en média: Sign of the time -> Harry Styles
Lundi 4 avril:
Honte à toi.
Peut-être que coucher mes angoisses dans ce carnet m'aiderait à calmer mes démons ? Je n'en savais rien mais j'étais prête à tous pour les faire taire. Elles. Ces voix qui m'insultaient et ressassaient en moi toutes ces faiblesse que je m'évertuais de camoufler.
Tu mérites plus notre soutien.
J'entendais dans ma tête toutes ces méchancetés dites à mon sujet, ces mots que l'on me crachait au visage dès qu'on le pouvait. En quelques semaines j'étais devenue l'attraction de la famille Susans. Mais pas dans le bon sens du terme, loin de là.
Incapable.
Un nouveau coup de poignard en plein cœur. Chaque riposte de leur part ne fait destinée qu'à un seul et unique but: me faire couler. J'avais désobéi à ma communauté et elle comptait bien me le faire payer. Me briser psychologiquement jusqu'à ce que je rende les armes. Je n'étais désormais plus qu'une Rebelle à leurs yeux. Une Reniée de plus à rajouter dans les grimoires familiaux.
Bonne à rien.
J'avais expliqué à mes géniteurs que Simon était un jeune homme très attentionné et responsable, mais cela ne suffisait pas à les faire changer d'avis. Seule Louise prenait mon parti. Elle était la seule dans cette famille qui me comprenait, qui prenait attention et comprenait l'amour que je portais à ce garçon.
Tu me dégoûtes, Annabelle.
Les jours passaient, mais jamais je ne regrettais mon choix. Être aimée et me battre pour cet amour était une valeur que je défendais. J'aspirai à être heureuse et ce bonheur ne semblait pas plaire à mes proches.
Tu es la honte de la famille Susans.
Un sanglot m'échappa. J'en avais marre d'encaisser les insultes, sans rien dire. J'en avais marre de devoir lutter constamment pour m'affirmer. Personne dans mon clan ne s'intéressait réellement à moi. Pas de la manière dont l'a fait Simon, en tout cas. Les membres de la communauté ne voyaient en moi qu'une potentielle Héritière, voilà à quoi cela se résumait. Pour eux je n'étais pas Annabelle celle qui étudie à l'école de journalisme et rêve de travailler dans la presse ou l'édition, celle qui se passionne pour la grande littérature classique ou encore celle qui aime admirer les étoiles et peindre sur des toiles.
Tu ne vaux plus rien pour nous désormais
Des mots si forts qui me blessaient atrocement. Des coups de couteaux. J'essuyai de la pulpe de mon index une larme qui roulait sur ma joue. Posant ensuite la main sur mon ventre, je soupirai. Jamais je ne regretterais ma décision. Simon m'aimait et cet enfant qui se développerait bientôt en moi était un cadeau de la vie. Lorsque je lui avais offert ma virginité dans un soupir, j'avais eu la certitude que je voulais fonder une famille avec lui et personne d'autre. J'ignorais si c'était mon instinct maternel ou non, mais donner la vie à un être, l'enfanter et lui procurer de l'amour toute sa vie était un souhait que je m'étais promis de réaliser une fois adulte.
Trainée.
Malgré leurs susurements, je ne regrettais absolument pas que le test ait été positif. C'était à la fois un étonnement et une immense joie de l'apprendre. Je savais que Simon ferait un père formidable.
Tu ne mérites plus rien.
Nous avions prévu tous les deux de fuir dès qu'il nous le sera possible. Acheter une maison, loin des nôtres, pour y vivre pleinement notre vie. Même si la famille McBenson était plus souple concernant les traditions maritales, ils furent tout de même outrés d'apprendre sa liaison avec un membre du clan opposé. Je savais, au fond de moi pourquoi ils agissaient ainsi. Je savais ce qui leur faisait peur. La Prophétie, énoncée plus de deux siècles avant ma naissance et qui annonçait l'arrivée de l'Élue. Un enfant d'une puissance inégalable qui détrônerait les plus grands et réunifierait les divers Clans de la Nuit. J'ignorais si j'étais celle qui allait enfanter ce bébé miracle, mais s'il s'avérait le cas, je l'aimerais du plus profond de moi, peu importe sa destinée. Je ferais tout pour le protéger, quitte à y laisser ma peau.
Être mère était un vœu que j'avais depuis toute petite. Je savais qu'une de mes meilleures amies de l'université, prénommée Linda, ne posséderait jamais cette chance. J'en étais terriblement désolée. Celle-ci avait appris dès son adolescence qu'elle était stérile. Je connaissais son désir d'être mère et au fond de moi, j'avais eu peur de lui en parler au début. Je ne voulais pas gâcher notre amitié mais, finalement, tout s'était bien déroulé. Elle m'avait assuré que je ferais une maman bienveillante et aimante et m'avait conforté dans mes choix. Linda comptait énormément pour moi et elle était un soutien considérable au quotidien. Une des seules à être au courant de ma vie avec mes parents et de ma véritable nature, elle n'hésitait pas une seconde à me défendre et me consoler. C'était elle d'ailleurs qui m'avait hébergé. Depuis que j'avais été reniée du clan Susans, je logeais chez elle, dans son petit appartement, à deux pas du centre ville. C'était un véritable pilier pour moi et j'étais reconnaissante de l'avoir dans ma vie.
Les voix dans ma tête semblaient s'être estompées. Cela me fit instantanément me sentir plus légère. Mais ce moment de soulagement ne dura que très peu. Ma mère m'appela, m'indiquant que je devais venir chercher mes dernières affaires d'ici demain dernier délai, si je voulais les conserver. Son ton était sévère, tout le contraire de d'habitude. J'appelais aussitôt Simon pour lui en faire part. Ses recherches pour nous trouver une petite habitation avançaient bien et j'étais plutôt contente. Je tenais à ce que notre enfant grandisse loin de ses origines.
D'ici deux à quatre semaines, nous pourrions commencer à envisager un déménagement. Je songeai déjà à cette maison, qu'il pourrait nous dénicher pour que nous y vivions, tous les trois. Faire les cartons, trier nos affaires, emménager, repeindre les murs, installer une chambre pour le bébé, tant de choses nous restaient encore à faire avant de toucher l'avenir du bout du doigt.
~🌙~
Coucou !
Comment allez vous ?
Nouveau chapitre du point de vue d'Annabelle. On approche à grands pas de la fin !
N'hésitez pas à commenter, pour que j'ai vos retours ^^
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Fille de la Lune
Siêu nhiên- J'AI ÉCRIT CETTE HISTOIRE LORSQUE J'AVAIS 13-14 ANS, ELLE EST LOIN D'ÊTRE PARFAITE ET COMPORTE BEAUCOUP D'INCOHÉRENCES, J'EN SUIS BIEN CONSCIENTE. EN ATTENDANT LA RÉÉCRITURE, MERCI D'ÊTRE INDULGENT - ❝ Léna a toujours su qu'elle était différente...