Chapitre 19

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Cameron

Quittant la salle de bain après une douche rapide, j'enfile mon jean et mon tee-shirt avant de gagner le séjour. Demain, cela fera une semaine exactement que Rachel et moi passons toutes nos nuits ensemble. Lorsque je me suis réveillé tout à l'heure, ça m'a fait bizarre de ne pas la trouver endormie au creux de mes bras. J'ai pris tout à coup conscience que j'avais un gros, un très gros problème. Dans une semaine je serais à plus de 1500 km de Rachel.

Je la retrouve dans le séjour. Et c'est chaque fois la même chose. Lorsque je la vois, ça me prend aux tripes.

Une épaule en appui contre le chambranle de la fenêtre, Rachel a une tasse à la main. Rêveuse, elle a le regard perdu dans le vague. Un sourire secret flotte sur ses lèvres. La luminosité si particulière du soleil matinal caresse doucement son visage et célèbre sa beauté. Elle porte un jean qui moule ses fesses rebondies. Son tee-shirt large a glissé de son épaule, et en dévoile la peau satinée. Ses longs cheveux couleur de miel cascadent librement dans son dos. Ses pieds sont nus sur le parquet inondé de soleil.

Elle est magnifique de naturel.

Instinctivement, je récupère mon smartphone et prends quelques clichés avant qu'elle ne perçoive ma présence.

À quoi pense-t-elle ? À Lena ?

Non. Ce n'est pas de l'inquiétude que reflètent ses traits à cet instant précis.

Hier, même si elle n'en avait rien dit, il était évident qu'elle s'inquiétait pour son amie. Et au peu que j'ai vu, il y a de quoi.

J'ai aimé rencontrer ses amis, les gens qu'elle aime. Je les ai trouvés sympa. Sauf le mec de Lena. Celui-là, je ne le sens pas. Les types qui ne vivent que pour rabaisser les femmes d'une façon ou d'une autre, a fortiori leur copine, me donnent carrément envie de gerber. Je ne les supporte pas. Sean fonctionne sur le même mode. C'est à croire que ce genre de mecs attire les filles les plus affirmées. Car tout comme Kendra, Lena ne m'a pas fait l'effet d'être quelqu'un de particulièrement fragile.

Sans doute Rachel perçoit-elle ma présence à cet instant, car l'épaule toujours collée à la fenêtre, elle tourne la tête dans ma direction. Immédiatement un sourire illumine ses traits.

Argh... !

Et un autre coup de poing dans le bide.

— Hé ! me salue-t-elle les yeux pétillants. Bien dormi ?

Je m'approche, l'enlace tendrement et plaque mon torse contre son dos.

— Toujours, lorsque je suis avec toi, mon cœur, réponds-je en promenant ma bouche sur son épaule dénudée.

Elle sent bon la noix de coco. C'est sucré, exotique, sensuel et original. Ça lui va bien. Et ça titille mes sens. J'ai à nouveau envie d'elle alors qu'on a fait l'amour toute la nuit. C'est fou ! Ma soif d'elle est proportionnelle à mon envie de mieux la connaître. J'aimerais qu'elle me fasse assez confiance pour me confier ses secrets, qu'elle me parle de son enfance, de ce qui lui tient à cœur. J'adorerais tout savoir d'elle. Il n'y a pas que ça. Je crois que je n'ai jamais eu des réactions aussi possessives vis-à-vis d'une femme.

Près de Rachel, je me sens différent.

Rien qu'à la pensée que dans quelques jours à peine je vais devoir la quitter, j'ai soudain l'impression qu'un poids énorme s'abat sur ma poitrine. Ça m'opprime et m'empêche de respirer. Chaque seconde qui passe nous rapproche de la séparation. Envisager de ne plus la revoir m'est insupportable.

J'avais pourtant pressenti qu'une histoire avec Rachel ne pourrait être anodine et que fatalement j'aurais des emmerdes.

Eh bien, je suis en plein dedans ! Je suis fou amoureux d'elle, mais je dois repartir pour Seattle à la fin de la semaine prochaine. Et envisager une relation à distance, on ne peut pas dire que cela m'ait réussi avec Kendra !

Près de toi : Love in L. A. 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant