Chapitre 4 : L'espoir au bout du tunnel

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C'était l'hiver, dans un petit orphelinat, perdu dans la Camargue, chaque enfant, comme tous les ans et tous les enfants du monde observait les semaines défiler dans l'attente des weekends, le seul moment de la semaine où les parents venaient, sur rendez-vous à l'orphelinat dans le but d'améliorer la vie d'un enfant en lui offrant une famille et un réel abri pour Noël.

Pourtant, tous les enfants n'attendaient pas d'être adoptés. Une, enfermée dans sa chambre depuis une semaine attendait simplement la réponse d'un juge, qui allait la décréter inadoptable. Ce jour-là, sa vie deviendrait un enfer encore plus profond que celui dans lequel cette jeune fille vivait actuellement car elle irait alors dans un établissement spécialisé pour enfants compliqués. Une prison pour jeune. Alba, se retourna dans son lit, se demandant comme tous les jours ce qu'elle ferait une fois arrivée là-bas.

Plus jamais, elle ne pourrait s'échapper afin de s'éloigner de cette vie, vide, et tellement fausse qu'elle avait vécue jusqu'à présent dans cet orphelinat. Dans cette prison, ses démons personnels vivant à ses côtés à tout moment pourront alors à nouveau s'en prendre à elle sans qu'elle ne puisse rien y faire. L'inaction était le pire cauchemar de cette jeune femme, qui avait grandie bien trop vite à l'intérieur. Malheureusement, personne ne pouvait se rendre compte de cette croissance à part les gens avisés tel que l'avait été Anna. Mais aucune de ses personnes ne vivaient à l'orphelinat.

Tandis qu'un faible soleil éclairait le magnifique paysage entourant le manoir transformé, un monsieur habillé, comme tous les jours en costard, sortit et s'étira en observant le soleil. Lui comme tout le monde ignorait encore qu'une chose incroyable allait se produire aujourd'hui. Cet humble directeur attendait simplement comme tous les weekends les futurs parents des orphelins qu'il avait à sa charge.

Effectivement, il y avait de cela trois semaines, un homme étrange, à la voix grave, et très sûr de lui, au langage assez familier, l'avait appelé déclarant vouloir adopter un orphelin d'ici. Le directeur avait récupéré les coordonnés et autorisation d'adoption de ce monsieur « Duff ». Puis, tous les deux avaient convenus à un rendez-vous aujourd'hui, à 10h.

Et c'est à 10h05 qu'un vieux 4*4 de couleur noire mais à moitié recouvert par la poussière s'arrêta sur le parking et que monsieur Duff descendit.

C'était un grand, homme à la stature très carrée. Il semblait avoir entre 40 et 50 ans. Monsieur Duff avait les cheveux poivre et sel, surement court au départ mais désormais mi-long faute de soins. Il portait aussi une barbe ni courte, ni longue.

Le directeur, bien que rendu méfiant par cet homme s'avança et lui serra la main avec un parfait faux sourire :

-Bonjour ! Vous êtes monsieur Duff ? Simple hochement de la tête de la part de l'autre. Je suis le directeur de l'orphelinat. C'est moi que vous avez eu au téléphone.

-Bien.

Le pauvre directeur resta perdu devant ce monsieur renfermé et lui posa une question dans le but de le juger :

-Dites-moi, monsieur, vous cherchez un enfant de quel âge ?

-Pas en dessous de 10 ans. Je vous l'ai dit au téléphone.

-Hum... Oui bien sûr veuillez m'excuser. Vous élevez des chevaux c'est exact ?

Monsieur Duff se contenta d'hocher la tête, d'un air désintéressé. Le directeur l'invita à entrer dans le bâtiment, et, tout en racontant son histoire et ventant ses mérites, il songea que l'on attribuait vraiment le droit parental à n'importe qui de nos jours.

Les deux hommes montèrent au niveau des chambres, où les élèves se trouvaient. Durant deux longues heures, l'éleveur et le directeur enchainaient les chambres de garçons comme de filles discutant avec les enfants attendant que monsieur Duff s'intéresse en particulier à un. Pourtant, l'homme observaient rapidement les enfants, et, la plupart du temps, il ressortait des chambres en secouant la tête.

Vers 12h30, les deux hommes se trouvaient au deuxième étage et redescendaient afin d'aller observer les enfants que monsieur Duff n'avait pas encore vu dans la cour. En passant devant une porte, l'éleveur s'arrêta et lu une petite affichette sur la porte :

-Dites ? Vous n'aviez pas dit que tous les enfants étaient sains d'esprit et en bonne santé ?

-Bien sûr que si ! Rétorqua le directeur piqué au vif en se retournant. Quand il vit devant quelle porte monsieur Duff s'était arrêté, il écarquilla les yeux et s'approcha :

-Oh... Je vois.

-C'est une enfant jugée « inadoptable » ? Fit Duff en reprenant l'affiche. Je ne savais même pas que c'était possible. Pourquoi est-elle là ?

-Cette jeune fille, s'enfuyait toute la journée et tous les jours. Vous vous entendriez bien tous les deux. Vous parlez pratiquement autant...

-Alors vous comptez la garder enfermée dans sa chambre jusqu'à ses 18 ans car vous n'êtes pas fichu de la garder au même endroit ?

-Bien sûr que non ! En vérité, cette gamine n'est même pas encore jugée inadoptable. J'attends la réponse du juge. Ensuite, je ne vous permets pas de juger de cette manière. Personne ne peut garder Alba au même endroit plus de deux jours.

Monsieur Duff sourit, ravi d'avoir eu ce qu'il voulait.

-Et vous aviez bien dit que je pouvais voir chaque enfant de cet orphelinat, non ?

Le directeur se tut, conscient de s'être fait avoir. Finalement, vaincu il hocha la tête et ouvrit la porte close à monsieur Duff.

Alba VicompteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant