Chapitre 18

755 35 1
                                        

Les deux jeunes femmes étaient rentrées directement à Polis. Lexa était très heureuse que la surprise ait plu à Clarke. Elle savait qu'elle avait révélé une partie de son intimité, une partie de son passé en l'amenant. Mais cela ne la dérangeait plus, elle avait confiance en la fille du ciel et elle n'hésiterait plus à ouvrir son cœur.

Lexa avait beaucoup à faire en ville. Elle devait assister à de nombreuses réunions concernant Azgeda mais elle devait également préparer son armée. La ville entière n'était pas encore au courant de ce qu'il se passait cependant une atmosphère étrange et quelque peu lugubre planait sur tout Polis. Le grand marché, habituellement festif et animé, n'était plus. Seuls quelques marchands persistaient puisque les autres avaient rejoint le clan opposé. Polis se vidait. Les habitants préféraient rester chez eux par peur d'une nouvelle attaque. Les nouvelles allaient vite et tous étaient au courant pour Niylah.
Lexa était dépassée par la situation et elle avait hâte de régler ça au plus vite.

La journée passa, les réunions s'enchaînèrent, et lorsque le soleil commença à descendre, Lexa pu enfin rentrer chez elle.
La journée avait été éprouvante et elle avait besoin de repos. Cependant elle n'avait eu aucune nouvelles de la blonde et elle ne pourrait se reposer sans en avoir eu.
Elle se dirigea donc vers la chambre de Clarke. Elle toqua plusieurs fois avant de comprendre qu'il n'y avait personne. Cependant elle savait où elle était. Elle se mit donc en route sans tarder, sous le soleil couchant.

—-

- Je savais que je te trouverais ici, dit Lexa faisant sursauter la blonde qui se trouvait dos à elle.
- Tu n'es pas en réunion ?
- Je l'étais, mais je voulais passer un peu de temps avec toi.

La blonde sourit, elle était heureuse que Lexa ne l'évite plus et ne lutte plus contre ses sentiments comme elle le faisait avant.

- Viens, proposa Clarke.

Lexa déglutit, rougissant légèrement à la proposition de la blonde. Elle trouvait Clarke absolument superbe avec ses cheveux mouillés, éclairée par les faibles reflets de l'eau. Elle regarda le petit tas de vêtements qu'avait fait la blonde et il n'y avait aucun doute, elle n'en portait aucun. Elle ne savait pas si la rejoindre était raisonnable. Elle perdait ses moyens lorsque sa proximité avec la blonde était trop important surtout quand celle-ci était complétement nue. Elle ne bougeait pas, perdue dans ses pensées. 

- Tu n'es pas obligée tu sais... murmura Clarke un peu déçue.

Mais la brune en avait marre de réfléchir à chaque geste qu'elle faisait.
Elle retira son armure puis sa tunique sous l'oeil ravi de la blonde. Elle enleva ensuite ses bottes et son pantalon restant tout de même en sous vêtements. Elle rentra lentement dans l'eau afin de s'habituer à la température. La source était plutôt chaude et elle ne mit pas longtemps à rejoindre Clarke. Une fois devant elle, la brune plongea sous l'eau afin d'habituer son corps entier à la température de l'eau.

Elle vint alors se poster aux côtés de la blonde. En plus d'être extrêmement belle, Clarke dégageait une prestance incroyable. Son regard était à la fois doux et déterminé. Wanheda, le commandant de la mort, lui collait à la peau. Oui elle avait tué, beaucoup, mais ce surnom n'aurait pas persister si la blonde n'avait pas cet air indomptable et téméraire. Elle était magnifique, à sa manière.
Lexa l'avait tout de suite cernée. Elle était tombée amoureuse de Clarke à la seconde où cette dernière avait pénétré sa tente. Un simple regard avait suffit à la faire tomber.

Lexa remit l'une de ses mèches blondes derrière son oreille.

- Tu es magnifique... murmura t-elle.

Un sourire étira immédiatement les lèvres de Clarke. Elle se pencha et embrassa Lexa tendrement tout en passant ses mains derrière son cou. Elles s'embrassèrent tendrement pendant quelques secondes avant que la blonde ne se recule.

- Tu as froid ?
- Je crois que mon corps s'est un peu trop habitué.
- Viens, dit Clarke en lui tendant la main.

Elles sortirent de l'eau et se dirigèrent vers les serviettes que la blonde avait prévu. La commandante n'osait pas regarder le corps de sa partenaire même si elle avait déjà eu la chance de pouvoir le toucher.

- Tu n'as pas à être gênée tu sais, sourit Clarke.

Lexa rougit. Elle se contenta de s'adosser à l'arbre le plus proche. Clarke vint la rejoindre quelques secondes après, toujours le sourire aux lèvres. La blonde posa sa tête sur l'épaule de sa partenaire et se perdit dans ses pensées tout en admirant le soleil couchant.

---

- Lexa ?

La brune se tourna vers elle, montrant qu'elle l'écoutait attentivement.

- Est-ce que les mariages existent chez les natifs ?
- Oui, bien sûr. Pourquoi ?
- Je voulais juste savoir

Mais Lexa savait que la blonde voulait en savoir plus. Elle était une des personnes les plus curieuses qu'elle connaissait. Elle reconnaissait également l'air de Clarke lorsque celle-ci attendait une réponse.

- Le mariage est quelque chose de sacré dans notre culture, explica Lexa. Ce sont généralement des mariages d'amour cependant, pour les personnes les plus importantes telles que les membres du conseil, les soldats hauts placés ou même les familles les plus pauvres, il peut y avoir des arrangements entre habitants ou entre clans. 
- Des arrangements ?
- Oui, pour des terres ou des richesses par exemple. Parfois même pour rétablir la paix.

Clarke pensait à la brune. Une question lui brûlait les lèvres mais elle n'osait pas la poser. Heda avait elle le droit de se marier ?

- Un mariage se doit toujours d'être consumé sinon il n'est pas valide, continua Lexa.
- Même pour les mariages arrangés ? Demanda Clarke surprise.
- Oui. Chez les Trikru nous n'avons pas la même vision. A partir du moment où il y a un mariage, les deux corps s'appartiennent l'un-l'autre.
- Je vois. Et...

Lexa regarde la blonde fermement ce qui fit perdre ses moyens à Clarke.

- Je sais ce que tu te demandes, sourit la brune. Est ce que Heda peut aussi se marier ?

Clarke hocha la tête. Elle ne savait pas comment la commandante arrivait à s'immiscer dans sa tête.

- Il n'est pas interdit au commandant de se marier. Cependant Hodnes laik kwelnes (l'amour est une faiblesse) selon nos coutumes. Tous les anciens Heda ne se sont pas mariés, pas peur de perdre un être cher...

La blonde ne savait pas quoi dire. Leurs coutumes étaient bien différentes. Le peuple du ciel ne faisait pas de mariages arrangés et ils n'avaient pas besoin d'être consumés. Elle trouvait cela un peu barbare.

- Est ce que le divorce existe ? Demanda Clarke.
- Le divorce ?
- C'est une rupture du mariage, explica la blonde. Cela arrive lorsque les deux mariés ne s'aiment plus ou ne veulent plus être ensemble tout simplement.
- Lorsque deux personnes se marient, c'est pour toujours. Un mariage ne peut être rompu que par la mort.

Maintenant c'était à la commandante d'être en pleine réflexion. Elle n'avait jamais réellement songé au mariage avant que Clarke ne lui pose la question. Elle savait qu'elle ne pourrait jamais épouser la blonde alors elle n'épouserait jamais personne, pour son bien et celui de son amante.

Lorsqu'elle s'était agenouillée devant Clarke le soir où celle-ci avait accepté de devenir membre du conseil, elle s'était donné à elle. Elle avait promis sa protection et celle de son peuple, elle lui avait promis fidélité. Depuis les deux jeunes femmes étaient comme liées mais cela, Clarke ne le savait pas. La brune avait fait sa déclaration sur un coup de tête et, même si elle ne regrettait pas, elle craignait qu'elle ne puisse respecter ses dires. Elle partait vers une guerre dont la fin était inconnue.

- Je ne veux pas que tu partes, soupira Clarke
- Il le faut, Jus drein jus daun (le sang appelle le sang)
- Promets moi que tu seras prudente, s'il t'arrivait quelque chose je...
- Il ne m'arrivera rien Clarke
- Comment peux tu toujours être si sûre de toi ?
- Je ne le suis pas, mais il faut que tu es confiance.

La blonde s'approcha de Lexa et posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Elle répondit immédiatement au baiser et les deux jeunes femmes s'embrassèrent pendant de longues minutes. Elles étaient toutes les deux et c'est tout ce qui comptait...

Ai tombom ste yunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant