Loco d'elle(s)✅

Et si ?

- Alors, mon pote, tu te sens comment ? me demanda Yuri en débarquant dans la chambre.

Dans son fauteuil roulant et son pyjama en soi, il semblait sortir directement d'un film.

- On dirait un de ces fils pourris gâtés dans les films italiens, le saluai-je, heureux de le voir.

Depuis mon réveil, la veille, j'avais vu tout le monde, sauf lui pourtant, il aurait certainement dû être le premier à rencontrer.

- Ça me va, me dit-il en amenant une cigarette imaginaire à sa bouche.

Mila qui l'accompagnait pouffa, tandis que mes lèvres s'étiraient en un sourire.

- Je t'ai amené ton cher ami, je vous laisse maintenant, dit la seule femme dans la pièce.

Doucement, elle rapprocha Yuri de moi avant d'embrasser rapidement mes lèvres et de partir.

Seuls, Yuri et moi nous nous regardâmes dans les yeux plusieurs secondes, voire une ou deux minutes avant que mon ami pousse un soupir.

- Je suis soulagé.

- Merci, dis-je.

Il secoua la tête, un sourire aux lèvres.

- Tu es mon sang. Tu n'as pas à me remercier.

- Mon propre sang n'est pas comme toi.

- Je suis le vrai sang, dans ce cas.

Je le regardai en silence, le cœur rempli de reconnaissance.

- Je suis content que vous m'ayez forcé à arriver jusque-là, dis-je doucement.

- Les amis sont là pour ça. Dieu m'a donné l'intelligence pour soutenir la stupide et têtue personne que tu es, remercie-le à la place.

Typique de lui. Il insultait dès qu'il le pouvait.

- D'accord, je le remercie, dans ce cas.

- Bien, c'est ainsi qu'il faut penser.

Il se mit le plus confortablement qu'il pouvait avant de me regarder de son regard inquisiteur.

- Alors ?

- Alors quoi ?

- Ne me fais pas parler pour rien. Tu sais de quoi je parle. Ton grand frère et ta grande sœur...

Je croisai les bras, les décroisai pour passer ma main dans mes cheveux.

- Tu as des poux dès qu'une question est trop pour ton petit cerveau, n'est-ce pas ?

- Je t'envoyer le verre d'eau au visage si tu continues.

Il se pencha vers moi.

- Vas-y.

- Pour le verre ou la réponse ?

- Ce que tu veux, dit-il en mettant son menton dans sa main.

Je soupirai.

- J'aime Mila.

- Hum, hum...

- Adam est mon frère et il aime aussi Mila. Mon frère et moi aimons la même femme.

- Avant, cela ne te dérangeait pas de savoir que ton ami et toi aimiez la même femme.

- Parce qu'il était mon ami et non...

- Ton sang. D'accord. Mais tu as bien conscience que vous ignoriez tous les deux votre lien de parenté, n'est-ce pas ?