Chapitre 28 : Tribune injuste

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Coucou ! Cela fait un petit moment qu'on ne s'est pas vu et je m'en excuse. J'ai décidé de ne plus me mettre la pression sur les textes du dimanche, parce que ça me stresse inutilement et que, malheureusement, le stress n'est pas bon du tout pour ma santé, étant donné mon hyperactivité et tout ça. Donc à partir de maintenant, je poste quand j'ai un chapitre écrit, il est temps que je pense un peu à moi, ce que je n'ai pas fait depuis longtemps :) Bonne lecture !

LE CHANT DE L'OISEAU SOLITAIRE

Chapitre 28 : Tribune injuste

Le lendemain matin à la première heure, deux créatures translucides vinrent me quérir pour m'emmener devant le tribunal. J'obéis sans grand entrain, épuisé par l'enfermement et la faim. Ils me poussèrent dans l'étrange tube qui lui fit descendre l'immense arbre à la vitesse de la lumière. Je m'écroulai à la sortie, pris de nausée, et fus contraint de me relever de force par les entités de métal, impassibles.

Le tribunal se trouvait un peu à l'écart dans l'arbre, soigneusement camouflé derrière un mur de verre blanc discret. Une porte coulissa sur le mur et dévoila un couloir noir de monde. Des elfes couraient dans tous les sens, des piles de dossiers dans les mains. Ils portaient tous de curieuses robes pourpres amples en soie bariolées de broderies qui rappelaient les branchages aléatoires des vieux chênes de la forêt. Pas un ne m'accorda la moindre attention. Le ballet des accusés faisait pleinement partie du jeu. Sur ma droite et sur ma gauche, des audiences avaient lieu dans des salles bondées. La mienne se trouvait vers le milieu du couloir, si tenté que celui-ci eut une fin. Nous avions marché plus de cinq minutes, pourtant, je n'en voyais toujours pas le bout. 

Les robots me poussèrent dans un couloir étroit. Deux vitres montèrent devant et derrière moi. Je réalisai rapidement que je n'étais pas seul. Plusieurs accusés se trouvaient devant moi, et il ne tarda pas à y en avoir derrière également. Le tribunal fonctionnait à la chaîne. Chaque audience durait environ une heure. Une fois un accusé parti, les vitres nous poussaient pour avancer d'un cran. 

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Les vitres empêchaient tous les sons de passer. Angoissé à l'idée de réellement perdre une de mes mains, je ne pouvais m'empêcher de bouger mes doigts, comme pour me rappeler qu'elles existaient encore toutes les deux. Qui sait combien de temps est-ce que ça durerait ? 

Les heures s'égrènèrent, lentes et impitoyables. Les audiences se poursuivaient, mais nous n'avançions pas. La file derrière moi était maintenant aussi longue que celle devant moi. Faute de mieux, je fis connaissance avec mes deux voisins, tant bien que mal étant donné que nous ne pouvions pas nous entendre. Je compris brièvement que l'elfe devant moi était un sans-abri qui avait volé quelque chose sur un étalage, sans que je ne réussisse à deviner quoi. Celui de derrière était plus intéressant. Il s'agissait d'un colosse humain à la peau rouge écaillée par endroits. Il avait deux cornes sur la tête, ainsi que de plus petites le long de l'arête du nez. Je ne compris pas exactement ce qu'il était, mais il m'expliqua à grands gestes avoir été accusé à tort d'un meurtre. Je sais qu'il ne faut pas juger sur le physique, mais cet homme avait quand même la carrure d'un guerrier et je ne donnais pas cher de la peau de ses adversaires. Les deux étaient très intrigués par la paire d'ailes flamboyantes qui pendait dans mon dos. De toute évidence, ils n'en avaient jamais vu. Pas étonnant. Si c'était une malédiction, j'étais sûrement le seul atteint. A moins que ce ne soit une métamorphose physique comme cet homme étrange mi-reptile, mi-homme ? Sans vouloir offenser les oiseaux, je n'avais pas très envie de me réveiller un matin avec un bec ou des serres. Les ailes étaient suffisamment compliquées à porter pour qu'un autre fardeau vienne s'y ajouter.

Malheureusement, nous tombâmes vite à cours de sujets de discussion et nos gestes se firent bientôt discrets. Parler sans voix s'avérait plus compliqué que prévu. A ce jour, je ne comprends toujours pas quel était le rapport entre un épi de maïs et un meurtre, mais je devais avoir mal interprété les propos de mon camarade de prison. 

Le chant de l'oiseau solitaire | TyrnformenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant