Chapitre 3: La punition finale

7 1 0
                                    


Ce soir-là, Alba rentra très tard, bien après le coucher du soleil. S'attendant à être accueillie, et, pour ne pas perdre son précieux bien, la jeune fille dormit dehors, collée à un hongre avec qui elle s'entendait le mieux. Au matin, bien avant le lever du soleil de mars, la brune entra avec son livre, et, sans croiser personne, elle grimpa dans sa chambre qui avait depuis longtemps la fenêtre close, au deuxième étage.

Elle cacha son livre au-dessus de son plafond, l'endroit où les surveillants ne fouillaient pas.

Les années passèrent, Alba continuait de fuir, se rendant pratiquement toujours à la bibliothèque même si, à la suite de son aventure, elle s'assurait toujours de rentrer avant la nuit. Car, ce jour-là, Alba avait été enfermée dans sa chambre (durant), sans aucune permission de sortie, ses repas furent servis dans sa chambre tandis qu'elle était dispensée de cours.

Pourtant, à 15 ans, cela se termina. Tandis qu'Alba travaillait dans la bibliothèque, rangeant les livres avec joie toute en discutant joyeusement avec la vielle patronne, Marguerite, de sa future paye (la jeune fille était payée en livre. Marguerite lui en offrait un pour chaque semaine d'aide. Dans son plafond, la jeune fille en avait dorénavant une collection). La cloche de l'entrée sonna. Alba entendit un « bonjour » qu'elle connaissait par cœur. Elle bondit de l'échelle tentant par tous les moyens d'éviter le directeur qui venait d'entrer.

Alba, se jeta sur le côté, derrière une étagère.

-Monsieur le directeur ! Bonjour, comment allez-vous ? Alba déglutit

Mince ! Marguerite connait le directeur !

-Très bien et vous ?

-Bien, bien. Vous venez acheter des livres pour ses pauvres orphelins ?

-Oui, c'est exact.

Marguerite se retourna à la suite de la réponse du directeur puis s'exclama :

-Alba ! Amène-moi le carton de livres qu'on a rempli ce matin.

-Alba !??

La jeune fille sortit de derrière l'étagère ou elle s'était réfugiée. Puis, elle s'approcha doucement vers le directeur et sa patronne. Marguerite observa Alba avant d'observer le directeur, ne souhaitant rien dire.

-Comment ça se fait que tu sois là toi !!?

Alba l'observa sans rien dire, refusant de répondre. Marguerite observa le directeur et, elle, répondit :

-Vous la connaissez, monsieur le directeur ? Alba vient m'aider dans cette bibliothèque depuis maintenant de nombreuses années. Et je vous en suis très reconnaissante d'ailleurs. C'est très aimable à vous de lui permettre de venir jusqu'en ville afin qu'elle m'aide. Quoi que non ! Vous la déposez sûrement en voiture, après tout cela fait une sacrée trotte. J'ignorais malgré tout que Alba était en orphelinat.

-Ah mais non ! Je ne lui ai jamais permis de quitter l'orphelinat ! Elle fugue, tous les jours depuis visiblement plusieurs années !! Je n'en reviens pas ! Je savais que c'était régulier mais tous les jours !?

Alba observa en silence les deux adultes. Le directeur ignorait que je fuguais tous les jours ? C'est pour ça que je n'avais jamais rien subit de sérieux durant tout ce temps ?

Le directeur saisit immédiatement Alba avant de se tourner vers la patronne de la boutique.

-Elle travaillait pour vous avec un salaire ?

-Enfin monsieur ! Cette jeune fille est mineure. Même si elle est aussi mature qu'un adulte je ne peux la payer sans l'autorisation de son responsable légal.

-Alors elle vous aidait tous les jours sans rien attendre en retour ?

-Non, Menti-t-elle sans une once d'hésitation. Alba ne m'a jamais rien demandé en retour sauf la permission de lire dans ma boutique gratuitement.

Le directeur s'excusa auprès de Marguerite expliquant que la brune ne risquait plus de revenir. Marguerite observa, avec une tristesse peu cachée, sa protégée être embarquée contre son gré, à l'arrière d'une voiture avec une résignation terrible sur son visage comme si elle retournait en prison.

Alba remercia tout de même sa désormais ancienne patronne d'un regard triste mais admiratif.

Arrivé à l'internat, le directeur monta directement Alba dans sa chambre. Elle y reçut une correction orale à faire trembler les murs durant 1 heure. A la fin, le directeur finit sa tirade, fatigué, par une simple phrase, :

-Je vais envoyer un rapport sur toi au ministère, tu seras d'ici un mois officiellement qualifié d'inadoptable, tu veux te laisser mourir ? Ben vas-y, moi j'ai d'autres enfants à sauver.

L'homme venant d'abandonner Alba à son sort, prêt à l'envoyer dans une prison pour jeune comme il le lui avait spécifié, se retourna et sortit. La jeune fille, assise sur son lit entendit la porte se fermer à clé. Elle était seule et désormais, plus personne ne viendrait.

Alba VicompteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant