Chapitre 43

501 26 2
                                    

Quelques jours passèrent à Polis sans que Lexa, Clarke ou encore Ontari ne reviennent. Le temps commençait à se faire long sans la commandante à Polis. Le peuple commençait également à s'inquiéter malgré le discours que Lexa avait fait avant de partir.

L'état d'Aiden ne s'était toujours pas amélioré malgré les soins d'Abby, le jeune Natblida était fiévreux et commençait à pâlir. Cependant aucune infection n'était visible et la plaie avait même commencé à cicatriser ce qui ne faisait aucun sens. La médecin se démenait à trouver la solution à ce problème. Elle avait, avec l'aide de Jackson, examiné les blessures et le corps d'Aiden, sans résultat. Elle était certaine qu'il y avait plus, que quelque chose s'était passé ce jour-là dans la forêt.

Octavia pénétra dans la tente pour sa visite quotidienne au chevet du jeune homme.

- Il y a des améliorations ? Demanda t-elle à la médecin qui hocha négativement la tête.
- Étonnamment c'est presque le contraire... son état ne fait que se dégrader de jour en jour.

La brune se leva alors et se pencha au dessus du jeune homme. Ses yeux arrivèrent alors au niveau de la blessure couverte par un bandage. Il n'avait pas été changé depuis la veille.

- Sa plaie est presque entièrement cicatrisée et elle n'est pas infectée... commenta alors Abby.

Octavia fronça les sourcils en regardant la médecin. Elle était loin d'être experte et elle n'y connaissait rien en médecine. Mais parfois, un regard extérieur pouvait être bénéfique.

- Qu'est ce que c'est ? Demanda Octavia en pointant une légère tache noire présente au dessus du bandage.
- Ce doit être du sang, expliqua simplement Abby.
- Non, ce n'est pas du sang.

Abby s'approcha alors à son tour et souleva le bandeau. La plaie avait beau s'être refermée, des traces noires d'aspect vénal remontaient vers le cœur d'Aiden.

- Ne me dit pas que...
- Du poison, finit alors la médecin. Il me faut absolument la lance !

Octavia sortit en trombe de la tente, elle avait laissé la lance à Titus au cas où les choses se passeraient mal. Cette lance étant aux effigies d'Azgeda, elle serait utile pour prouver à Lexa que ce peuple était traître.
Elle espérait seulement que le Fleimkepa n'y avait pas touché, au risque de s'empoisonner lui-même.
Elle courut jusqu'à la taverne, ne rencontrant personne en route malgré le soleil déjà haut dans le ciel.
Elle trouva Titus par terre en tailleur les yeux fermés. Il semblait troublé ce qui pouvait se comprendre au vu de la situation.

- J'ai besoin de la lance, maintenant. Demanda t-elle fermement.

Il ouvrit ses yeux d'un coup et planta son regard dans celui de la guerrière. Il pointa en direction de l'arrière salle et retourna à son occupation comme s'il n'était pas concerné par la situation. Octavia en déduit qu'il devait être en contact avec les anciens commandants ou qu'il essayait de contacter Lexa par un moyen qui lui était inconnu.

- Mochof (merci), dit Octavia en courant vers sa destination de départ.

Elle dit attention à ne pas toucher la pointe ni le bout de la lance dans sa course.
Abby commença par gratter le bout de la lance afin d'obtenir un échantillon de poison, du moins c'est ce qu'elle espérait. Elle observa le bout au microscope, tentant d'apercevoir une trace même infime de cet élément mortel.
Elle fit appel à Écho, Indra ou encore Lincoln afin de leurs demander si ce poison leur disait quelque chose. Ensemble ils réussirent à en déterminer la nature et l'aspect de la plante à l'origine de ce poison. Et, par chance, Lincoln savait où en trouver. Accompagné de la guerrière, ancienne mentor d'Octavia, il avait pour mission de ramener un échantillon de la dite plante.

Les deux femmes purent enfin souffler lorsque les deux Trikru s'en allèrent. Elles se posèrent quelques instants.

- Ontari a vraiment tout prévu, n'est-ce pas ? Demanda Abby.
- Tu es au courant ?

La médecin sourit.

- Je ne suis pas idiote. Ma fille disparaît sans rien dire. Ontari et Lexa partent en voyage...
- Abby...

Abby posa sa main sur l'épaule d'Octavia. Elle voulait lui faire comprendre qu'elle ne lui en voulait pas. La brune n'était pas responsable des décisions que prennait Charke. La blonde avait un fort caractère et était très têtue. Et avant tout, elle n'écoutait personne d'autre que son instinct.

- J'ai perdu le droit de prendre des décisions pour ma fille dès le moment où j'ai décidé de l'envoyer sur Terre. Je... j'espère juste que son plan est solide.
- Nous n'avons pas de nouvelles de Clarke depuis quelques jours. Mais cela ne veut pas dire qu'elle...

Elle préféra ne pas finir sa phrase se doutant que la mère de la blonde en avait comprit son sens. Elle savait que Clarke n'était pas morte, elle le sentait.

Lincoln et Indra revinrent alors plante en main.

- Je dois trouver un antidote, sinon il ne passera pas la nuit.

Jackson décida de se joindre à elle et leur recherche d'antidote pu enfin commencer.
Une vraie course contre la monde s'était mise en place instinctivement. Le poison remontait au fur et à mesure que le temps passait et il se trouvait déjà en dessous de ses côtes. Le chemin jusqu'au cœur n'était plus très long.

—-

La brune, à dos de cheval, galopait dans la forêt. Ses vêtements noirs couverts de boue et de sang flottait dans le vent. Elle semblait fendre l'air.

Ce n'est que lorsqu'elle commença à apercevoir la grande tour de Polis qu'elle décida de s'arrêter. Ontari descendit alors de son cheval et atterrit sur ses deux pieds. Elle récupéra quelques unes de ses affaires et caressa une dernière fois son cheval avant de lui rendre la liberté. Elle était assez loin de la ville pour que personne ne l'entende tout en étant assez près pour s'y rendre à pieds.

Elle sortit alors l'objet de son délit : le revolver du Skaikru. Il n'y avait qu'un seul moyen de rendre son histoire crédible, et cela impliquait une blessure causée par une arme provenant du peuple du ciel.

Elle prit un morceau de sangle et le coinça entre ses dents, serra le plus fort possible et tira dans sa cuisse. Elle ne savait pas où elle avait visé mais elle espérait que cela ne l'empêcherait pas de marcher les quelques kilomètres qui la séparaient de Polis.

Du sang noir commença alors à s'échapper de sa plaie. La douleur parcourait son corps à toute allure. Mais elle devait tenir, elle n'avait pas fait tout cela pour rien. Elle reprit ses esprits et épongea le sang. Elle utilisa un morceau de tissu afin de faire un garrot, chose qu'elle avait appris grâce à la médecine du Skaikru. C'était assez ironique comme situation. L'objet qui pouvait la tuer avait été créé par les mêmes personnes pouvant la guérir.
Elle ramassa un long bâton et s'en servit pour se relever plus facilement. Elle n'avait jamais connu pareille douleur. Mais elle marcha aussi vite qu'elle pu jusqu'à apercevoir le portail d'entrée. Elle avait ordonné à ses gardes personnels de veiller son retour afin de ne pas avoir de mauvaise rencontre avec le Skaikru ou le Trikru qui sauraient immédiatement que quelque chose était arrivé à la commandante.

Les cloches de Polis retentirent alors dans toute la ville alors que la nuit commençait à tomber.

Leur nouvelle commandante était enfin rentrée...

Ai tombom ste yunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant