Super Captain

Chapitre 4 : se jeter dans la gueule du loup

Tony le sait. Ce n'est pas la chose la plus stupide qu'il ait faite de toute sa vie, mais ça y ressemble fortement. Seulement voilà, il le fait pour Steve. Alors ça justifie tout, non ? Il veut à tout prix que son crush décroche cette interview de Super Captain et il est prêt à toutes les folies pour ça.

- alors, quoi de neuf les homophobes depuis hier ? Vous êtes toujours aussi cons ?

C'est une belle surprise pour le brun que de retrouver ces trois petits connards de la veille, exactement dans la même allée, apparemment ils ont l'habitude de squatter ici chaque soir, et Tony savoure pleinement cette chance.

- t'es sérieux, mec ? T'en as pas assez eu la dernière fois ?

- nan, j'en veux encore. J'aime me faire botter mes jolies petites fesses par des connards dans votre genre.

Le correcteur du Daily Avengers est tout sourire. Il les provoque à dessein afin qu'ils se jettent tous les trois à nouveau sur lui et que Super Captain rapplique aussitôt et s'interpose exactement comme hier. C'est un plan génial pour décrocher une interview, non ?

- et ben alors, qu'est-ce que vous attendez ? Vous venez pour un second round ou faut que je vienne vous chercher par la peau du cul ?

- t'inquiète pas mec, tu vas l'avoir ta raclée.

D'un air qui se veut clairement menaçant, un des trois petits connards s'avance vers lui, suivi de près par ses deux larbins. Mais à la plus grande surprise de Tony, ils s'arrêtent tout à coup de marcher. Leurs visages sont figés par la peur et leurs regards craintifs fixent un point à l'horizon juste derrière lui.

- heu... finalement... on s'fera ça une autre fois ! Allez, Ciao !

Ni une, ni deux, les trois petits connards déguerpissent aussitôt et Tony a à peine le temps de se retourner que le modificateur de voix de Super Captain lui revient déjà aux oreilles.

- Stark !

Le super héros marche tout droit vers lui avec toujours la même assurance et la même prestance que la veille.

- ah Captain, quelle surprise, que me vaut ce plaisir ?

- sérieusement ? Se jeter dans la gueule du loup pour que je rapplique aussi sec ? C'est tout ce que vous avez trouvé ?

La voix de son interlocuteur est métallique. Il est en colère. Une colère froide. Mais une colère quand même.

- ben vous êtes venu, non ?

Une lueur amusée brille dans les yeux de Tony, son plan a marché comme sur des roulettes et il ne peut que s'en satisfaire.

- et je n'aurais pas dû. Pendant que vous faites exprès de vous mettre en danger, certains le sont vraiment sans qu'ils n'y soient pour rien. Contrairement à vous qui me faites perdre mon temps, ils ont réellement besoin de mon aide en ce moment même, vous en avez conscience au moins, j'espère ?

Le visage de Tony se décompose. L'argument de son interlocuteur est imparable et le correcteur est rapidement pris de remords.

- vous avez raison, c'était vraiment bas de faire ça, je suis désolé. Je vous présente toutes mes excuses. Sincèrement. Je regrette mon geste... mais... c'est juste le temps de vous poser deux, trois petites questions, ça ne prendra que quelques secondes, c'est promis. Vous ne comprenez pas à quel point c'est important pour nous que vous accordiez une interview à notre magazine. Nos lecteurs rêvent d'entendre ce que vous avez à leur dire sur ce monde qui ne tourne pas bien rond et ils sont curieux d'en découvrir un peu plus sur votre vie privée aussi.