La chanson d'Ophélie

262 3 2
                                    

"La chanson d’Ophélie"

« Elle regarde le gazon, c’est beau le gazon ? » dit-il.

Le vent, le vent se lève dans le cœur d’Ophélie, vent qui chante et pleure dans les branches du coudrier.

Frisonne Ophélie la feuille de bois sculpté.

Arbre… nid, jardin pour une âme.

Chantent, tourbillonnent guirlande folle : Ophélie-feuilles, branches, fleurs, pétales, doigts, chevelures enlacées.

Cèdres mes orients de Province.

Ophélie cytise se grise, primevères amours, de genévriers… fraîcheur d’alcools naïfs.

Jonquille de Chine, Ophélie, ombre fêlée.

Soucis tes parures de soleils.

Crocus mignonne point belle, l’écrin d’un œil bouche-bleue te croque sans un baiser.

Neige satin-plume de Magnolia, Grand Lys flottent à tire-d’aile et de voiles naufragées. Perce-neige échoué entre les poèmes du livre-jardin. S’étiole la promesse du parfum des glycines ou vire en de vénéneuses fioles, Belladone, ta chevelure dentelle de cassis, file soyeuse ta prison de Soi.

Tourbillonne guirlande folle, tressée dans le saule échevelé, saule de fauve argent.

O la drôle de petite chanson !

(75 revu 83)

LilluventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant