Chapitre 3 : le fruit de son imagination

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L'obscurité totale. Des dépouilles autour de lui. Une bonne centaine. Des coups de feux. Du sang. Beaucoup de sang.

- nannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn !

Un corps sans vie. Un seul. Son colocataire. Son meilleur ami.

- Tyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy !

- Tony ?

Et cette voix au loin...

- Tony ?

L'étudiant se réveille en sursaut. Ses mains agrippent les draps sur ses propres genoux. Sa respiration est saccadée. Âpre. Difficile. Il suffoque. Des gouttes de sueur perlent sur son front. Son cœur cogne fort contre sa poitrine.

- hey, du calme p'tit. Tout va bien.

Le regard chocolat de Tony est tourmenté. Puis il réalise petit à petit où il se trouve. Et qui est assis à ses côtés sur le lit. Il croise les yeux bleus réconfortants de Steve.

- tu es en sécurité ici.

La voix du détective privé est douce. Apaisante. Rassurante. Mais l'étudiant lutte plus que jamais contre cette sensation d'étouffement si familière à présent. Sa gorge est sèche. Son cœur bat toujours à tout rompre dans sa poitrine.

- hey... ça va aller, tu m'entends ? Essaie de caler ta respiration sur la mienne.

Tony acquiesce et il s'exécute aussitôt.

- inspire... expire... surtout ne t'arrête pas.

Les secondes s'égrènent. Boosté par les encouragements de Steve, Tony sent les battements de son cœur diminuer petit à petit.

- voilà... c'est bien... comme ça.... je vais te chercher un verre d'eau, je reviens.

Cette main réconfortante qui lui masse le haut du bras s'en va tout à coup. Steve a quitté la chambre et Tony se sent orphelin. Il a besoin de ce contact avec son aîné. Heureusement, ce dernier réapparaît dans la pièce quelques secondes plus tard.

- tiens, avale ça.

Toujours assis sur son lit et avec ses jambes couvertes jusqu'à la taille, Tony accepte le verre d'eau que Steve lui tend. Il le boit d'une seule traite. Ça lui fait un bien fou.

Il repose doucement son verre sur la table de nuit à côté de lui. Sa respiration est revenue à la normale. Son rythme cardiaque a retrouvé un rythme régulier.

- ça va mieux ?

Dans son pantalon de jogging et son tee-shirt qui moule à la perfection ses pectoraux, Steve se tient debout à côté du lit et Tony se retient de toutes ses forces de l'inviter à s'asseoir tout près de lui à nouveau. Cette proximité avec son aîné lui manque déjà.

- oui.

Tony n'ose pas le regarder dans les yeux, pour pas qu'il lise en lui, qu'il sente son trouble, c'est comme si le tee-shirt de Steve déborde de son torse, on voit tout à travers.

- merci.

Son aîné acquiesce à ses remerciements. À son plus grand dam, il se tient déjà pas loin de la sortie.

- bonne nuit, p'tit.

- bonne nuit.

L'étudiant laisse partir son détective à contre-cœur. À quoi bon de toute façon ? Il n'a aucune chance avec son Dieu blond. Steve est mille fois trop bien pour lui. Il le considère comme un gamin. Et puis, surtout, cette alliance à son annulaire gauche lui rappelle que son cœur est déjà pris. Son défunt mari y a encore toute sa place. Il n'en reste plus aucune pour Tony.

Un détective d'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant