Medusa

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Si jeune, tu m'as pris ce que j'avais de plus cher, allant jusqu'à glisser ton poison au creu de ma propre chaire.
Je n'ai jamais demandé à être celle que je suis aujourd'hui, j'ai été brisée et punie.
Toi, tu continues ta route, si tu savais moi, le prix que ça me coûte.
Les traces que sur mon corps tu as laissé, c'est le prix que je continue de payer.
Tu m'as sali et traîné dans la boue, et pourtant c'est toujours moi qui suis à genou.
Si jeune tu m'as pris mon innocence, et délaissée dans la souffrance.
Je prie dans l'obscurité, le soleil de se lever.
La joie a été bannie, jamais tu ne seras punie.
Les lacs de mes yeux changés en courant d'eau salées, les perles de mon âme ne seront plus jamais nacrées.
Y a t'il plus tragique destin, que d'être pétrifié par une main ?
Ma peau me brûle, ne serait-ce que lorsque l'on me bouscule.
Ce corps qui n'est plus mien, ne désire que retourner là d'où ils vient.
Ce monstre de pierre en moi, ne ressent plus une once de joie.
Il faut que je me sauve ou que je me tue, je ne suis plus ce que je fus.
C'est un antidote ou un poison, de ressentir tout si profond.
Je suis devenue ma propre Medusa, par tes actes je ne serai plus jamais moi.

Débris de versOù les histoires vivent. Découvrez maintenant