Chapitre 6 : une petite visite de courtoisie

710 43 6
                                    

Tony est toujours fou de rage quand il quitte l'allée de la maison de Steve, il marche d'un pas empressé et ne regarde même pas devant lui. Il n'a qu'une idée en tête, se trouver un autre bodyguard slash détective pour élucider le mystère du meurtre de Ty et coincer les pourritures qu'ils l'ont abattu de sang froid.

Et s'il peut faire une croix en même temps sur son diable blond et l'oublier complètement dans la foulée, ce serait pas du luxe non plus. Bon sang, mais qu'est-ce qu'il lui a pris de coucher avec lui déjà ? Comment il a pu être aussi con ? 

Tomber raide dingue d'un mec de dix ans son aîné, encore traumatisé par la mort de son mari et avec une grosse tendance à se refermer comme une huître dès qu'il s'agit d'exprimer le moindre sentiment, putain, mais Tony est tombé à pieds joints dans le piège que représente le détective et il ne peut que s'en mordre les doigts aujourd'hui.

- hey mais regarde où tu vas, ducon !

Oups. L'étudiant vient de foncer en plein dans un mec à la carrure imposante et ce costard-cravate le repousse aussitôt avec violence. Tony manque de tomber à la renverse au passage. Il s'apprête à dire quelque chose quand son regard se fixe sur l'homme qui se tient au beau milieu de ces deux armoires à glace, un sourire sadique aux lèvres. Il le reconnaît tout de suite. C'est Obadiah Stane, le président des Iron Men, l'équipe de football américain de la fac. Et accessoirement, l'ex de Ty.

- bonjour Anthony. Comme on se retrouve. J'ai appris pour Tiberius. C'est vraiment triste. Une véritable tragédie.

La mâchoire de Tony se serre. Ce mec a un culot monstre. Il n'arrive pas à croire qu'il ose vraiment se tenir devant lui et lui balancer ça au visage alors qu'il est sûrement le commanditaire de cette fusillade au News Bar qui a tué Tiberius sur le coup.

- si je peux faire quoique ce soit pour t'aider dans cette épreuve, ce serait avec plaisir.

Tony fusille Stane du regard. Si ses yeux étaient des lance-flammes, ce connard serait déjà brûlé au quatrième degré.

- espèce de...

- oh voyons, Anthony. Pourquoi tant d'animosité à mon égard ? Je ne te veux que du bien.

Stane joue les innocents et toute la colère de Tony envers Steve est à présent redirigée vers son infâme interlocuteur.

- alors, comme ça, tu t'es octroyé les services du détective Rogers ? Quelle heureuse coïncidence, nous allions justement lui rendre une petite visite de courtoisie. Joins-toi à nous. Je suis sûr que son accueil sera d'autant plus chaleureux.

Le ton de Stane est accueillant, sympathique mais Tony n'est pas dupe. Il arrive à lire la menace sous-jacente qui ressort de cette invitation. Steve est en danger. Il faut qu'il se tire de là et appelle les secours au plus vite pour le sauver avant qu'un malheur arrive.

- heu non... malheureusement je ne peux pas rester... désolé.

- c'était pas une suggestion.

Cette fois, la voix de Stane est métallique alors qu'une de ses deux armoires à glace relève un pan de sa veste pour lui montrer l'arme accrochée à sa ceinture. Tony déglutit difficilement. Il n'a pas d'autre choix que de suivre les trois hommes jusqu'à la maison de Steve.

Lorsqu'il sonne à la porte, Stane et un de ses hommes se tiennent à sa droite, adossés contre un mur de la maison, alors qu'à sa gauche, l'armoire à glace dans laquelle il a foncée quelques minutes plus tôt a son arme pointée sur lui à un mètre à peine.

- Tony ? Viens, entre. Je suis content que...

Les yeux bleus de Steve s'écarquillent et il reste sans voix quand il remarque l'arme pointée sur la tempe du brun qui franchit le seuil de la maison. Stane en profite pour se montrer au grand jour à son tour alors que son second homme met le propriétaire des lieux en joue.

Un détective d'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant