Un détective d'enfer

Chapitre 1 : à prendre ou à laisser

Tony balaie la terrasse du News Bar des yeux. Son regard chocolat repère un mec assis à la première table tout près de l'entrée. Il est seul. Son tee-shirt Henley bordeaux à moitié déboutonné fait ressortir ses muscles saillants. Bon sang, Dieu dans son extrême bonté a vraiment bien pris son temps pour sculpter ses larges épaules à la perfection, Tony ne voit plus que ça.

L'homme sorti tout droit d'un défilé de mode porte des lunettes de soleil et a les yeux rivés sur son portable. Putain, mais qui lui a donné le droit d'être aussi séduisant d'abord ? Si être sexy était un crime, il se serait déjà fait coffrer dans les cinquante états de ce foutu pays.

La démarche prudente, Tony s'approche de la table du mec qui mériterait d'être élu chaque année l'homme le plus beau du monde par le magazine People. Son attirance monte encore d'un cran. Une longue chaîne en argent est à moitié apparente sous le tee-shirt Henley bordeaux de son bel Adonis, *mode bave activé*, c'est le pêché mignon de Tony.

- Steve Rogers ?

L'étudiant prie intérieurement pour que ce soit bien le bon mec. Il n'a jamais souhaité quelque chose aussi fort de toute sa vie.

- ouais, lui-même.

La voix de Steve est un doux son à ses oreilles et Tony remercie le ciel que son Dieu blond porte des lunettes de soleil, il est déjà assez ébloui comme ça par son charisme. On ne voit que lui sur cette terrasse. Autour, les autres sont carrément invisibles.

- Tony Stark. Je vous ai contacté par mail. Pour assurer la protection de Tiberius Stone. C'est mon colocataire.

Et son ex aussi, soit dit en passant mais ça, Steve n'a pas à le savoir. Tony s'assoit en face de son bel Adonis et ce dernier lève un sourcil dans sa direction. Bon sang, même son lever de sourcil est sexy, c'est tellement pas juste. Et en plus, comme si ça ne suffisait pas, il sent divinement bon.

- t'es pas un peu jeune pour faire la tournée des bars ?

- j'ai 19 ans.

Bon oui, à la fin du mois seulement, mais c'est tout comme, on va pas chipoter pour si peu.

- t'en fais 15. À tout casser. Et encore. Je suis généreux.

Tony serre la mâchoire. Il est vexé. Piqué au vif, il ne peut s'empêcher de répliquer. Il veut que Steve le prenne au sérieux même si à vue d'œil, ils ont facilement une dizaine d'années d'écart tous les deux.

- moi aussi, je suis généreux. L'argent n'est pas un problème. J'ai de quoi payer. Mon père est plein aux as.

- bravo p'tit. T'as dit le mot magique. Pourquoi il est pas avec toi ton coloc' ?

Et merde. Steve enlève ses lunettes et Tony manque de se noyer dans l'océan de ses yeux. Il a les yeux bleus les plus incroyables que l'étudiant n'ait jamais vu.

- si, il est là. C'est le barman.

D'un simple geste de la main, Tony désigne son colocataire derrière le bar au loin et le regard bleu de Steve se fait encore plus intéressé.

- c'est quoi son problème ? Pourquoi il a besoin d'une protection ?

- ça fait quelques jours qu'il se sent menacé. Il a l'impression qu'on le suit. Il ne sait pas qui mais j'ai préféré assurer ses arrières. Au cas où. On sait jamais. Et puis, comme je vous l'ai dit. Ma famille a largement les moyens.

- et Stone n'est pas au courant, je parie.

Steve vient de s'allumer une clope et une alliance en argent est bien visible à son annulaire gauche. Le visage de Tony se décompose. Bien sûr qu'un mec aussi canon est déjà marié, forcément, la vie ne lui fait pas de tels cadeaux, jamais.