5 : Champs, Feu

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Thèmes par salomebtn
Ici Will a 14 ans.
Feat un dessin de lui à 14 ans ( non il change pas beaucoup entre 14 et 18 ans )

TW : mention d'abus

Il était très exactement 3h41 du matin et Will n'arrivait pas à dormir. Que ce soit sa tête se cognant contre le plexiglass au rythme irrégulier du relief de la route, le ronronnement pourtant léger du moteur, ou le bras un peu trop étalé de la personne à sa gauche, tout semblait l'empêcher de dormir. Il était dans un car en destination de... Il ne le savait pas. Il avait acheté la place sans même regarder. Ça n'importait pas. Il voulait juste fuir.

Il était 4h15 et même si ses yeux le piquaient, même si sa tête ballotait faiblement, impossible de trouver le sommeil. Il regardait le même paysage depuis plus de trois quarts d'heure maintenant : des champs, des champs, et encore des champs, dont les épis se dressaient sous la lumière forte d'une pleine lune. Il essayait de les compter, pour éviter de penser à Jonathan qui devait être à l'heure actuelle en train de briser une lampe ou un verre pour calmer sa colère. Colère pourquoi, exactement ? Pourquoi est-ce qu'il en avait quelques chose à foutre que Will parte ?

5h passées. L'adolescent commençait à être très fatigué d'être aussi fatigué. Il en avait presque mal à la tête, et les champs ayant disparu, plus rien ne retenait ses pensées qui s'étaient vite dirigées vers son père. Si seulement le blond pouvait jeter son acte de naissance, et tous les papiers montrant qu'ils avaient un lien de famille, dans un grand feu pour les brûler jusqu'au bout, jusqu'à ce que même la cendre ait disparu dans le brasier. Évidemment, plus facile à dire qu'à faire. Tout était caché et enfermé à double tour. Il soupira. Plus les jours passaient et plus il détestait son unique parent. Il lui avait accordé toute sa confiance mais il n'avait été qu'une énième marionette pour le commercial. Chaque jour ce dernier poussait les limites un peu plus loin, et récemment Will avait refusé d'obéir aux ordres. Il s'était pris en pleine gueule une remontrance furieuse, hurlante et méprisante qui lui avait laissé les oreilles sifflantes comme jamais. Le vieux n'avait pas osé le frapper. De toute façon, il ne l'aurait pas laissé faire.

Le collégien eut du mal à soulever ses paupières lourdes pour regarder l'heure sur son téléphone, son corps refusant toujours le repos. La lumière lui brûla les yeux et il distingua à peine le "6:12" en bas de l'écran. Dans deux heures, il était censé être dans une salle de classe à galérer comme d'habitude. Les cours étaient une vraie plaie. Il n'avait jamais été brillant mais plus les années passaient et plus il sentait son cerveau bouillir devant tout ce qu'il devait apprendre. Il perdait peu à peu sa motivation et cela se ressentait sur ses notes. Et son père n'aidait pas. Il ne lui demandait jamais comment le collège se passait, à part quand Will se ramenait avec une sale note - de plus en plus souvent, donc -, comme s'il sentait que c'était l'heure s'engueuler son fils. Celui-ci avait le visage crispé en pensant à ce qui arriverait s'il se faisait retrouver suite à cette fugue. Mais il restait un minimum optimiste, pour une fois. Ça ne pourrait pas faire de mal, si ?

Des gens : Sarat écris autre chose que du angst
Moi : N O N

Writober 2019Où les histoires vivent. Découvrez maintenant