23 : Bruit, Bar, Agitation

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Thèmes par salomebtn / Romanetttte
Ici Will a ~20 ans.
OUI J'AI MODIFIÉ LA COUVERTURE

TW : sexe encore parce qu'il est vraiment horny I'm sorry (sous-entendu)

Essayant de se frayer un chemin parmi les clients du bar, évitant de se rapprocher des verres pour ne pas tacher sa chemise fraîchement achetée - elle sentait encore le linge propre - et adressant des sourires à ceux dont il croisait le regard, Will se sentait particulièrement de bonne humeur. Pour une fois... Enfin, c'était pas le moment de recommencer à déprimer. Il avait enfin un travail, un appartement et en avait aussi profité pour se couper les cheveux. Les boucles blondes, ça allait pour un temps seulement. Il avait maintenant une coupe bien plus nette, aux côtés rasés. Et il était ici avec un but précis : se faire désirer et si possible, trouver un bon parti pour une nuit. Il n'était même pas spécialement difficile ce soir ; n'importe quel genre lui convenait.

Il ne fallut pas très longtemps avant qu'il commence à se faire payer des verres par des personnes entreprenantes, ce qui ne fut pas pour lui déplaire. Le jeune homme glissa des baisers au coin d'une mâchoire et aux commissures de quelques lèvres, sans aller plus loin que ça. Aucun de ces inconnus ne l'intéressait spécialement, mais il ne désespérait pas. Il avait toute la nuit devant lui, et au vu du bruit et de l'agitation dans l'établissement, il serait étonné s'il finissait par ne trouver personne. Et puis s'il avait vraiment pas de chance, il pourrait coucher avec son colocataire, se dit-il avec un rire un peu jaune. Le blond, qu'il venait à peine de rencontrer, était visiblement intéressé par Will, qui ne lui donnerait cependant pas ce plaisir. Il ne touchait pas aux gens avec qui il devait interagir régulièrement.

Quelques minutes plus tard, il était adossé au carrelage des toilettes, étonnamment mixtes et pour l'instant encore assez propres, presque plaqué par les bras d'une femme dont il n'avait même pas demandé le nom. Non pas que ce soit utile. Non pas qu'il en ait quelque chose à foutre. En prenant à pleines mains les longues mèches de sa conquête, pour avoir une meilleure prise pendant qu'ils s'embrassaient sans répit, il ne put s'empêcher de se demander si les cheveux clairs de son colocataire étaient aussi doux. Quoi ? Est-ce qu'il venait vraiment de penser à penser à lui en pleine action avec une autre personne ? Il fallait vraiment qu'il se reprenne. Pour se changer les idées, le jeune homme se baissa lentement, sans se presser, faisant courir des doigts avec des gestes légers sur le tissu, sentant la tension et les frissons sous ceux-ci. Cela lui arracha un sourire, alors qu'elle empoigna ses cheveux lors d'une pulsion.

Il se regarda dans le miroir ébréché des toilettes, juste après avoir fait courir l'eau fraîche sur son visage. Il était maintenant totalement décoiffé et il restait une trace de rouge à lèvres près de sa bouche, presque comme si elle avait dérapé. La chemise prête à s'ouvrir en entier, retenue par un seul petit bouton près de sa ceinture, il avait l'air totalement dépravé. Ça ne lui déplaisait pas. Pourquoi le cacher, après tout ? Il n'était bon qu'à ça. Et la nuit avait à peine commencé. Will retourna près du bar, enchaînant les verres remplis d'un alcool transparent qu'il n'arrivait même pas à nommer. La musique se faisait de plus en plus forte, tout comme les discussions tout autour de lui, et le bruit sourd qui résonnait dès qu'une boisson était posée, mais pour une fois il s'en soucia peu, baladé entre des corps brûlants le touchant à tour de tour.

Le lendemain matin, quand il retournait à son appartement en se tenant la tête, en proie à des céphalées qu'il n'arrangeait pas en fumant, il ne se souvenait même pas à qui il avait volé des baisers ; il se souvenait juste avoir échangé des haleines pleines d'éthanol, avant de finir dans les bras de... Quelqu'un? Et de se réveiller dans un endroit qu'il ne connaissait pas. Il était parti sans un bruit, et avait enfilé ses chaussures sur le trottoir humide. Il était tout à fait conscient que ce mode de vie ne pouvait pas durer. Il finirait par faire une mauvaise rencontre et l'issue pourrait être bien pire que celle de la veille. Mais il n'avait pas la force d'arrêter. Ça faisait trop longtemps que c'était devenu une habitude, et il doutait de pouvoir un jour abandonner cette routine.

Writober 2019Où les histoires vivent. Découvrez maintenant