Ai tombom ste yun

Chapitre 29

Seule et désarmée, Clarke marchait dans les herbes hautes de la forêt. L'hiver arrivait et trouver des vivres allait être une épreuve. Et cette fois Niylah ne serait pas là pour la sauver. Elle devait apprendre à vivre seule, à survivre seule, avec le poids de ses erreurs.
Elle se retrouvait comme quelques mois plus tôt mais cette fois-ci tout était différent. Elle avait pu pardonner la trahison de Lexa au Mount Weather, elle avait renoué des liens avec ses amis et elle avait été plus heureuse que jamais malgré la guerre. Mais ce temps était révolu et dans quelques jours Lexa épouserait Ontari. Stopper ce mariage n'était pas une option, son peuple risquait de mourir et Lexa serait en sécurité tant qu'elle serait commandante.

La première nuit fut difficile mais ses capacités d'adaptation et de survie reprirent le dessus rapidement et c'est inconsciemment qu'elle se dirigea vers le seul lieu qu'elle connaissait bien : Arkadia. La route fut rapide, la blonde connaissait bien le chemin. Combien de fois avait-elle traversé ces plaines ? Elle ressentit une certaine nostalgie à l'approche d'Arkadia. Elle avait vécu toute sa vie dans l'espace mais elle n'avait autant vécu que sur Terre. Arkadia avait connu des conflits, des trahisons et même la mort. Mais l'ancien abris du Skaikru n'avait pas bougé même après quelques semaines sans entretien.
Elle parcouru les murs de métal et de dirigea vers le réfectoire. Tout avait été laissé comme tel et des plateaux encore remplis jonchaient les tables. Leur décision de partir avait été rapide et le réfectoire avait été la dernière chose à laquelle le peuple avait pensé. Clarke se réjouit de trouver des restes encore mangeables et elle le fut encore plus lorsqu'elle découvrir les réserves d'Arkadia. Elle avait de quoi manger pour plusieurs semaines voir plusieurs mois. Et elle avait trouvé un logement pour s'abriter. La blonde espérait cependant que Lexa ou les siens ne partent pas à sa recherche car c'est vers Arkadia que leurs idées se tourneront en premier.

Elle fit chaque pièce, chaque recoin afin de trouver le moindre signe de vie. Mais Arkadia était bel et bien vide et le peuple du ciel ne reviendrait pas.
Elle visita l'infirmerie de sa mère vidée de tout matériel médical, l'atelier de Raven, la petite serre de Monty qui avait permis de nourrir leur peuple. Et elle finit par atterrir dans les cachots. Elle fut surprise de trouver une arme Trikru par terre, un natif avait dû la faire tomber lors de leur fuite sous le régime de Pike. Cela lui rappela leur évasion quelques mois auparavant qui avait prit beaucoup plus de temps que prévu.

Épuisée par le chemin qu'elle avait parcouru, elle décida de se rendre dans sa chambre mais le sommeil tardait à venir. Arkadia semblait si calme que cela la troublait fortement. Mais le sommeil finit par arriver et Clarke s'endormit paisiblement, comme si le poids du monde venait d'être levé de ses épaules.

Alors qu'elle ouvrait les yeux doucement, elle aperçut une silhouette familière dans la pénombre. Mais cela ne pouvait être réel.

- Anya ? Appela t-elle.

L'ancien mentor de Lexa s'avança jusqu'au lit de la blonde et croisa les bras.

- Tu dois y aller, déclara t-elle simplement en la regardant fixement.

Clarke ne répondit pas et tendit sa main vers la native. Elle fut surprise de pouvoir attraper une mèche de ses cheveux, celle qu'elle avait coupé après sa mort. Anya n'avait pas du tout changé, elle était exactement comme Clarke se la rappelait.

- Tu dois empêcher ce mariage.

- Je ne peux pas, répondit Clarke en relevant la tête vers elle.

- Il n'est jamais trop tard pour sauver les gens que l'on aime. Tu n'as rien à perdre Clarke, suis ton instinct.

La jeune femme se dissipa tandis que la lumière du jour commença à traverser la pièce. Était-ce un rêve ? Cela semblait si réel. Mais Clarke n'avait pas changé d'esprit, elle avait conclu un pacte avec Ontari et la blonde ne brisait jamais sa parole. De plus son peuple risquait de pâtir de ses erreurs. Elle pensa à Bellamy, à Octavia, à Raven, à sa mère... ils ne seraient plus victimes de ses erreurs. Maintenant Clarke vivait pour elle et non plus pour son peuple.