Partie Finale

2 0 0
                                    

J'ai envie de conclure cet écrit. Je pense que le plus difficile, c'est accepté ce qui vous fait peur. Vous savez, vous avez beau fuir encore et encore, ça finit toujours par vous rattraper. Cette peur qui vous tord les entrailles, qui vous paralyse les muscles, vous étouffe, elle vous rend vulnérable. Alors vous essayez de construire un mur aussi étanche et solide que possible. 

Mais ce ne sont pas les agressions de l'extérieur qui vont le détruire, c'est vous-même. Vous vous faîtes croire, et vous êtes plutôt convaincu, que vous êtes en sécurité là-dedans et que tout n'a jamais été aussi bien.

Et ça vous bouffe, la solitude.

Je crois bien que c'est l'une des pires choses. Pour ma part, j'ai choisi de m'isoler plutôt que de rester avec les autres. D'une part, parce que j'avais, et c'est toujours le cas, de plus en plus de mal à supporter la présence de pas mal de gens. Il n'y a qu'un certain cercle privé que j'aime côtoyer, ne serait-ce qu'une heure par jour. Parce que les autres, leur présence me stresse, me tend plus qu'autre chose, je suis mal à l'aise. Et d'autre part, je préférais ne plus m'ouvrir aux autres si ça signifiait ne plus avoir à affronter un abandon, la perte d'un être cher même si c'était la bonne décision. J'ai clairement tout fait pour me ménager et je pense que c'est important, même si ça ne veut pas dire aller mieux, il faut apprendre à se ménager et à ne pas se forcer à quoique ce soit. C'est plus facile comme ça. Mais à long terme, la solitude ça pique un peu.

Perdre les gens, les uns après les autres, les énumérer sur les doigts de la main. Alors être seule, c'était bien et agréable au début. Même si à certains moments, vous vous sentez imploser parce que certaines situations s'y prêtent plus qu'autre chose. Au début, le calme et la solitude ça vous fait du bien. Le meilleur dans tout ça, c'est que ça vous apprend à ne plus dépendre des autres, à faire les choses par vous-même. Vous n'avez pas besoin d'aller gratter l'amitié, vous pouvez garder la tête haute, sortir seul, manger seul et même rire seul.

Mais au fur et à mesure, ce sentiment de paisibilité se mue en quelque chose de plus envahissant, plus imposant, plus monstrueux. Et pourtant, il vit au plus près de vous tous les jours. Sauf quand ce fameux cercle de personne est présent. Mais le reste du temps, vous vous terrez dans le silence parce que vous pensez que c'est toujours moins horrible que s'attacher et perdre quelqu'un.

Le plus effrayant, c'est la dépendance. Quelque chose que j'ai encore du mal à accepter mais j'essaie de m'y faire. Dépendre des êtres qui vous sont chers. C'est inévitable. Vous allez mieux grâce à eux, et vous détestez ça parce que cela veut dire que vous êtes incapable d'aller mieux tout seul et que s'ils vous abandonnent, ce sera pire encore.  Et c'est un fait, on ne devrait pas avoir de faire confiance. Si votre confiance vous est mal rendue, et alors ? Ce n'est pas à vous d'être blessé, tournez vous vers ce que vous avez déjà.

Maintenant (dans mon cas mais je sais pas trop pourquoi j'avais écrit ça à la deuxième personne du pluriel), vous avez rencontré quelqu'un et pour cette personne, parce que vous n'avez pas envie de tout gâcher, vous affrontez votre peur. Vous apprenez à vivre avec, à en avoir moins peur et à vous dire que c'est la vie, c'est comme ça. Les gens viennent et partent mais il faut savoir faire la part des choses entre les gens qui auraient dû rester et ceux qui devaient partir. 

Par moment, elle me rattrape. C'est toujours brutal, mais ça devient gérable. Enfin, je crois. Si vous deviez retenir une chose, ce serait que le temps n'atténue pas les choses. Le temps vous donne juste l'impression que ça va mieux, alors que vous vous êtes juste habitués aux sensations, aux pensées, au silence. Il empire les choses autant qu'il vous les fait oublier.

It's all in your heads.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant