8 : Cible, Course poursuite, Métro

37 6 14
                                    

Thèmes par salomebtn
Ici, Will a 18 ans.

TW : vol, violence

Pas intéressant. Pas assez riche.

Trop jeune...

Trop vieux !

Ses yeux se plissèrent et sa mâchoire se serra. Il avait du mal à garder les yeux ouverts et le creux dans son estomac lui faisait sérieusement mal ; comment est-ce du vide pouvait être douloureux ? Enfin, c'était pas la question. Il avait faim et pas assez d'argent pour se nourrir. Il allait devoir voler, comme d'habitude. Il essayait juste de trouver une cible à qui dix euros ne manqueraient pas. Il n'avait pas envie de mettre quelqu'un d'autre dans la merde.

Il finit par remarquer un homme d'âge moyen, à la barbe mal rasée et regardant l'heure sur une montre qui valait probablement plus cher que tous les repas de Will pendant un an. Bon. Il avait juste à se glisser à côté de lui et à lui piquer son portefeuille, qu'il laisserait probablement aux objets trouvés, essayant de se convaincre que ça rattrapait un peu ce qu'il s'apprêtait à faire.

Il suivit le quarantenaire quand il s'approcha de la rame de métro, sans vraiment cacher son visage. Vu l'affluence, si la caméra de surveillance le voyait, c'était un miracle. Les portes s'ouvrirent lentement - trop lentement - et un flux de personnes pressées sortit du métro, comme si celui-ci vomissait ses occupants. Le jeune homme commençait à être un peu fatigué par tous ces bruits : les pas, les discussions, l'engin, ses propres pensées... Il avait de plus en plus de mal à se concentrer sur une seule chose et... Ah ! L'homme était entré pendant ses divagations. Il le suivit vite pour pouvoir ensuite repartir du wagon et s'enfuir comme tout bon voleur. Sa main se glissa dans la poche, il sentit du cuir et l'agrippa, se tournant vers la porte pour détaler et... Celle-ci ne s'ouvrit pas.

Merde. Merde merde merde merde merde. Le blond glissa un regard de côté, lentement, vers sa cible. Celle-ci avait définitivement remarqué que quelque chose s'était passé et il ne se passa pas longtemps avant qu'elle se rende compte de la disparition de son portefeuille. "Hé !" Il fit volte-face brusquement, plongeant des yeux rageurs dans les iris clairs du voleur, qui commençait à paniquer, plaqué contre la fenêtre sale du métro. Plusieurs paires d'yeux étaient maintenant tournées vers eux, et ce qu'il voulait dire resta coincé dans sa gorge comme un sac de nœuds.

Sans prendre plus le temps de réfléchir, et s'arrêtant donc sur une décision bien peu considérée, le jeune homme esquiva la main de l'homme et commença à s'en éloigner, se faufilant entre des témoins trop étonnés pour l'arrêter. Il reculait d'un pas maladroit mais rapide et priait pour que le prochain arrêt arrive vite. Sa victime se frayait un chemin bien plus facile entre les badauds, et avait un visage de plus en plus déformé par la colère. Ça se présentait mal. Très mal. Et c'est à ce moment là que le métro sortit à toute vitesse de son tunnel, de nouveau éclairé par la lumière artificielle des panneaux publicitaires. Le blond fonça vers la sortie et s'acharna sur le bouton rouge, avant de se retrouver sur le quai et presque perdre l'équilibre.

Il se tourna quelques instants et crut mourir quand le visage de l'homme volé s'arrêta devant lui. Celui-ci tenta d'attraper le jeune homme mais ne trouva que de l'air ; Will était reparti de plus belle et il prêta peu d'attention à ce que sa victime vociférait derrière lui. Les battements de son cœur, de plus en plus lourds et fréquents, étaient en train de gagner en ampleur dans ses tympans, ce qui n'aidait vraiment pas à se concentrer. Il monta un escalier à toute vitesse et s'apprêta à descendre le suivant en passant par la rambarde, quand un coude vola en plein dans son visage.

La douleur du coup délibérément donné ne fut qu'empirée par la vitesse à laquelle il courait et il sentit immédiatement le sang affluer. Il n'eut même pas le temps de crier qu'il vit avec horreur qu'il allait descendre les escaliers bien plus vite que prévu. Tentant de ralentir la chute, il tendit vainement les doigts vers la barre en acier. Peine perdue. Il lâcha des bruits étouffés en dévalant la moitié de la pente en se cognant violemment les côtes et la tête, avant de s'arrêter brusquement, entre deux séries de marches.

Son corps le lançait affreusement et il ne bougea pas pendant quelques secondes, le crâne en proie à des douleurs terribles. Il n'arrivait même pas à relever les yeux, comme si une pression immense appuyait sur son cerveau. Il était toujours au sol quand le quarantenaire à qui il avait volé le portefeuille posa le pied devant son visage, ramassa son bien et aboya quelques mots que Will ne saisit pas. Une fois arrivé au commissariat, la dernière chose dont il se souvenait était d'avoir pleuré misérablement, essuyant son sang avec sa main, entouré de sa victime et d'un agent de sécurité, et d'avoir perdu connaissance.

Est-ce que ça sent mauvais pour lui ? HMMMM

Writober 2019Où les histoires vivent. Découvrez maintenant