Chapitre 4 : l'éléphant dans la pièce

669 47 5
                                    

Tony sent le regard attentif de Steve sur lui pendant qu'il pianote sur son ordinateur sur le siège passager de sa Range Rover. Quelques minutes plus tard, son beau détective vient enfin aux nouvelles.

- alors... ça donne quelque chose ?

- ouais, je vous l'avais dit, aucun autre ordi ne peut rivaliser avec ce véritable génie.

Un léger rictus apparaît sur les lèvres de Steve et il disparaît aussi vite qu'il est venu.

- qu'est-ce qu'ils cherchent ?

- alors... parmi les fichiers récents qu'ils ont consultés... il y a une photo d'Obadiah Stane avec la sénatrice Everhart et ses gardes du corps autour. Et une facture de téléphone au nom de Stane avec un numéro qui revient tout le temps... attendez, je vais voir à qui il appartient... c'est celui du domicile de Christine Everhart.

- ok donc ton coloc' devait le faire chanter et Stane s'est vengé avec cette fusillade au News Bar... Tiberius a dû voir quelque chose qu'il n'aurait pas dû... peut-être une conversation compromettante entre la sénatrice et Stane quand il sortait encore avec lui ?

Tony sent qu'il commence à céder une nouvelle fois à une séance de contemplation totale de monsieur Steve Rogers et il lui faut faire un effort quasiment surhumain pour ne pas perdre le fil de toute cette conversation.

- ouais, c'est possible. En tout cas, je pense savoir pourquoi Ty voulait le piéger. C'était pas pour le fric mais pour qu'il lui permette de rejouer au football. C'était devenu une vraie loque depuis qu'il s'est fait jeter de l'équipe.

L'air pensif, Steve acquiesce et Tony se dit que c'est peut-être le temps d'aborder le sujet qui lui brûle les lèvres depuis qu'il a rejoint son beau détective dans sa voiture.

- ... un peu comme moi quand Ty m'a plaqué.

L'étudiant jette un regard furtif vers son aîné, ses lunettes de soleil toujours sur le nez, Steve fixe un point à l'horizon devant lui au lieu de le regarder. Ça n'arrête pas Tony dans son moment de confidence pour autant.

- y a eu personne d'autre après lui. Alors Rhodey s'est tout de suite fait des idées quand il vous a vu. Il était tellement content pour moi. Il pense que j'ai enfin réussi à tourner la page et à aller de l'avant avec un autre alors il n'a pas réfléchi à ce qui pouvait être vrai ou pas. En gros, pour lui, j'ai oublié Ty alors tout va bien.

Oh que c'est bas. C'est vraiment bas à lui de faire ça. Il rejette éhontément toute la faute sur un de ses meilleurs amis et en même temps, il ne peut pas avouer à Steve que l'attitude de Rhodey est seulement dû à sa propre tendance à prendre ses désirs, ses rêves pour des réalités. Tony veut être avec Steve. Alors il a raconté à Rhodey qu'il était avec lui. C'est aussi simple que ça.

- désolé. C'était plutôt cool de votre part de ne pas m'avoir rembarré devant mon ami. Ça aurait été la honte de ma vie sinon. J'apprécie. Merci.

- il faut que je mette la main sur ces preuves.

Comme d'habitude, Tony cause à un mur. Dès qu'il s'agit de parler de ce qu'on a sur le cœur, il n'y a plus personne, Steve fuit automatiquement la conversation.

- faut qu'ON mette la main sur ces preuves.

Le regard chocolat de Tony est déterminé quand il se permet de le corriger sans détour et les yeux bleus de son détective se posent enfin sur lui. Peut-être pour s'assurer de son sérieux et aussi l'alarmer sur le fait qu'il doit prendre pleinement conscience de ce que sa décision implique pour lui au quotidien.

- ces gars-là sont des méchants. Ils font pas semblant. Ils ont de vrais flingues. De vraies munitions. Tu l'as bien vu au bar. C'est dangereux.

- ça tombe bien, danger c'est mon deuxième prénom.

Un détective d'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant