Alba Vicompte

Chapitre 2: La bibliothécaire

-Je peux savoir ce que tu fais la, jeune fille !?

Alba, sursauta et bondit aussitôt sur ses pieds en protégeant le livre près d'elle. Elle fixa la dame qui se trouvait devant elle. C'était une petite dame, rondouillette et pas très grande qui avait de jolis yeux verts. Ses cheveux étaient coupés court et de couleur poivre et sel. Les mains sur les hanches, la dame attendait visiblement une réponse. Pourtant, en total désaccord avec sa posture, la dame souriait d'un air attendri et ses yeux brillaient de malice.

-Vous avez de jolis yeux.

Alba sursauta. Elle avait parlé, et naturellement. La dame, fixait la jeune fille avec maintenant un immense sourire, bien qu'étonnée.

-C'est très gentil mais si tu penses m'amadouer, c'est raté, ma grande.

Alba, sourit à la dame avant de répondre, décidant que pour le moment, elle n'avait pas de raison de se méfier de cette dame.

-Je suis désolée, j'ai vu que c'était ouvert et puis j'ai trouvé ce livre super passionnant et je n'ai pas vu le temps passé.

Alba jeta un coup d'œil dehors et vit, avec effarement qu'il faisait nuit noire dehors.

-Depuis quand es-tu là ma grande ?

-Euh... 12 ou 13h je pense bien. Répondit la jeune fille, la tête basse.

La vieille dame écarquilla les yeux, et s'exclama :

-Cela fait 8h que tu lis !!

Alba recula, inquiète. Elle jeta un coup d'œil à la porte et songea à s'enfuir mais, avant même qu'elle ait pu faire le moindre geste en direction de la sortie, la grand-mère se déplaça.

-Avant de t'enfuir, il va falloir payer ce livre jeune fille.

-Je ne peux pas le payer, je n'ai pas le moindre sou.

La grand-mère la regarda légèrement agacée, avant de dire :

-Bon, écoute ma grande okay ? Je t'offre ce livre mais alors en échange tu viens travailler pour moi ici, d'accord ?

Alba la regarda, avec un immense espoir :

-Je peux garder le livre !? Et je peux revenir ??

La vieille dame sourit et répondit :

-Ce n'est plus de mon âge de ranger les livres, surtout en haut des étagères. Mon mari dit toujours qu'un jour je tomberai et que ce jour-là, personne ne sera là pour s'occuper de moi. Cela va lui faire plaisir que quelqu'un m'aide.

-Mais on verra ça demain, ce soir tu rentres chez toi. Tes parents doivent s'inquiéter.

Alba esquiva sont regard, puis, sentant le gros vide ancré en elle depuis des années s'alourdir, elle partit avec à peine un au revoir.