Un Horrible Cauchemar

69 16 4
                                    

   Je me souvenais absolument de tout. Je ne savais pas où j'étais, je ne percevais rien, mis à part les torches enflammées, dont la faible lueur me permettait de distinguer l'étroit couloir dans lequel je me trouvais. Je pris une torche et regardai autour de moi : en m'approchant du mur, je pouvais quasiment affirmer grâce à mes connaissances en géologie que ces derniers étaient composés de roches volcaniques d'une part grâce à la noirceur de la roche, et d'autre part grâce à la présence de gros cristaux. J'en concluais donc que je me trouvais près d'un volcan. De plus, je sentais l'air chaud passer sur mes joues. J'avais l'impression d'être en enfer, et je ne croyais pas si bien dire. Perdu dans mes pensées, c'est à ce moment précis que j'entendis un son monstrueux que je ne pourrais jamais décrire; on aurait dit un cri d'agonie mêlé à un appel à l'aide. Je ne parvenais pas à bouger, le cri, ou la peur je ne sais pas, m'avait paralysé. Le cri s'arrêta. Ne voyant aucune autre issue, je m'emplissais de courage et décidai d'avancer vers l'inconnu. S'agissait-il seulement des vents qui soufflaient dans les cavités, ou bien y avait-il vraiment une bête retenue dans ce qui semblait être une forteresse ?

Mon esprit scientifique et raisonné me poussait à découvrir la vérité. Je me dirigeai vers ce bruit qui retentissant douloureusement à mes oreilles. J'avais l'impression qu'il m'appelait. Je marchais depuis un long moment lorsqu'un nouveau cri se fit entendre. Mais celui-ci était différent : il était plus fort, plus violent, plus monstrueux et semblait venir dans ma direction. Je me mis à courir aussi vite que je pouvais dans la direction du premier cri, je me sentais suivi. Je trébuchai sur quelque chose et me retrouvai au sol. Je n'entendais plus rien. La bête ou la chose qui me suivait n'était plus là. Je me relevait doucement, le plus silencieusement possible, pris la torche et découvris sur les murs des peintures anciennes, voire préhistoriques ! Ces dessins semblaient raconter une histoire, mais je n'en saisissait pas le sens. Des hommes étaient d'abord représentés, chassant des animaux. Sur le dessin suivant, ils semblaient se réunir pour une fête. Mais des créatures semblaient s'être mêlées dans cette fête et elles semblaient... Bouger ! Je me secouai la tête et ré-inspectai la façade. Tout était normal. Je devais délirer à cause du manque d'air dû à mon enfermement. D'ailleurs, depuis combien de temps étais-je ici ? Je ne savais pas, il n'y avait aucune ouverture sur l'extérieur. Je continuait à les observer, lorsque j'atteignis enfin une étrange pièce circulation.

   Je n'avais jamais vu cela auparavant :cette sombre et immense pièce était dotée de huit colonnes en marbres noirs de trente pieds de haut, et entre chaque colonne se trouvaient des statues ressemblant à des gargouilles à tête de pieuvre, de dix pieds toutes plus effrayantes les unes que les autres. Elles étaient assises sur leurs membres inférieurs. Leur peau était grise, pigmentée de vert, sûrement dû à la moisissure. Mais ce qui me marquait le plus était leur terrible visage. Leurs yeux écarquillés et noirs faisaient naître en moi un sentiment d'angoisse, leurs longs tentacules étaient remplis de grosses ventouses repoussantes, et enfin, elles arboraient un terrible sourire démoniaque qui me foudroyait instantanément de terreur. Elles regardaient toutes vers le centre de la pièce, où se trouvait une autre statut, mais plus grande et plus impressionnante.

Lorsque je m'approchai, mon pouls se mit à accélérer. Quelque chose de démoniaque émanait d'elle. J'en faisais le tour : à ma grande surprise, la créature de quinze pieds semblait être mi-chien mi-crapaud. Je m'approchai : le visage du monstre était rempli de pustules purulentes qui provoquant chez moi un dégoût profond. Lorsque je levai les yeux, j'avais l'impression que la créature me regardait avec ses yeux rouges globuleux et meurtriers. Sa bouche attira cependant mon attention : elle était bordée de longs et épais tentacules rougeâtres. Elle possédait des dents longues et pointues, probablement conçues pour dévorer une proie.
Il me semblait avoir déjà vu cette créature quelque part... Alors que je m'apprêtai à toucher la statue, j'entendis des chuchotements. Je me retournai et vis les statues, éloignées de moi d'environ dix pieds au début de ma visite, se trouvaient désormais à une distance de cinq pieds. Aussi je remarquai que les statues, qui étaient de couleur grise, étaient maintenant teintées de rouge, avec des traces de mains; il s'agissait de sang humain !
Je paniquai et reculai jusqu'à ce que je me heurte à quelque chose de visqueux. Je le retournai, et croisai le regard de la statue qui était bel et bien vivante ! J'entendis les autres statues se rapprocher de moi, certaines riant, d'autres chantant dans une langue inconnue. J'étais pris au piège. Alors que j'allais tenter de m'échapper, ma cheville fût attrapée par quelque chose, et ce quelque chose était une des langues de l'infâme et horrible créature ! Je me retrouvais la tête en bas, les autres statues essayant de m'attraper, puis je vis la grande bouche du monstre, ouverte, prête à m'accueillir. Je n'eus pas le temps de crier; la creature me lâcha.

C'est à ce moment là que je me réveillait, horrifié et suffocante. Lorsque je parvins à me calmer, je sentis une forte douleur à ma cheville droite. Je regardais : j'avais une trace circulaire autour de ma cheville, comme une brûlure. Mais surtout, dans mes derniers moments cauchemardesques, j'avais cru entendre un nom, qui ne m'était pas inconnu : Alfred. Je sautait de mon lit à la recher du Necronomicon, afin de retrouver les pages griffonnées, et là pour moi tout fût confus. Le monstre que j'avais vu dans mon cauchemar était dessiné dans le livre et encore une fois à côté de lui, se trouvait la signature : A. M. Qui pouvait être ce A ? S'agissait-il de cet Alfred ? Et quel était son lien avec cette créature ?

LE PHARE D'OUTRE TOMBEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant