Ai tombom ste yun

Chapitre 39

Clarke avait pour obligation d'envoyer des signes de vie au minimum 2 fois par heure, règle d'Octavia.

Elle décrochait alors son talkie-walkie et laissait le bouton appuyé quelques secondes afin qu'un grésillement se fasse entendre de l'autre côté. Ce petit geste, bien qu'infime, rassurait Clarke et lui rappelait qu'elle n'était pas seule dans cette mission. Ses amis comptaient sur elle.

La blonde avait suivi les deux femmes pendant 2 jours, sans se faire remarquer, du moins c'est ce qu'elle espérait. Ontari et Lexa semblaient avoir trouvé leur refuge, dormant chaque nuit au creux de l'une des roches de la plaine. L'ancienne Reine d'Azgeda lui avait fait découvrir les environs, traversant le lac gelé et les plaines glaciales pendant plusieurs heures. Rien que Clarke n'avait pas déjà vu. Elle se perdait parfois dans la contemplation des paysages, absorbée par la beauté de cette nature sauvage et en oubliant presque pourquoi elle était là.

Car aujourd'hui était un jour spécial. Ontari avait prévu de lui faire découvrir Azgeda, son village et son intérieur. Clarke suspectait fortement que la brune ne mette son plan à l'œuvre et n'assassine Lexa à l'intérieur du palais. Elle le connaissait par cœur et il lui serait facile de la piéger.

La blonde se devait donc de les suivre dans leur visite même si le risque de se faire découvrir serait plus important qu'à l'extérieur. De plus, Clarke n'avait pas pu visiter le palais avant et elle y serait complètement perdue une fois à l'intérieur. Bien sûr, elle avait déjà visité les prisons, endroit où elle avait sauvé Lexa, mais elle supposait que ce n'était pas la destination d'Ontari.

Elles partirent ainsi à l'aube, laissant leurs affaires, leurs fourrures et les braises encore fumantes au creux de la roche. Clarke leur laissa une marge de quelques centaines de mètres afin de pouvoir les observer sans être vue. Il était primordial que son plan, l'assassinat de Ontari, soit basé sur l'effet de surprise puisque ses habilités au combat étaient moindres. Il fallait donc compenser avec la surprise que sa présence créerait.

La journée suivait son cours, les deux femmes avaient arpentées les ruelles désertes de la ville avant qu'Ontari n'invite la commandante à entrer dans le palais. La blonde fut surprise par la beauté du décor et la grande classe dont il faisait preuve. Azgeda n'avait rien à voir avec Polis. Tout était plus élégant et raffiné. De grands luminaires dorés pendaient du plafond dont la hauteur impressionnait Clarke. Le sol était fait de bois, grinçant parfois sous leurs pas lourds. Et les murs étaient recouverts de toiles tissées colorées. Ce château était splendide et ne ressemblait en rien à l'image de leur peuple qui était si sauvage et barbare. Pendant un bref instant, Clarke s'y senti bien, s'imaginant traverser les couloirs aux côtés de Lexa pendant qu'un bon repas était préparé dans la cuisine. Mais tout ça n'était qu'un rêve, un idéal. Car depuis qu'elle était arrivée sur Terre, elle n'avait pas eu un seul instant de repos.

Lexa semblait intéressée, posant des questions à Ontari sur l'architecture et leurs habitudes de vie. Elle découvrit un peu plus ce peuple et le vit d'une manière différente. La brune l'amena alors dans la salle du trône que Lexa avait déjà pu voir lorsqu'elle avait conclu le pacte avec Ontari.

- J'ai un truc à te montrer, dit alors Ontari le sourire aux lèvres.

Mais ce sourire n'était pas faux, il était bien sincère. La brune était heureuse et Clarke pouvait le ressentir alors que plusieurs mètres les séparaient.

Ontari passa alors derrière une table où se trouvait une porte trompe-l'œil, une porte qui ne pouvait être découverte si on ne connaissait pas déjà son existence. La brune tourna la poignée et la porte s'ouvrit dans un grincement strident.

Des toiles d'araignées s'étaient déjà emparées de la pièce et les deux femmes durent se frayer un chemin afin d'y pénétrer. De la poussière volait sous leurs pas et il faisait sombre.