Confrontation

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-Nathan, cesse immédiatement de tirer sur le câble, dit Adam d'une voix ferme qui atteignit sur-le-champ le petit cerveau de son fils et qui le fit obéir.

- Tu n'en as pas marre de constamment venir ici ? dis-je en bougeant mon pion.

- Tu te plains parce que tu sais que tu vas encore perdre cette partie d'échecs ou réellement pour ça ?

Je ne dis rien et regardai les jumeaux.

- Tu es bizarre, voilà pourquoi je me plains.

Cela faisait une semaine qu'il venait me voir. Mila et lui étaient pareils. Ils aimaient trop prendre soin des autres.

Les yeux presque turquoise d'Adam me fixèrent d'un regard que je connaissais par cœur. C'était le mien. Exactement mon regard.

Je regardai les autres de ce regard moqueur tout le temps.

- Parce qu'au lieu de vouloir te tuer, je suis en train de jouer aux échecs avec toi ?

- Oui, tu ne m'en veux pas ?

- Parce qu'elle t'aime ?

Je me contentai de le regarder.

- Tu n'as rien fait pour qu'elle t'aime. C'est toi-même qui le dit à quel point tu es un salaud. C'est arrivé et c'est tout, pourquoi je t'en voudrais ?

- T'es un saint.

- Si tu le dis. Mais sache que je suis aussi mauvais que toi.

Là, ma curiosité fut attisée.

Mais il n'allait pas m'en apprendre plus, je le savais. Alors, je me contentai de jouer.

- Bon, je sors, vous ne voulez pas venir, vous en êtes certains ? demanda Mila en débarquant dans le salon, ses cheveux maintenant tout à fait normaux.

- Non, il fait trop chaud, dit Adam.

- D'accord. Nathan, Naélie, on y va, dit-elle avec entrain.

Du coin de l'œil, je la regardai s'abaisser pour prendre ses enfants dans ses bras, les installer dans la poussette. Me pensant discret, je continuai d'épier tous ses gestes jusqu'à ce qu'elle vienne embrasser la joue d'Adam pour le saluer.

Après une simple salutation de la main à mon égard, elle décampa avec ses enfants et Adam éclata de rire.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien, dit-il en riant toujours.

- Ferme ta gorge, tu n'as pas appris qu'il ne fallait pas rire aussi fort le matin ? dit Chris en arrivant dans la pièce, le torse nu.

- Tu te lèves de bonne humeur, toi, le salua Adam, pas du tout affecté.

- Tu te lèves de bonne humeur, toi, le copia Chris en roulant les yeux avant de se laisser tomber sur le canapé à côté d'Adam.

- Devons-nous comprendre que tu t'es encore disputé avec ta petite-amie ? dis-je, amusé.

- Non, vous ne devez rien comprendre.

Je ris, cette fois.

- Oh, la ferme, dit-il en même temps que mon cellulaire se mettait à sonner.

- C'est ta belle-mère, dit Adam en me tendant l'appareil. Quand il vit mon regard, il le redéposa à sa place et mis l'appareil sur silence.

- Vous voulez toujours aller voir cette partie de foot ? Yuri nous a trouvé des places.

Loco d'elle(s)✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant