Anxiety

2 0 0
                                    

Finalement, tout ça touche à sa fin.

Pas vrai ?

Finalement, le seul moyen de faire avancer les choses c'était de faire ce que je ne voulais pas faire. Je m'y étais toujours opposée. Peut-être par peur, par habitude, par culpabilité et c'était surtout une façon de me punir.

Ces derniers temps je pleure de nouveau. J'imagine que c'est bien, finalement, je retrouve un peu d'humanité en moi.

Quand je dis que je pleure de nouveau, je parle du moment pendant ces crises où je me sens prises d'humanité pour moi-même, pour toi, pour nous jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le "pour moi". 

Je ne sais pas si je ne me souviens pas où s'il n'y a pas eu de raisons particulières au déclenchement de la plus grosse crise que j'ai faite. C'est quelque chose auquel j'ai repensé dernièrement, peut-être que j'ai oublié un tas de choses, involontairement, pour préserver le peu de ce qu'il restait de moi ? Mais comment serait-ce possible ?

Quand j'y repense, j'ai peur. Je revois mes mains, tordues et paralysées que je suis incapable d'étirer, de détendre. Mon corps n'obéit plus à mon cerveau, j'ai perdu le contrôle pour de bon. C'était comme si je perdais pieds. Comme si je ne pouvais plus forcer mon corps au silence. 

Il ne veut plus se taire. Alors il se manifeste n'importe où, n'importe comment et ça me fait peur. J'ai peur d'aller voir ce psy, peur. 

J'ai peur. 

Je m'étais toujours mis en tête que ma condition était immuable, définitive. Mais maintenant que les choses semblent réellement changées, j'ai peur. Je ne sais pas vraiment comment réagir, comment ressentir les choses. Mais je sais comment je suis sensée le faire, et je sais que ça viendra tout seul.

Plus d'oxygène, plus d'air pour respirer.

Je suffoque de vivre,
Je me meurs et me terre dans l'obscurité la plus totale,

Cet air ambiant et pesant en permanence à pénétré mes poumons et il m'empêche de respirer.

C'est d'une violence que je ne connaissais pas mais je le sais : une crise d'angoisse. Pire que celle que j'ai pu imaginer ou vivre jusqu'à maintenant.

C'est comme si désormais, toute cette souffrance prenait forme. Une chimère, celle du chien à trois têtes qui garde la porte des enfers, venu dévorer toutes les bonnes âmes.

C'est si douloureux : ne pas pouvoir respirer. Se sentir impuissant, quoique l'on fasse, on se sent mourir de secondes en secondes.

Mais ce n'est rien qu'un mauvais cauchemar.

Je suis toujours autant choquée. Tout allait plutôt bien, je venais d'avoir une bonne note en maths. Et soudain, je sens mon oreille gauche presque vide, sourde. Comme si d'un coup, je perdais le sens de l'équilibre. Ensuite, mon coeur s'accélère, j'ai des palpitations. J'ai tout de suite compris ce qui se passait alors j'ai voulu sortir. Mais cette fois, je n'arrive pas à aller jusqu'aux toilettes.

Pas cette fois.

Cette fois, je tombe en sortant de la salle. Je n'arrive pas à respirer correctement, j'ai la tête qui tourne. Je tremble, je pleure, je ne sens plus mes muscles. J'ai la mâchoire et les mains qui fourmillent. Ma mâchoire me fourmille, mes mains se tordent, c'est presque douloureux. Je ne veux pas voir ça, je ne veux pas affronter son regard. J'essaie de forcer mes mains à s'ouvrir, je n'y arrive pas parce que mon corps refuse de m'obéir. Je gémis presque de douleur, j'ai l'impression d'être retenue par quelque chose. Je finis par laisser tomber. 

Je suis fatiguée, épuisée de lutter contre tout ça.

Et j'ai beau laisser tomber, ça continue de venir. J'ai beau m'abandonner à la crise, elle, elle ne veut pas le faire. J'aimerais encore supplier pour que ça s'arrête mais je ne peux pas juste attendre et espérer, je dois le faire.

Je ne vais pas y arriver, je peux le faire. Je ne peux pas laisser tomber, si proche du but.

Si loin de la réalité.




*

*

*


Alors s'il y en a parmis vous à qui c'est déjà arrivé, ils comprendront sans nécessairement avoir besoin de détails donc désolé si ça vous a mis à l'aise. Mon but est que tout le monde puis s'y projeter, ça peut arriver à n'importe qui, d'où tant de détails.

It's all in your heads.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant