Chapitre 2 : briser la carapace

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Ce voyage en Range Rover vers chez Tony est silencieux. Très silencieux. Le son de la radio qui passe des vieux tubes en continu est anormalement bas. Et ça rend fou l'étudiant.

Il laisse traîner son regard chocolat sur les muscles saillants de son chauffeur puis s'arrête sur cette longue chaîne en argent apparente sous le tee-shirt Henley bordeaux de son Dieu blond.

- ce sont des vraies plaques militaires ? Vous étiez dans l'armée ?

- ça c'est pas tes oignons, p'tit.

Bon ben niveau lancer et entretien d'une conversation, on repassera hein. À leur arrivée dans la résidence où Tony vit avec feu Tiberius, paix à son âme, l'étudiant ne peut réprimer un sourire. Steve fait bien attention de marcher quelques mètres juste devant lui et il ne peut s'empêcher d'apprécier le geste. C'est débile mais ce Steve protecteur le fait craquer de partout.

- c'est moi Jarvis, tu peux m'ouvrir.

Et comme par enchantement, la porte s'ouvre en reconnaissant la voix de Tony. L'étudiant jette un léger coup d'œil rapide à Steve. Son visage reste impassible. C'est ça le plus frustrant avec lui. On ne sait jamais ce qu'il pense vraiment tout au fond de lui.

- bon ben bienv...

- la ferme.

Tony fait un pas en avant dans l'appartement mais le bras de Steve se retrouve aussitôt devant son abdomen et le détective se positionne devant lui. En bouclier. Une fois de plus. Ça devient habituel et Tony en est plus que ravi.

- reste près de moi.

« Avec plaisir » a envie de répondre l'étudiant à son aîné mais il n'ose pas. Steve est mille fois trop sexy pour lui, il ont facile dix ans de différence et puis surtout, il est marié. Son beau détective avance le premier dans le long couloir qui mène au salon et quand même derrière lui, Tony arrive à voir qu'on a retourné tout leur appartement, il est fou de rage.

- putain, ces crevards ont tout bousillé.

Son regard chocolat reste fixé sur la grande fenêtre du salon qui est brisée en mille morceaux.

- ça valait la peine de se faire chier à mettre en place tout un système de sécurité à reconnaissance vocale hein ?

Tony fusille Steve du regard, il en a assez de ses sarcasmes, c'est vraiment la dernière chose dont il a besoin en ce moment.

- et merde, Dum-E !

Dans sa panique, Tony ne réfléchit plus et passe devant Steve qui le retient d'une main ferme sur son avant-bras.

- attends, bouge pas ! Qui est Dum-E ?

- le premier robot que j'ai construit. C'est une longue histoire.

Steve le regarde d'un air ahuri, comme s'il lui avait annoncé qu'il jouait encore à la poupée et Tony a envie de disparaître six pieds sous terre à cet instant.

- il est où ce robot ?

- dans ma chambre. Au bout du couloir.

- ok, suis-moi.

Steve relâche son bras et marche devant lui. Quand Tony ouvre la porte de sa chambre, elle se trouve dans le même état catastrophique que le salon.

- ça va, mon pote ? T'as rien ?

Il se précipite sur Dum-E et l'inspecte sous toutes les coutures pour voir s'il n'a rien de cassé.

- t'es un nerd, en fait.

Steve ne sourit pas mais son œil est rieur et le ton de sa voix clairement moqueur. Tony a l'impression qu'il a tous les défauts du monde aux yeux de son aîné. Et ça l'agace. Alors il se défend. Tout simplement.

Un détective d'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant