Bouquet de mauves et d'opium crachés

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"Bouquet de mauves et d’opiums crachés

« "Pour-rir"  et ne rien dire »

Têtard

Morve de Grenouille

Crâne puant

Farci de larves de petits vers et de mouches à viande

Forêts fétides de grandes vulvaires

Où s’accouplent les crapauds

Chants d’amour au rythme des croûtes frottées

Champignons putrides

A pustules

Monstre d’Hiroshima

Poisson borgne

A deux têtes

Au ventre pourri d’ulcères

Vomissure d’opium

Où fleurissent les grandes mauves blêmes

La glycine violine

Aux parfums venimeux

Le tamaris rose moqueur

Tamaris dentelles grappes duveteuses

Danse neige de rose ancien

Pour ne pas caresser

M’a mordue à belles dents

Je n’étais que congère

Creux

Où piaillent je ne sais quels vents

J’ai caché les vents longtemps

Jamais et jamais a-t-il dit

Que me creuse que me pousse

Le poison des lentes longues racines fouissantes

Où sont donc les racines les sèves

Du jardin bleu d’arbres-songes

Mes berceaux de longues mandragores et d’amandiers

La promesse du parfum des glycines

Vitriols tournoyant sur tiges d’amères

Ses dégoûts

Son mal de dents

Continuent à me pourrir

Jardins morts de mes herbiers

Blêmes sur pages pourries de moisissures

Et d’âcres parfums fétides

Mes langoureuses se recroquevillent

Les caresses-songes closes

Sur longue tige de câlines flétries

Tombent en pluie de spores putrides

Ne pas oublier de me traiter de tout ce qui commence par « c »

« Par ‘c’ comme c’est curieux…

Caméléon vert… chaton… câlin… charmante »

Et pourtant ses mains patientes attentives

Tendresse ? Caresse ?

Tellement plus de douceur

Douceur

Que Congère

(05-11-77)

LilluventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant