Chapitre 31

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Rachel

Seattle, dimanche, 16 h 15...

Ces deux derniers jours sont passés à une vitesse folle. Et voilà, il me faut déjà prendre la navette pour L.A.

Parmi tous ces gens, les allées et venues, le bruit assourdi caractéristique de la foule dans les grands espaces clos, Cameron et moi, on s'embrasse comme si on était seuls au monde. Je me presse contre lui et m'enivre une dernière fois du goût de ses lèvres et du parfum de sa peau mêlée à celle de son after-shave. Je m'imprègne de sa force.

C'est dur de le quitter, mais savoir qu'à présent l'avenir est devant nous facilite tout de même un peu les choses.

— À ce soir, chuchote-t-il.

J'ai promis de l'appeler avant de m'endormir.

— À tout à l'heure, confirmé-je.

Ma bouche frôle la sienne et je m'écarte pour attraper la poignée de la valise.

Après lui avoir adressé un dernier sourire, je franchis le portique de sécurité.

Trois bonnes heures plus tard, l'avion atterrit à Los Angeles. Comme promis, Camille est venue me chercher. Et elle m'accueille avec effusion.

— Alors, ce week-end ? m'interroge-t-elle tandis qu'on se dirige vers le parking.

— Pas mal.

— Vu comment tes yeux brillent, ça m'étonnerait que ce soit juste : pas mal, rigole-t-elle.

Effectivement, j'ai passé un excellent week-end. Non. C'était bien plus que ça. Sans doute était-ce le plus heureux de ma vie. Seule fausse note : l'appel de Kendra hier. Voir le visage de mon chéri s'animer ainsi et constater son empressement à lui répondre m'a blessée plus que je ne l'aurais cru. Je sais que je compte pour Cameron. Seulement, la relation particulière qu'il entretient avec Kendra me pose un problème. C'est plus fort que moi.

Jalouse. Je le suis. Il y a de quoi l'être, non ? Après tout, cette femme, il est encore aux petits soins pour elle malgré sa trahison.

— J'ai invité Cameron à passer le week-end prochain à la maison, informé-je ma cadette un instant plus tard dans sa voiture.

Elle me jette un coup d'œil entendu.

— Je serai contente de faire enfin sa connaissance, dit-elle en engageant habilement sa citadine dans le flot de la circulation.

J'enclenche la musique et fredonne distraitement sur le tube dance du moment.

— Tu me fais penser à Kathleen, me lance soudain ma cadette. Tu te rappelles, Kathleen ?

— Ta copine de lycée ?

— Oui. Son copain est parti étudier à Columbia et depuis l'année dernière, ils vivent une relation à distance.

Un sourire étire mes lèvres.

— Et ça se passe comment pour eux ?

— À l'entendre, ce n'est pas toujours facile. Ils s'accrochent...

Oui. Je veux bien croire que ça ne doit pas l'être. Cameron me manque déjà terriblement. Et savoir que je ne le reverrai pas avant cinq longs jours... Enfin en dehors de Skype, en tout cas.

— Je connais deux ou trois filles qui sont dans le même cas, ajoute-t-elle. Perso, j'aurais du mal à envisager ce genre de relation.

— Et côté mec, tu en es où, toi ?

Près de toi : Love in L. A. 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant