Près de toi : Love in L. A. 1

Chapitre 1

« Suis toujours ton cœur, mais prends ton cerveau avec toi. »

Alfred Adler

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Rachel

Los Angeles, vendredi, 18 h 24...

Le bruit que fait le parechoc en râpant légèrement contre la jardinière en béton m'est particulièrement désagréable. Mon pied écrase brutalement la pédale de frein.

— Et miiince ! marmonné-je en esquissant une grimace.

Et une éraflure de plus !

Bien sûr, j'ai vu que l'espace entre le bac et le SUV était juste. Seulement, j'étais certaine de pouvoir y caser ma petite citadine. Décidément, je n'ai vraiment pas le compas dans l'œil ! N'empêche que si le propriétaire du SUV s'était serré un chouia, j'aurais largement eu la place ! Cela m'exaspère d'autant plus que ce n'est pas la première fois qu'il prend ses aises, celui-là !

Les pètes sur le parechoc de ma caisse, c'est ma spécialité ! Enfin, une de mes spécialités !

Un coup d'œil à la chaussée me permet de vérifier qu'un véhicule peut y circuler sans encombre. Résolument, je mets le frein à main et arrête le moteur. On ne peut pas dire que je sois garée dans les règles de l'art, mais ça fera bien l'affaire ! De toute façon, ma caisse ne craint rien sur le parking de ma résidence. Et puis, je n'en ai que pour quelques minutes à peine.

Prendre le temps de changer de fringues me mettra fatalement en retard, mais tant pis ! Mon petit ensemble chic et sexy est parfait pour le bureau. Mais je ne vais tout de même pas me pointer à une soirée entre nanas dans cette tenue !

Je récupère mes stilettos qui traînent sur le plancher côté passager, et les chausse vite fait. Conduire avec des talons de douze centimètres, c'est pas vraiment l'idéal ! Saisissant ma sacoche et mon sac à main, je m'extirpe rapidement de l'habitacle.

Une minute plus tard, j'entre en trombe dans le hall de mon immeuble. Je trace directement vers la cage d'escalier sans même jeter un coup d'œil du côté de l'ascenseur. Après avoir poussé la porte, je grimpe quatre à quatre les trois étages menant à mon appart.

Dans un quart d'heure exactement, je suis censée retrouver Kelly et Lena au bar à cocktails. Mais je serai en retard.

Être à la bourre n'est pas quelque chose de vraiment inhabituel chez moi. En fait, il n'y a que pour le boulot que j'arrive plus ou moins à l'heure... à quelques minutes près ! Mes amies le savent. D'ailleurs, Kelly ne fera sans doute aucune remarque à ce sujet. Mais Lena, elle, ne pourra pas s'en empêcher. Je l'entends déjà me dire quelque chose du genre : « Rachel Porter, le jour où tu te pointeras à l'heure je crois bien qu'on aura tous intérêt à se planquer parce qu'il va fatalement arriver une catastrophe ! »

Elle exagère tout de même un peu. À l'en croire, mon cas serait vraiment désespéré ! Bon, je veux bien concéder que cet aspect de ma personnalité peut parfois être exaspérant. Surtout pour quelqu'un comme Lena ! Elle qui est toujours si ordonnée, ponctuelle et qui a horreur d'attendre... D'ailleurs, nos petites prises de bec les plus sérieuses ont souvent eu comme point de départ un de mes retards.

Je déboule telle une tornade dans mon vaste trois-pièces avant d'en claquer le battant derrière moi. Mes clés atterrissent sur la console. Ma sacoche ainsi que mon sac à main échouent sur le sol de l'entrée. J'y abandonne également mes chaussures. Et me voilà qui longe déjà le couloir au pas de course tout en dégrafant ma jupe. Celle-ci valse à travers ma chambre lorsque j'en franchis le seuil. Ma veste est propulsée sur une chaise et mon chemisier, lui, finit en un tas informe sur mon lit. À peine entrée dans la salle de bain contiguë, une pince retenant mes cheveux, je me glisse dans la cabine pour une douche ultra rapide.