien une Crick. A l’aide ! Et croyez moi, ce n’est pas le seul. A mon avis, ils ont eu une journée tellement horrible qu’ils viennent exprès pour gâcher la nôtre.

Tout en zigzagant entre quelques groupes de personnes qui ont décidés -sûrement pour me casser les pieds- de rester debout et de discuter avec des professeurs et entre des tables occupée, je me dirige vers une nieme table pour prendre la nieme commande d’un client, je suis interpelée par la voix d’une jeune femme d’âge mûr. Je me retourne et aperçois madame Jossin, mon professeur de science qui me fait de grands signes. Intriguée, je m’avance alors vers elle.

« Qu’y a-t-il Mme Jossin, je peux vous aider ? » Elle me regarde et me fait un franc sourire.

« Oh je n’ai besoin de rien ma petite… » Commence-t-elle de sa voix chevrotante. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à m’appeler ‘’petite’’ ? David puis elle, ca sera qui après ? M. Defour ? Impossible, il ne me parle plus constate-je avec déception. « Tu as très bien travaillé, j’ai décidé que j’allais te remplacer cette demi-heure. Profite s’en bien » termine-t-elle avec un petit clin d’œil. »

Etonnant qu’elle soit sympa, d’habitude elle ne s’inquiète que de son cours et de ses chouchous. Elle a peut être bu un verre de trop ? En tout cas je ne vais pas me faire prier. J’en ai vraiment besoin !

« Merci beaucoup madame Jossin, j'accepte avec plaisir » je réponds d’un ton qui se voulait reconnaissant. « Je termine vite cette commande et puis je vous laisse ma place. »

« D’accord » acquiesce-t-elle.

Après l’avoir gratifiée d’un petit sourire timide, je me presse d’amener ma commande à l’élève en charge de distribuer les différents plats sur les feuilles à chaque cuisinier. Quelle pagaille ici, il y fait encore plus étouffant que dans la salle du restaurant et je ne vous parle pas du bruit. Rusty, la grande perche dont les cheveux, long et frisé, lui font gagnés quelques centimètres, est d’ailleurs obligé de crier pour se faire entendre des cuistots. Avant d’arrivée à cette fichue fête, j’étais déjà contente d’avoir été choisie comme serveuse, mais en voyant la cuisine et tout le boucan qu’il y a autour, je suis vachement reconnaissante de ne pas faire partie du groupe 3 ! A la place de Marianna, j’aurai déjà fichu le camp. D’ailleurs en parlant de Maria, je la vois prendre des pizzas surgelées et les positionner dans le four de manière à avoir le moins de place inutilisé et ainsi cuire le plus de pizza possible. Incroyable elle a l’air vraiment concentrée. La dernière fois que j’étais venue dans la cuisine, l’hawaïenne de M. Dufour venait d’être sortie du four et on m’avait demandé de la lui apporter. Eh bien, Maria avait déjà eu cette expression s’y sérieuse sur le visage. Ces sourcils étaient froncés et elle mordillait sa lèvre inferieur.

Espoir InéspéréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant