Chapitre 34

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Clarke s'éclipsa discrètement de la chambre une fois sûre que les deux épouses étaient endormies. Lexa ne risquait rien cette nuit, pas tant qu'elles se trouvaient à Polis. Ontari ne pourrait jamais assassiner la commandante dans la capitale, les risques étaient trop élevés et elle serait immédiatement suspectée.

La blonde passa devant ses anciens appartements et eut un pincement au cœur. La tour avait été son refuge pendant longtemps et le quitter avait été une décision difficile même si elle y avait été contrainte.
Ontari était la pire personne qu'elle avait pu connaître surpassant de loin Pike ou encore Wallace de Mount Weather.

Elle rejoignit le campement du Skaikru, surprise de voir que la majorité de son peuple ne dormait pas. Ils étaient inquiets. Maintenant que Ontari était à Polis, tout était différent. Ils risquaient la mort à chaque instant même si Heda était la pour les protéger.
Elle souleva les pans de la tente d'Octavia en soufflant. La brune se retourna et la dévisagea quelques instants avant de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.

- Que s'est-il passé ? Demanda t-elle inquiète.
- Je n'ai rien pu faire, répondit Clarke la tête entre ses mains. Je ne peux pas la sauver, elle ne m'écoutera jamais.

Elle s'assit sur son lit d'appoint, enleva ses chaussures puis s'allongea en regardant fixement le plafond.

- Je ne pense pas qu'Ontari passe à l'action maintenant, la résonna Octavia. C'est trop tôt.

La blonde hocha la tête. Les deux femmes venaient de se marier, il aurait été trop suspect que Lexa meurt le soir même.

- Mais il faut que tu lui parles Clarke. Il n'y a pas d'autres solutions.

La blonde ferma ses yeux. Et les images du jour même revinrent en boucle, l'obligeant à secouer la tête. Octavia la regarda d'un air interrogatif. Que s'était-il passé dans cette chambre ? Pourquoi Clarke avait-elle mis autant de temps ? Ces questions demeuraient malheureusement sans réponses, la brune ne voulait pas pousser son amie à lui raconter ce qu'elle avait vu.
Alors Octavia ferma les yeux aussi, attendant que le lendemain vienne.


La brune fut réveillée par des bruits de sac émanant de sa propre tente. Son caractère de guerrière prit le dessus et elle se leva immédiatement, poignard à la main.

- C'est juste moi, dit Clarke annonçant sa présence.

Octavia souffla, son amie lui avait fait peur.

- Qu'est ce que tu fais ? Demanda t-elle.
- Je m'en vais
- Tu sais que tu ne peux pas faire ça

Clarke mit son sac sur son dos. Il était clair que la blonde avait perdu tout espoir. Elle avait tout fait pour sauver Lexa, mais peut être que la commandante ne voulait pas être sauvée... elle avait quitté Polis pour elle, elle était revenue pour elle.
La nuit lui avait porté conseil, elle en avait marre de tout ça. Les menaces, les pactes, la peur de la perdre. Alors elle préférait partir et fuir comme elle en avait l'habitude.

- J'ai tout essayé Octavia, je suis épuisée.

La brune vint prendre son amie dans les bras qui commençait à sangloter. Elle avait été une des premières à remarquer les sentiments de Clarke et ce qu'il se passait entre elle et la commandante. Elle n'avait jamais évoqué le sujet par peur de paraître dure. Mais elle avait toujours pensé que leur relation serait compliqué à gérer. Après tout, elles vivaient dans un monde apocalyptique où l'amour n'avait peut être pas sa place.

- Il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit, annonça Clarke en se reculant de l'étreinte de la brune. Je ne t'ai jamais dit les raisons de mon départ, et je crois que tu dois le savoir. 
- Tu ne me dois rien Clarke, si tu ve..
- Ontari m'a fait signé un pacte, mon départ contre la survie du Skaikru.

Octavia invita alors son amie à s'asseoir afin qu'elle lui raconte ce qu'il s'était réellement passé. Personne n'était au courant des véritables raisons de ce départ.

- La nuit de mon départ Ontari est arrivée dans ma chambre. Elle n'était pas armée, elle n'en avait même pas besoin. Elle a demandé mon départ.
- Mais pourquoi ?
- Elle... elle m'a dit que Lexa ne pourrait jamais m'oublier si je restais à Polis. Mais je sais maintenant que c'était pour pouvoir la tuer plus facilement.
- Elle t'a fait du chantage ?
- Ontari avait des gardes postés un peu partout autour de notre campement. Si je n'acceptais pas le marché, ils avaient pour ordre de nous mettre feu.

La brune hocha la tête négativement en signe de désaccord. Ontari avait clairement l'avantage sur elles mais il fallait que cela s'arrête. La Reine d'Azgeda devait mourir.

- Reste s'il te plaît, j'ai besoin de toi pour contrer Ontari.
- Tiens, dit Clarke en lui tendant une radio.

Octavia regarda le petit objet qu'elle venait de saisir.

- Clarke, ça ne sert à rien s'il y a une urgence. J'ai besoin de toi ici.
- C'est trop risqué pour notre peuple, je ne peux pas être égoïste.

Sur ces mots, elle quitta la tente discrètement, alors que le jour venait à peine de se lever.  Et la dernière chose qu'Octavia entendit fut « may we meet again »

—-

Ontari fut elle-même surprise de trouver la commandante à ses côtés au milieu de la nuit. Elle était restée et elle semblait dormir profondément. Elle attendit l'aube, que les rayons du soleil n'est pas encore pénétrés la chambre, afin de s'éclipser discrètement.
Elle marcha à une allure rapide, sa destination bien en tête. Cette nuit, elle allait enfin pouvoir concrétiser ce qu'elle préparait depuis plusieurs mois maintenant. Cette nuit, tout prendrait son sens.

- Kwen ste Azgeda, salua l'ambassadeur de son peuple. Je viens aux nouvelles.
- J'ai fait ce qui était convenu, dit-elle en attrapant une chaise se trouvant sous la table.

Elle croisa ses jambes, un air victorieux sur le visage et se tourna de nouveau vers son ami.

- Je me suis débarrassée de Klark kom Skaikru, elle ne pourra plus nous empêcher d'accomplir notre mission.
- Nia serait fière de toi, annonça subitement l'ambassadeur, le regard plein d'admiration.

Elle invita l'ambassadeur à s'asseoir à son tour. Elle se sentait bien, fière de ses accomplissements. Jusqu'à maintenant, leur plan s'était déroulé comme prévu malgré les obstacles mis sur leur chemin. Ontari avait tout prévu des années auparavant aux côtés de Nia. Comment éliminer la commandante ? Comment ne pas paraître suspect dans son assassinat ? Ces questions avaient finalement trouvé réponse lors des longues nuits d'insomnie dont elle avait été victime.

Mais soudain elle repensa à Lexa et non pas à la commandante. Cette femme qu'elle avait apprit à connaître en seulement quelques semaines. Cette femme douce et sensible qu'elle avait blessé et torturé. Cette femme qui, finalement, possédait un cœur.
Ontari n'était pas amoureuse, loin de là. Cependant elle trouvait un certain repos auprès de la brune, comme un soulagement. Mais le destin en avait décidé autrement. Elle était faite pour être commandante, elle savait depuis toujours. Nia n'avait fait que renforcer ses rêves et l'aider dans sa quête vers le trône.
Et même si l'ancienne Reine d'Azgeda n'était plus, ses paroles résonnaient encore dans sa tête « un jour tu seras Heda, n'oublie jamais cela ».

- Chit about Heda (Et la commandante) ? Demanda l'ambassadeur coupant la brune dans ses pensées.

Ontari releva la tête et de redressa avant de le fixer profondément dans les yeux.

- Je suis prête à me débarrasser d'elle, annonça Ontari, et je sais exactement comment faire.

Ai tombom ste yunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant