- J'AI ÉCRIT CETTE HISTOIRE LORSQUE J'AVAIS 13-14 ANS, ELLE EST LOIN D'ÊTRE PARFAITE ET COMPORTE BEAUCOUP D'INCOHÉRENCES, J'EN SUIS BIEN CONSCIENTE. EN ATTENDANT LA RÉÉCRITURE, MERCI D'ÊTRE INDULGENT -
❝ Léna a toujours su qu'elle était différente...
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Sa réaction me surprit instantanément. Je me mordis la lèvre, certaine d'avoir dit quelque chose de travers.
– Qu'est-ce qu'il y a ? Je suis désolée si j'ai dis quelque chose que je n'aurais pas du...
– C'est pas toi... c'est pas de ta faute... me dit-elle en sanglotant. C'est juste que quand tu m'as demandé si j'aimais quelqu'un... ça m'a rappelé de mauvais souvenirs...
Je la pris dans mes bras et tentai de la calmer. À vrai dire, j'étais tout aussi déboussolée qu'elle. Lee-Lou avait toujours été cette personne que j'admirais pour sa force mentale et son courage. Son aisance m'avait même rendu jalouse quelque fois. Jamais elle ne se décourageait, jamais elle n'abandonnait, redoublant d'efforts pour se montrer à la hauteur. C'était ainsi qu'elle avait bâti son charisme et son mental. Jamais elle ne se laissait dévaster par les événements.
La dernière fois que je l'avais vu dans cet état, en pleurs, était à la mort de sa grand-mère maternelle, Hana San. Je me rappelle de ce jour, où Lee-Lou était arrivée effondrée au collège. Elle était très proche de sa grand-mère et son décès l'avait beaucoup affecté. L'ensemble de sa famille avait été endeuillé par la disparition de cette honorable femme, au prénom fleuri. Ma meilleure amie avait ensuite été absente pendant deux semaines, durant lesquelles elle avait assisté à son enterrement au Japon, pays où vivait la plupart de sa famille maternelle.
– Je ne sais pas si j'aurais le courage de t'en parler... J'ai peur Léna.
Elle renifla bruyamment entre deux sanglots.
– Ça fait plusieurs jours que ça dure déjà... j'ai pas eu la force de me défendre... de lui dire non... Il m'a forcé... mais je ne l'aime pas...
– De qui tu parles Lee-Lou ? Qui ça ?
– Ba... Bastien... et ses potes... Ils m'attendaient au coin de la rue l'autre jour... Ils savent où j'habite et se sont positionnés sur le chemin de telle sorte que je sois obligée de les croiser...
– Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Dis le moi ! Ils ont pas intérêt à t'avoir touché !
Les rôles semblaient s'être inversés. D'ordinaire, c'était Lee-Lou qui me consolait et me défendait. Lorsqu'elle releva son regard noir humide de larmes vers moi, j'y décelai de la tristesse et de la crainte. Ses pupilles me détaillèrent en silence. Elle paraissait apeurée. Ses sanglots me brisaient le cœur et je maudissais intérieurement Bastien d'avoir osé lui faire du mal. La carapace de jeune femme forte que s'était construit ma meilleure amie se fissurait, montrant de plus en plus de failles, qu'elle gardait pour elle. J'essayais de chercher les bons mots pour me montrer rassurante, mais ma colère envers eux prenait le dessus. Lee-Lou reprit son calme et je la priai de m'expliquer toute l'histoire. Je voulais qu'elle m'avoue ce qu'elle refoulait depuis ces jours et encaissait en silence.
