Près de toi : Love in L. A. 1

Chapitre 10

Cameron

Huit mois plus tôt...

Alors qu'on est allongés sur le sol de la cabine, je sens le corps de la jeune femme trembler contre le mien. Je resserre l'étreinte de mon bras autour d'elle.

— Ça va aller, chuchoté-je, cherchant à la rassurer tout autant qu'à m'en convaincre moi-même. Le système de sécurité va se mettre en route d'une seconde à l'autre.

Forcément, cela ne peut pas se terminer comme ça.

Mes yeux sont rivés sur l'affichage électronique. Les numéros y décroissent à une vitesse folle. À l'image de la chute de l'ascenseur dans lequel on est emprisonnés.

C'est interminable. Une éternité. Pourtant, ça ne dure que quelques fractions de seconde à peine.

Enfin, la cabine stoppe brusquement sa descente infernale. On est légèrement soulevés avant d'être brutalement plaqués au sol. Le cri étouffé de ma compagne d'infortune me signale que je dois juste l'écraser sous mon poids. Je me décale avant de m'adosser à la paroi, et de l'aider à s'asseoir à son tour.

— C'est... un tremblement de terre..., balbutie-t-elle, le visage hagard.

Je perçois le frisson qui la parcourt. Comme mue par sa propre volonté, mon bras s'enroule aussitôt autour de ses épaules. Je la serre contre moi. Elle se blottit contre ma poitrine.

— Oui... C'est ça, confirmé-je. Un tremblement de terre.

Je l'avais tout de suite compris en sentant la cabine vibrer. À Los Angeles et ses environs, ils sont assez fréquents. J'étais persuadé que le mécanisme de sécurité provoquerait l'arrêt automatique à un étage et qu'on pourrait ensuite sortir rapidement de l'immeuble.

Bon sang !

Quand ce putain d'ascenseur s'est mis à descendre en prenant de la vitesse, j'ai bien cru qu'on allait finir pulvérisés au dernier sous-sol.

Dieu merci le système de freinage c'est finalement déclenché. Reste à espérer que le séisme était de faible intensité et qu'il n'aura provoqué tout au plus que de rares dégâts matériels.

— Je vais voir si je peux ouvrir les portes, préviens-je la jeune femme en la repoussant doucement.

Je saute sur mes pieds et vais appuyer sur le bouton d'ouverture. Rien ne se produit. Sans doute la cabine s'est-elle arrêtée entre deux étages. Sans conviction, je presse tous les boutons. Aucun résultat.

Maintenant, nous voilà pris au piège.

Tendu, je tourne la tête vers la jeune femme. Ses grands yeux bouleversés me scrutent avec inquiétude.

— Ça va aller. Je vais déclencher l'alarme, tenté-je de la rassurer en esquissant un sourire.

Je pousse le bouton de télésurveillance.

Un vide sidéral me répond.

Je commence à croire que rien ne fonctionne dans cet ascenseur lorsque soudain un message préenregistré se met en route. Il annonce que l'appel a bien été pris en compte et transmis. Une procédure d'intervention allait être programmée.

Va être programmée ? Reste à espérer qu'elle le soit rapidement !

Envisager de passer des heures dans cette minuscule cabine ne me tente, mais alors vraiment pas.