A quoi ressemble votre réalité ?

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La réalité est contradictoire car elle est relative. Elle est relative selon chaque personne, tout le monde a sa réalité. Pourtant, la réalité, c'est ce qu'il y a de plus commun, elle devrait être la même pour tous puisqu'on la partage tous les jours. Dans le bus, dans la rue, dans un magasin ou devant la télé.

Ma réalité a moi a l'odeur d'une fleur cueillie un matin, baignant dans la chaleur aimante et bienveillante du soleil. Ma réalité a les cheveux noirs, ou brins, je ne sais plus vraiment parce que je me force à ne pas la regarder, sinon je ne pourrais jamais m'arrêter de la détailler comme j'en avais l'habitude. Ma réalité a deux visages : le tien, le mien. Ma réalité a un sourire mesquin et adorable, ma réalité revêt ton visage.

J'ai essayer de me forcer à combler le vide, mais je n'ai pas réussi alors j'ai laissé tomber. Je dis que j'abandonne, mais le plus horrible, c'est que je continue d'essayer en secret en espérant me faire croire que si ça marche, c'est que c'est arrivé par magie et que je n'ai rien eu à faire. Mais c'est faux. Et puis, il y a ce sentiment grave qui résonne en moi chaque fois que je me retrouve face à moi-même. Ce sentiment qui me tord les entrailles, déforme le visage dans une expression de douleur, ce sentiment destructeur qui, il fût un temps, était tout autre. Il fût un temps où ce sentiment annihilait toute mauvaise chose.

Aujourd'hui, ce sentiment a mué en quelque chose de plus sombre, plus monstrueux, plus vide. Et parfois, je plonge les yeux grands ouverts dans ce sentiment mais c'est comme suffoquer. Je me demande pourquoi il persiste, ce sentiment. Il n'a de raison d'être que parce que je vis. C'est la preuve incontestable que tout ça n'est pas un mauvais rêve dont je me réveillerais demain matin en m'essuyant le front trempé de sueur, en soupirant de peur et en me rendormant simplement.

Non, parce que ma réalité en a décidé tout autrement.

Je me réveille tous les matins en me répétant que je dois accepter cette réalité, je dois l'incorporer à ce que je suis devenue. Il faut l'affronter tous les jours. Mais je crois que j'ai enfin trouvé la solution miracle à tous mes remèdes. Quand je travaille ou que j'étudie, je ne pense plus à rien et le temps s'écoule plus vite. C'est comme une autre dimension, dans un coin de mon esprit. Parce que même quand je lis, j'y pense. Mais surtout quand j'écris.

J'avais toujours eu envie d'hurler au monde tous ces sentiments qui se mélangeaient en moi, qui me noyaient. Mais je n'ai plus de force. Du jour au lendemain, le vide s'est emparé de moi et il a rempli chaque parcelle de mon âme jusqu'à ce qu'il ne reste plus grand chose si ce n'est les vestiges d'un palace. 

J'aimerais écrire quelque chose de joyeux, mais je n'y arrive pas. La seule chose dans laquelle je puise mon inspiration, ma raison de vivre et ma protection, c'est ma solitude. Je l'aime plus qu'autre chose. Quand on apprend à aimer ce qui nous fait du bien, même si ça revient à se priver d'une partie d'humanité, on vit beaucoup mieux. Je suis sûre que tout pourrait être pire, je devrais m'estimer heureuse. Mais même dans ce genre de moments, je pense à ta douleur, celle qui doit te déchirer le cœur plus qu'elle n'empiète le mien. Mais pour soulager cette culpabilité, cette inquiétude et ce sentiment indescriptible qui s'empare de moi, je n'ai toujours rien trouver de mieux que de me dire que, tout comme pour moi, ça passera avec le temps.

Le truc c'est que ça fait dix mois maintenant. Est-ce que c'est normal ? Je suppose que j'ai tellement refoulé cet amour qui a eu le temps de naître, que j'ai tellement pris le temps de l'enfouir sous une montagne de larmes et de regrets, qu'il a réellement fini par disparaître. Il a compris qu'il allait devoir trouver un autre endroit où vivre. Même après tout ce temps, il m'arrive de penser que j'aimerais faire mille choses comme tout laisser tomber et te supplier de me pardonner. Même après tout ce temps, il m'arrive de me dire que je voudrais tout recommencer pour mieux faire les choses. Même après tout ce temps, il m'arrive de penser que je

Et puis je me rends compte que je vais trop loin, que ma divagation n'est rien d'autre que le fruit de ma raison en train de devenir folle. J'ai besoin d'une distraction, j'ai besoin qu'on remplisse le vide, mon vide. Mais il n'y a rien ni personne, du moins, pas ce que j'attends et c'est mal de penser comme ça. Mais est-ce mal de vouloir quelque chose ? De s'attendre à ce que ce quelque chose soit précisément ce dont on pense avoir besoin. Est-ce mal de ne plus vouloir se contenter de ce qu'on a sous le nez ? Je ne pense pas, c'est sensé être ça le bonheur. Rechercher et courir après des idées.

En fait, j'en sais plus rien, mon esprit a tellement réfléchi, divagué. Il a presque suspendu ses pieds dans le vide, effritant les pierres et il le regardait tomber en se disant qu'à tout moment, il pouvait se laisser tomber lui aussi. Il pouvait s'abandonner à ça, il pouvait se laisser aspirer par les limbes du vide. Parce que c'était toujours moins exténuant et douloureux que de se torturer des jours, des semaines, des mois durant.

laissez moi tranquille



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Alors bien sûr, personne n'est visé dans le "laissez-moi tranquille" mais je pense qu'on a tous déjà voulu se couper du reste du monde, pendant quelques instants parce qu'on se comprend plus vraiment nous-même et qu'il y a des jours durant lesquels on aurait voulu être quelqu'un d'autre.

It's all in your heads.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant