L'hiver de 1937

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    C'est lors de l'hiver de 1937 que tout bascula dans ma vie et que je fus interné de force à la maison de santé d'Arkham par des infirmiers. Un passant m'avait retrouvé sur la plage près du phare de Great Point Lighthouse au Nord de l'île de Nantucket : il avait rapporté à la police locale que des cris l'avaient alerté, et que sur place il m'avait vu, pris par de violentes convulsions, parlant une langue qui lui était complètement inconnue. À mon arrivée, les médecins m'enfermèrent dans une salle remplie d'instruments de torture et effectuèrent de nombreuses analyses; physiquement, mon corps avait subi des modifications biologiques. Tout mon appareil digestif s'était transformé : mes mâchoires étaient devenues puissantes, mon estomac avait une taille supérieure à la moyenne, de même que le taux d'acidité de mon estomac était plus proche de celui du loup que celui de l'homme. Psychologiquement, ils m'avaient diagnostiqué des troubles schizophréniques, ce qui selon eux était la cause de toutes mes hallucinations et de ma folie.

Mais je sais que le cause de mon état n'était en aucun cas due à une quelconque maladie; quelque chose s'était produit la nuit du 29 au 30 janvier, quelque chose d'horrible et de terrifiant, qui encore aujourd'hui me hante nuit et jour et me fait frémir. Je devais impérativement les prévenir de la monstruosité qui était entrée dans notre monde avant que le pire n'arrive, mais personne ne voulait m'écouter. Ils avaient préféré m'enfermer dans une salle d'isolement, avec la volonté de continuer leurs expériences sur moi. Je dois expliquer ce qu'il s'est passé cette nuit-là, puisque mes amis médecins refusent de m'écouter. Mais surtout, il faut impérativement que je révèle la vérité pour avertir la population du danger qui rôde dans notre monde et rompre leur ignorance. Certes, ce que je vais raconter semble ahurissant, pourtant ces faits se sont bien produits et m'ont impliqué malgré moi.

Avant cet événement, j'étais un jeune et brillant étudiant de l'université de Miskatonic diplômé en médecine. J'étais un être solitaire, plongé dans les livres, vivant seul. En effet, ma mère mourut en me mettant au monde et mon père succomba quelques années plus tard à une pneumonie. Ce fut en tant que nouveau médecin que je m'étais donner pour première mission de trouver un antidote à une maladie infectieuse rare dont l'origine était inconnue et qui se répandait sur tout l'île de Nantucket, au sud-est de Boston. Les personnes touchées souffraient de plusieurs maux : apparition de cloques sur le corps, démangeaisons, obésité. La bibliothèque de l'université étant riche d'ouvrages scientifiques, je pensais trouver certaines réponses à mes questions dans les livres. Le temps passait et je ne trouvais toujours rien. Je m'établissais en même temps que j'effectuais mes recherches, sur l'île, dans un petit cabinet abandonné par son précédent propriétaire le Dr. Montgomery. En effet, beaucoup de professionnels avaient quitté l'île à cause de l'épidémie et le peu d'habitants restants tentaient de mener une vie normale, vivant principalement de la pêche.

LE PHARE D'OUTRE TOMBEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant